Actualité publiée il y a 4h53mn Diabète L’Association européenne pour l’étude du diabète (EASD) rapporte deux études sur un risque possible de cancer lié à l’utilisation d’une forme d’insuline. Ces études sont parues dans la revue Diabetologia, organe de l’EASD, signées des Prs Ulf Smith (Université de Göteborg, Suède), and Edwin Gale (Université de Bristol, Royaume Uni). Le produit mis en cause est l’insuline glargine, un analogue insulinique (Lantus®, Sanofi-Aventis). Si selon l’EASD, ces études « sont loin d’être concluantes », elles justifient un besoin d’investigation sur le sujet. 200 millions de diabétiques sont en effet concernés. Plusieurs millions de diabétiques concernés : Dans un communiqué, l’EASD lance un appel urgent pour de nouvelles études, à la suite d’éléments de suspicion venant d’Allemagne, de Suède et d’Ecosse, les experts cités insistant néanmoins pour que les patients traités par ce produit… poursuivent le traitement de leur diabète. De telles publications, qui doivent être éventuellement étayées, concernent plusieurs millions de diabétiques dans le monde. Comme le souligne Diabetologia, sur 200 millions de diabétiques actuellement, 10 % utilisent l’insuline, ce sont les diabétiques de type 1 diagnostiqués dans l’enfance ou l’adolescence. L’insuline est leur seul moyen de survie. Mais les diabétiques de type 2, dont la maladie se développe plus tard dans la vie, s’ils peuvent d’abord être traités par les régimes et des comprimés, finissent par ne plus produire d’insuline et vont nécessiter des injections d’insuline. l'EASD ajoute que ces études menées sur quatre "registres" (bases de données) en Allemagne, en Suède, en Ecosse et au Royaume-Uni sont "loin de permettre de tirer une conclusion" mais "soulignent la nécessité de poursuivre les recherches sur la question". Les études ont porté sur 127.031 patients en Allemagne, 114.841 sur en Suède, 49.197 en Ecosse et 10.067 au Royaume-Uni. Insuline humaine et insuline artificielle : L’insuline humaine (recombinante) est largement utilisée depuis des décennies, insiste l’EASD, et sa sécurité ne fait aucun doute. Les informations alarmistes publiées concernent une forme artificielle d’insuline (un analogue), l’insuline glargine (Lantus®). Le lien éventuel entre cette insuline et le cance a d’abord été évoqué dans une étude allemande chez 127 000 patients traités par insuline, provenant d’une base de données de société d’assurance. Elle aurait découvert une association significative entre les patients utilisant Lantus® et le diagnostic de cancer, le risque de cancer semblant dose-dépendant. Ainsi, chez les patients utilisant une dose de 100 unités, le risque de cancer augmentait de 9 %, comparés à ceux qui utilisaient l’insuline humaine, et ceux qui utilisaient une dose de 50 unités ce risque était augmenté de 31 %. Lantus® est le seul analogue à avoir été étudié. D’autres études ont eu des résultants contradictoires. En Suède, on a trouvé un rapport entre insuline glargine et risque de cancer du sein. En Ecosse, on a noté une augmentation non significative de ce risque. En Grande Bretagne, on n’a pas retrouvé l’association glargine/risque de cancer… Les experts de l’EASD reconnaissent la limitation des études en question, notamment, pour synthétiser, parce que les patients ont d’autres problèmes de santé que le diabète, que les cas de cancer sont peu nombreux (davantage dus au hasard ?). Ils estiment que Lantus® et autres insulines ne causent pas le cancer directement mais pourraient agir ( ?) sur des cellules en cours de transformation cancéreuse (croissance et division plus rapides ?). Les Prs Smith et Gale disent ainsi : « Nous croyons que les gens ont le droit de savoir que l’usage de l’insuline Lantus® peut être associé à un plus grand risque, mais cela doit être contrebalancé par la possibilité que nous pouvons avoir causé une alerte non nécessaire en soulevant ces problèmes ». Et, pour établir si ces problèmes sont sûrs ou doivent être écartés, l’EASD a transmis ces constatations à l’EMEA (Agence européenne des médicaments) et pris contact avec Sanofi-Aventis. Pour tirer les choses au clair, il faudrait une étude prospective, la meilleure manière scientifique de procéder, dit l’EASD, mais les Prs Smith et Gale estiment qu’il s’agirait « d’une étude lente (longue à produire des résultats), infaisable et non éthique », jugeant que le recours à des bases de données mondiales est la meilleure façon de procéder. EASD et Sanofi-Aventis sont priés de s’y mettre … jusqu’à ce que soient confirmées ces observations préliminaires ou plus probablement et finalement écartées. Sanofi-Aventis a déclaré que rien ne permettait d'établir une relation de causalité entre l'utilisation du Lantus® et la survenue de tumeurs cancérigènes. Auteur : Yann-Mikael Dadot, Santé log, mise en ligne le 30 juin 2009 Source: European association for study of diabetes http://webcast.easd.org/press/glargine/glargine.htm (Vignette) Lire aussi : L’INSULINE LANTUS® EN QUELQUES MOTS et en pratique EMEA : La relation entre insuline glargine (Lantus®) et cancer ne peut être ni confirmée ni exclue. DIABETE ET LECTEURS DE GLYCEMIE : « Mais que signifie en fait le HbA1C ? » |