Tarnac : des dérapages qui divisent (vidéo)


On pouvait ressentir, lundi soir, une certaine déception lors de la manifestation en soutien aux inculpés de Tarnac. Certaines personnes venues là pour demander la libération de Julien Coupat et l'« abandon de la procédure terroriste », n'ont pas vraiment goûté les dérapages d'un petit groupe. A 20h30, place de la Rép, l'ambiance était bon enfant. On croisait des jeunes d'extrême gauche, les « habituels » que l'on voit aux manifs étudiantes ou anti racistes et qui sortent globalement dans la rue à chaque mouvement social. On pouvait croiser ici et là des enseignants et même des personnes pas vraiment connues comme appartenant aux mouvements de gauche. L'avocat Limougeaud Philippe Pauliat-Defaye était de ceux-là : « Comme avocat je suis surpris de la manière dont ce dossier prend forme. L'engagement idéologique de Julien Coupat ne peut pas être considéré comme un délit ». Interrogé sur sa présence dans le cortège, Philippe Pauliat Defaye élu nouveau centre au conseil municipal de Limoges indiquait : « personne n'a le monopole de la défense des libertés »
Mais au regard des incidents, nombreux sont les manifestants qui ont préféré progressivement quitter les lieux? « On ne peut pas cautionner ça » notait l'un d'eux. La manif a pu réunir environ 200 personnes rue Jean-Jaurès. Entre 21 heures et 22 heures, des jeunes gens cagoulés s'en sont pris à une voiture.
A coup de hache, l'un des manifestants a brisé la vitre arrière, puis jeté un fumigène à l'intérieur avant qu'un autre, âgé de 65 ans, n'éteigne le feu avec le propriétaire.
Ensuite, ce furent les vitrines de deux boutiques. Il ne restait plus alors qu'une soixantaine de personnes. C'est là, devant la prison, qu'un feu d'artifice a été tiré avant que tout le monde quitte les lieux sous les coups répétés? des grêlons.
Décidément, entre la SNCF et "ceux de Tarnac", les relations ne sont toujours pas au beau fixe. Au lendemain du bris de la vitrine de la boutique SNCF (notre édition d'hier), la direction a déposé une plainte contre X. Devraient suivre le Crédit Lyonnais pour sa vitrine cassée également et peut être la mairie de Limoges pour les poubelles cramées. Pour l'instant, aucune personne n'a été interpellée mais une enquête est conduite. « Dans une opération de maintien de l'ordre, on ne veut pas envenimer les choses. C'est pour ça qu'on n'est pas intervenu. Si on a deux policiers en civil dans la manif, ce n'est pas non plus leur rôle d'interpeller? » nous a-t-on indiqué au commissariat, hier soir.
Franck Lagier et Hélène Pommier
franck.lagier@centrefrance.com
Retrouvez la vidéo de cette soirée et d'autres infos dans le dossier consacré à l'affaire Tarnac