Prêt de main d’oeuvre : adoption de la proposition UMP en commission
Le salarié : bientôt un objet et une marchandise comme les autres ? quelle estime, quelle considération, quel égard, quelle gratitude, quel progrès, quelle reconnaissance de la part de ces chers employeurs envers leur cheptel humain ! Non, vraiment, cela en devient gênant ! (M.B.)
La commission des Affaires sociales a adopté mercredi la proposition de loi (PPL) du député UMP Jean-Frédéric Poisson pour favoriser le développement du prêt de main d’oeuvre entre groupements d’employeurs, ce qui inquiète déjà les syndicats.
La PPL du suppléant de Christine Boutin, intitulée "faciliter le maintien et la création d’emplois", doit être examinée à l’Assemblée le mardi 26 mai.
Le texte supprime la limite de l’appartenance d’un salarié à deux groupements d’employeurs, au nom des "chances de l’emploi".
L’article 2 propose de soumettre à la négociation collective (interprofessionnelle ou branche) le statut des salariés des groupements d’employeurs.
La proposition de loi prévoit aussi des mesures pour le soutien à l’emploi des jeunes et à la professionnalisation.
À ce titre, les stages devront faire l’objet d’une "gratification" au bout de deux mois et non plus trois, selon un amendement de Mr. Poisson et de Benoist Apparu (UMP).
"Nicolas Sarkozy l’avait annoncé le 24 avril dernier", souligne M. Apparu dans un communiqué.
La PPL prévoit aussi des mesures en faveur du télétravail.
Le prêt de main d’oeuvre consiste à céder un salarié pendant une durée déterminée à une autre entreprise, sans qu’il y ait rupture de contrat de travail, le salarié revenant ensuite chez son employeur initial.
"Proposer le prêt de main d’œuvre entre entreprises en laissant les employeurs libres de l’organiser à leur guise est dangereux et inacceptable", écrit la CFDT dans un communiqué, qui demande "un accord collectif".