Retraite à 67 ans ? Une "recommandation" européenne qui ne date pas d'hier

Publié le par sceptix

Réaliste face à la situation alarmiste de son régime de retraite, le gouvernement Merkel confirme son intention de repousser de deux ans l’âge de la retraite.


Le système de la retraite par répartition en Allemagne est soumis à plusieurs défis de financement. Chômage au plus haut (11,30 %), jeunes entrant tard sur le marché du travail, fort taux de préretraites (2/3 des actifs) et taux d’emploi des plus de 55 ans de 42 %. Les retraites sont gelées jusqu’en 2009 et la retraite de référence (versée pour 45 ans de cotisations et un salaire net moyen de 2 200 €) doit progresser à compter de 2010, passant de 1 176 à … 1 180 € puis grimper à 1 414 € en 2030. Mais si les retraites vont à peine augmenter, le taux de remplacement, lui, va baisser. Il s’élève aujourd’hui à 53 % mais tombera à 46 % en 2020 et 43 % en 2030. A l’inverse, le taux de cotisation retraite va passer en 2007 à 19,9 % puis passera la barre des 20 % en 2020, pour arriver à 22 % à l’horizon 2030. Vu ces sombres perspectives, le gouvernement d’Angela Merkel prend le taureau par les cornes : dans son dernier rapport annuel sur les retraites, il propose de repousser l'âge du départ à la retraite de 65 à 67 ans et de prendre des mesures pour favoriser l'emploi des seniors. Réformes qui devraient faire l'objet de projets de loi d'ici à juillet prochain.

http://www.sauvegarde-retraites.org/article-retraite.php?n=280


  Archives
La retraite à 67 ans revient dans le débat européen
Ingrid Vergara -  18/11/2005 16:56:00  - L'Expansion.com 
 

Trois grands pays de l'Union européenne - l'Allemagne, l'Espagne et la Grande-Bretagne - envisagent de repousser à 67 ans l'âge de la retraite. En France, la question du financement du système risque de se reposer d'ici quinze ans.


Les salariés allemands, espagnols et britanniques devront-ils bientôt travailler jusqu'à 67 ans ? En moins d'une semaine, la question a refait irruption dans le débat public de ces trois grands pays de l'Union européenne. En Allemagne, l'allongement de l'âge de la retraite figure au programme du nouveau gouvernement de la grande coalition : à partir de 2012, les Allemands devront travailler un mois de plus chaque année, si bien que l'âge légal de départ sera de 67 ans en 2035. En Espagne, le gouvernement socialiste de José Luis Zapatero vient de présenter un projet de réforme de la Sécurité sociale  qui prolonge de deux ans la durée du temps de travail. En 2002, son prédecesseur José Maria Aznar avait déjà repoussé l'âge de la retraite à 65 ans. Enfin, en Grande-Bretagne, la Commission des retraites, mise en place par Tony Blair pour préparer une réforme, va lui proposer de relever l'âge minimum de la retraite à 67 ans à partir de 2020. Dans l'Union européenne, seul le Danemark a jusqu'à présent repoussé à 67 ans l'âge minimum pour toucher une retraite à taux plein. 

Depuis plusieurs années, des institutions internationales comme l'OCDE, le FMI et l'Union européenne recommandent de retarder l'âge de la retraite. Pour eux, allonger la période de cotisation et raccourcir le temps de retraite est le seul moyen pour rééquilibrer les systèmes nationaux, qui  ne peuvent supporter en l'état l'allongement de la durée de vie et la courbe démographique. En France, le rapport Charpin sur les retraites établissait que l'équilibre actuel entre la population "en âge de travailler" (20-59 ans) et la population "en âge d'être retraitée" (60 ans et plus) pourrait être maintenu si l'on déplaçait la frontière à environ 65 ans en 2020 et environ 70 ans en 2040. Le débat sur une modification de l'âge légal - 60 ans, le plus bas de l'Union européenne - n'est pas d'actualité en France. Les gouvernements successifs hésitent à toucher à ce symbole du progrès social. Mais en allongeant la durée de cotisation à 42,5 ans pour tous les salariés, la réforme des retraites de 2003 a de fait repoussé l'âge de la retraite. Et la question se reposera dans moins de 15 ans, d'après le Conseil d'Orientation des Retraites (COR) qui suit l'évolution des régimes et doit veiller à leurs pérénnités. Selon les documents de travail utilisés pour réaliser ses projections financières, la réforme Fillon ne permettrait déjà plus de couvrir l'ensemble des besoins de financements à partir de 2020, et seulement à hauteur de 60% à horizon 2050. Le COR doit remettre son rapport avant la fin de l'année.

