La crise n'épargne pas les rugbymen

Publié le par sceptix

Le super marché ferme

Le super marché ferme
Rugbyrama

Le marché des transferts a fermé ce mardi à minuit avec, en dernier coup d'éclat, la signature d'Hernandez aux Sharks. Mais beaucoup resteront sur le carreau. Ils seront deux fois plus nombreux que l'an dernier. A Provale, on s'inquiète mais on ne tire pas la sonnette d'alarme. Explications.

C'est terminé *. Et force est de constater que la crise n'a pas épargné le rugby français. Ce mercredi, on estime à "un peu moins d'une centaine" le nombre de joueurs professionnels n'ayant pas signé de contrat pour la saison prochaine. Ils étaient plus de 150 il y a quelques semaines. Au final, "70 à 80 d'entre eux" devraient figurer sur la liste des chômeurs de Provale affirme le président du syndicat des joueurs, Sylvain Deroeux. C'est deux fois plus que l'an dernier, un chiffre jamais atteint depuis le basculement dans le professionnalisme il y a quinze ans.

La faute à la crise ? "Bien sûr mais il n'y a pas que ça, explique Sylvain Deroeux. C'est un tout. Les clubs sont plus raisonnables dans la construction de leur budget, la DNACG est plus sévère. De fait, le marché, qui était déjà tendu, se rétrécit encore. On retrouve en fait les caractéristiques d'un vrai sport professionnel, où l'on n'a pas le temps d'attendre et où la rentabilité doit être immédiate. Il y a des joueurs qui, à 25 ans à peine, vont voir leur carrière s'arrêter alors qu'ils ont eu un seul contrat pro."

Plus le droit à l'erreur donc. Certains clubs, comme Perpignan, Castres, Montauban, Biarritz, Bayonne ou Agen n'ont pas hésité à baisser leur budget et Toulon, qui augmente le sien d'un million, fait figure d'exception. Le rugby évolue et ce sont les joueurs qui en font les frais. Des grands noms comme Nicolas Jeanjean, Julien Brugnaut, Ludovic Valbon ou Alexandre Bias n'ont pas trouvé de club. "Ça nous inquiète, confie le dirigeant de Provale. Depuis deux ou trois ans, on s'aperçoit que de plus en plus de joueurs sans club sont des internationaux."

Une évolution logique ?

Pourtant, le syndicat des joueurs refuse de tirer la sonnette d'alarme. Victime de ses propres excès, le rugby semble se racheter une conduite. "S'il n'y avait pas ces 80 joueurs au chômage, je verrais ça d'un très bon oeil, avoue Sylvain Deroeux. La masse salariale est le poste le plus lourd du budget des clubs et certaines dérives vont s'arrêter maintenant. On ne va plus faire n'importe quoi. C'est dur maintenant mais ce sera bénéfique plus tard." Des Chabal, Nallet, Steyn ou même Thiery ont reçu des ponts d'or, certes, mais le salaire moyen va baisser. L'époque où les joueurs les plus moyens recevaient 15 000 euros d'émoluments serait alors terminée.

Pas le choix de toute façon. Tarbes, Auch, Bourg-en-Bresse, Montauban ou Bourgoin, épinglés par la DNACG cette année, pourraient vous en dire quelque chose. Pour les autres, Provale fera son travail. La liste officielle des joueurs sans contrat sera communiquée à la fin de la semaine, puis viendra celle des chômeurs. La Fédérale 1, "voie de garage" des anciens professionnels, devrait en profiter. "Si ces joueurs s'inscrivent dans un véritable projet, ce sera bien. S'ils viennent seulement prendre la place d'un joueur du cru sous couvert d'un chômage déguisé, il y aura danger. La Fédérale 1 a un vrai rôle social à jouer." Une bonne conduite, vous disait-on.

* Bénéficieront d'un délai : les contrats Espoir (10 juillet) , les clubs promus en Top 14 (Albi et le Racing-Metro, 10 juillet), ceux promus en Pro D2 (Lannemezan et Aix-en-Provence, 15 juillet) et les chômeurs inscrits sur la liste officielle de Provale (septembre).

Rugbyrama - Emilie Dudon

Publié dans CHOMAGE&PAUPERISATION

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M
Heureux de trouver des amoureux du rugby ! ça c'est chic ! le rugby des amateurs pas celui des ignares en costard cravate.Charlotte, tu m'épates : je t'adore de plus en plus !Salutations à Lucien. 
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S
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L
Le revers de la médaille du professionnalisme et de la limitation de "l'élite' à 14 clubs. Continuons sur cette voie comme le voudraient certains que seraient partisans de descendre à 10 clubs, et on se retrouvera dans le situation du 13 : confidentiels et mourants. Vive le XV à 4 poules de 8 pour les hommes et le jeu.
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M
Chabal ou le sport business et spectacle à la Beckham ! (tiens, à ton avis Charlotte, une devinette : pourquoi Beckham qui est un joueur moyen est-il surmédiatisé et pourquoi gagne-t-il bien plus d'argent que tous les autres joueurs qui le surclassent pour la plupart).Moi j'ai la réponse ! et je sais aussi pourquoi il vit avec sa Victoria alors qu'il pourrait trouver plus beau et surtout plus intellectuel qu'elle ! je suis de la mauvaise graine Charlottele rugby c'était mieux question ambiance et mentalité dans les années 70 (surtout les gallois). http://www.youtube.com/watch?v=AwCbG4I0QyA
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S
<br /> C'était le bon temps, figure-toi que j'étais la mascotte du Racing Cub de France (Rugby) en...72, je bossais au Red Lion sur les champs haut lieu de rendez-vous des rugbymen de la planète lors de<br /> matches au Parc, le rugby n'était pas encore pro, les joueurs étaient des passionnés, une mentalité et une élégance rares ! J'étais invitée à tous les matches nationaux comme internationaux. Le<br /> fric n'avait pas encore tout pourri, oui décidément c'était le bon temps ! Bisous et bonne nuit<br /> <br /> <br />