Abattons la Réserve fédérale, « vache à lait » des spéculateurs !
Le 21 juillet, le représentant démocrate de l’Ohio, Dennis Kucinich a interpellé l’inspecteur général Neil M. Barofsky, inspecteur général du plan américain de sauvetage des banques (TARP). Les remarques de Kucinich et deux commentaires du Financial Times démontrent amplement que depuis le krach financier de 2007, le système de la Réserve fédérale américaine est devenu une énorme « vache à lait » au service de Wall Street et des spéculateurs.
Kucinich pointe d’abord le fait que les banques ont obtenu quelque 800 milliards de dollars du TARP et du sauvetage des banques hypothécaires semi-publiques Fannie Mae et Freddie Mac.
L’essentiel de cet argent n’a pas été injecté dans les capacités productives des entreprises ou de l’économie réelle et forme ce que les banques elles-mêmes appellent des « excès de liquidités ».
Or, les chiffres découverts par Kucinich indiquent que cette masse d’argent a tout simplement été déposée par les banques auprès de la même Fed sous forme de dépôts à terme bien mieux rémunérés que les taux de l’argent prêté initialement par l’Etat américain aux banques ! Il y a un an, affirme Kucinich, ces surplus avoisinaient en moyenne 2 milliards de dollars par jour. Or, à l’heure actuelle, ils montent jusqu’à 877 milliards par jour et sont de 800 milliards en moyenne ! La Fed rémunère donc les banques pour l’argent avancé par les contribuables !
Ajoutons à cela qu’à l’heure actuelle la Réserve fédérale, dont le Comité monétaire n’est pas constitué par des représentants de l’Etat américain mais par ceux des grandes banques de Wall Street, procède à l’acquisition de 1750 milliards de bons du Trésor, ce qui fait grimper leur valeur tout en faisant chuter leur taux.
Le plus scandaleux est le fait que les 18 banques de Wall Street qui sont des « market makers » [qui déterminent l’orientation du marché] obtiennent d’avance tous les informations sur le type de bons la Fed achètera, informations qui leur permettront de spéculer à tout va sur des tendances de marché connu d’avance. Banco !
« La Fed et le plus grand acheteur et vendeur et c’est Wall Street qui fixe les prix », confie sans rougir un gestionnaire de portefeuille au Financial Times. « Tout le monde mise sur la Fed ; tout le monde lui fait les poches ». Bonjour l’aveu.
Précisons encore que la Fed a remplacé Fannie Mae et Freddie Mac comme principal acheteur des Mortgage Backed Securities ou MBS (titres adossés sur les hypothèques) et d’autres titres toxiques. En plus, la Fed annonce d’avance quel type de titres elle prendra en pension, permettant ainsi aux banques de s’en procurer un maximum et d’en revendre des quantités énormes à la Fed avec des profits record !
Rappelons qu’Eliot Spitzner, l’ancien ministre de la justice de l’Etat de New York, vient de dénoncer la Fed comme un vaste « pyramide de Ponzi ». A peine deux jours après que Lyndon LaRouche a proposé d’abattre cette « vache à lait »webcast du 1 août), un éditorial du Financial Times avertit contre toute tentative de réduire « l’indépendance » de la Fed. « La mode actuelle d’attaquer les banques centrales est compréhensible, mais cela risque d’aller trop loin », écrit le journal, « car, [bien que des erreurs eussent été commises] le principe d’indépendance est une partie vitale de la politique économique moderne. Miner cette indépendance, serait un sérieux retour en arrière ». (…) « Après tout, il doit exister quelque part un corps central capable d’orchestrer une politique »
Pour conclure, le Financial Times met en garde contre des gens comme le représentant républicain Ron Paul qui exige « une laisse plus courte pour la Réserve fédérale », mais aussi, plus généralement, contre les « présidents français » en général, ou encore contre des individus comme la chancelière allemande Angela Merkel.
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