http://www.lexpansion.com/economie/actualite-economique/la-retraite-a-67-ans-revient-dans-le-debat-europeen_112008.html


Fillon : repousser l'âge de la retraite n'est pas "tabou"
Le Premier ministre a estimé lundi que repousser l'âge légal de la retraite à 67 ans "n'est pas une question taboue" et que le sujet "mérite un débat national".

vidéo : http://videos.tf1.fr/jt-20h/fillon-repousser-l-age-de-la-retraite-n-est-pas-tabou-4443762.html




Et puisqu'il est question de retraite :
Les retraites de nababs des technocrates européens

Juges, avocats généraux, greffiers, contrôleurs, commissaires, médiateur, etc… Ils sont 129 hauts fonctionnaires européens à bénéficier d’un régime de retraite exceptionnel, encore meilleur que celui des parlementaires qui, pourtant, jouissent déjà de la Rolls des régimes spéciaux. Le calcul de leur pension est tellement avantageux qu’il leur suffit de seulement 16 années pour atteindre le taux plein alors que pour nous il faut trimer pendant 40 et bientôt 41 ans.

Après un seul mandat – cinq ou six ans – les pensions s’élèvent déjà, en moyenne, à près de 5 000 € par mois. Et, il suffit à la plupart des intéressés de 1,5 an à 2 ans de service pour obtenir une retraite de 1 500 € mensuelle. L’équivalent de ce que touche, en moyenne, un salarié français du secteur privé après une carrière complète.

Au bout de 16 ans (taux plein…), les pensions oscillent entre 12 500 et 14 000 € par mois.

Enfin, ces hauts fonctionnaires ne cotisent pas un centime d’euro pour leur super retraite. Ils sont totalement exonérés de cotisation. Leur régime, gratuit, est pris en charge par le budget européen – donc par le contribuable.

A l’heure où l’avenir de nos retraites est gravement compromis par la violence de la crise économique et la brutalité du choc démographique, les technocrates européens bénéficient, à nos frais, de pensions qui crèvent les plafonds, après des carrières éclair et sans même avoir à cotiser… Une pure provocation !

Exemple de retraites européennes (droits acquis en 2009)

Nom

Fonction

Ancienneté

Pension / mois

Giovanni Buttarelli

Contrôleur adjoint

10 mois

636,78 €

Waltraud Hakenberg

Greffier

4 ans

2 723,67 €

Emmanuel Coulon

Greffier

4 ans et 1 mois

2 934,88 €

Ingrida Labucka

Juge

5 ans et 6 mois

4 327,61 €

Peter Hustinx

Contrôleur

5 ans et 10 mois

5 226,35 €

Nikiforos Diamandouros

Médiateur

6 ans et 7 mois

5 898,30 €

Allan Rosas

Juge

7 ans et 10 mois

7 018,24 €

Roger Grass

Greffier

15 ans et 9 mois

12 512,25 €

Hubert Weber

Magistrat

14 ans et 7 mois

12 782,14 €

Damaso Colomer

Avocat général

14 ans et 10 mois

13 289,85 €

 

Pour aller plus loin : Le Point.fr (Sauvegarde Retraites, Etudes et analyses n° 27, « Les retraites de nababs des hauts fonctionnaires européens », mai 2009).


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