Israël se sert d’une photo d’Hitler pour vendre l’expansion de ses colonies

Publié le par sceptix

Israël se sert d’une photo d’Hitler pour vendre l’expansion de ses colonies

Par Donald Macintyre à Jérusalem
The Independent, dimanche 26 juillet 2009

article original : "Israel uses Hitler picture to sell its settlement expansion"
Le Ministre (israélien) des Affaires Etrangères a donné l’ordre à ses diplomates de faire
circuler la photo (ci-dessous) en prévision des discussions avec l’envoyé du Président Obama


En tant que Grand Mufti de Jérusalem, lorsque la Deuxième Guerre Mondiale a éclaté, Mohammed Amin al-Husseini
était un puissant sympathisant nazi – et une cible d’assassinat pour les Alliés. (Getty Images)

Avigdor Lieberman, le ministre des affaires étrangères d’Israël, a déclenché une toute nouvelle controverse en préconisant aux diplomates (israéliens) en poste à l’étranger d’utiliser une photographie datant de 1941, montrant la rencontre d’un dirigeant religieux palestinien avec Hitler, dans le but de contrer les protestations contre le projet d’implantation d’une colonie juive à Jérusalem-Est, la partie arabe de la ville.

M. Lieberman, d’extrême-droite, a ordonné que soit transmis aux ambassades israéliennes des copies de la célèbre photographie, prise durant la guerre, montrant la rencontre entre Hitler et le Mufti d’alors de Jérusalem, un sympathisant manifeste des Nazis, qui avait aidé ces derniers à monter une division SS en Bosnie. Cette manœuvre a inquiété certains diplomates israéliens chevronnés qui pensent que celle-ci sera contre-productive. Elle est arrivée après que le Département d’Etat US eut exprimé sa désapprobation à Michael Owen, l’ambassadeur d’Israël à Washington, sur le projet (israélien) de construire au moins 20 appartements pour des colons juifs sur le site de l’ancien bâtiment de l’Hôtel Shepherd, dans le quartier Cheik Jarrah de Jérusalem-Est.

Ce bâtiment fut autrefois utilisé comme quartier général du Mufti, un membre de l’une des familles palestiniennes les plus en vue de Jérusalem. Dans ses dernières années et jusqu’à sa mort en 2001, le nationaliste palestinien Fayçal al-Husseini, petit-neveu du Mufti, fut un fréquent interlocuteur et un défenseur acharné des plans de paix avec Israël.

Le projet d’implantation sur le site de l’Hôtel Shepherd a mit en lumière le fossé continuel entre une grande partie de la communauté internationale et Israël au sujet de la construction incessante de colonies à Jérusalem-Est. Ce site fut acheté dans les années 80 par une société contrôlée par Irving Moskowitz, l’un des principaux bienfaiteurs de groupes de colons d’extrême-droite.

Tandis que le Premier ministre Benjamin Netanyahou est en négociations intenses avec les officiels américains concernant le gel de la colonisation en Cisjordanie qu’exige le Président Obama, il a bien fait comprendre cette semaine qu’il ne se laissera pas dissuader d’autoriser la poursuite des constructions pour les Juifs à Jérusalem-Est. La souveraineté d’Israël sur toute la ville « ne peut être contestée », a-t-il déclaré.

Après la Guerre des Six Jours de 1967, Israël a unilatéralement annexé Jérusalem-Est – contrairement à la Cisjordanie que les Israéliens n’ont pas cherché à annexer – et considère officiellement cette ville comme la capitale indivisible d’Israël. Mais la plupart des gouvernements occidentaux ne reconnaissent pas cette annexion et soutiennent l’appel des Palestiniens à ce que Jérusalem-Est soit la capitale du futur Etat palestinien.

Voici ce qu’a dit un officiel israélien à Jérusalem de la manœuvre de M. Lieberman : « Si la question, ici, est la souveraineté sur Jérusalem, alors faire passer une photographie historique comme celle-ci est complètement à côté de la plaque … Elle n’a rien à voir avec ça. »

Le ministère des affaires étrangères s’est contenté de répéter l’explication de M. Lieberman, selon laquelle cette photo avait été envoyée afin que « les faits soient connus ».

George Mitchell, l’Envoyé du Président Obama au Proche-Orient, doit rencontrer en début de semaine M. Netanyahou pour discuter de la question du gel des colonisations. Un officiel israélien a prédit que le Premier ministre irait plus loin que les gouvernements précédents, en ordonnant un moratoire sur la construction des colonies en Cisjordanie. Les Etats-Unis ont exigé ce gel afin que les négociations de paix avec la direction palestinienne modérée à Ramallah puissent redémarrer. Le Président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré qu’il n’acceptera pas l’invitation de M. Netanyahou à des discussions sans le gel des colonies.

Mais en ce qui concerne Jérusalem, M. Netanyahou a bien fait savoir qu’il suivra la ligne des gouvernements précédents – y compris de son prédécesseur Ehoud Olmert – en continuant d’y autoriser les constructions. En préparation du conseil des ministres de demain, Netanyahou a insisté sur le fait que « les habitants de Jérusalem peuvent acheter des appartements dans toutes les parties de la ville ». Il a ajouté : « Ces dernières années, des centaines d’appartements dans les quartiers juifs et dans la partie ouest de la ville ont été achetés par des habitants arabes – ou leur ont été loués – et nous ne sommes pas interférés … C’est la politique d’une ville ouverte, une ville indivisible qui ne connaît aucune séparation en fonction de la religion ou de l’affiliation nationale. »

Parmi les protestations d’autres gouvernements, le ministère français des affaires étrangères a sermonné cette semaine l’ambassadeur d’Israël, Daniel Shek, pour réitérer son opposition à la construction des colonies, y compris à Jérusalem-Est. Quelques habitants palestiniens de Jérusalem ont loué des appartements dans certaines colonies juives à l’extérieur de Jérusalem-Est. Un juriste israélien de premier plan contre la colonisation, Daniel Seidemann, a déclaré cette semaine que la plupart des terres de Jérusalem-Ouest appartenaient à l’Etat, interdites aux non-sraéliens – une catégorie qui comprend les citoyens arabes d’Israël – d’acheter des propriétés sur cette terre. La plupart des Jérusalémites palestiniens sont des habitants légaux mais ne sont pas citoyens israéliens. Tandis qu’il n’est pas interdit aux détenteurs de cartes d’identité palestiniennes d’acheter des propriétés sur des terrains privés à Jérusalem-Ouest, M. Seidemann n’a pas connaissance de tels cas ; c’était pour des « raisons socioculturelles et économiques. »


Le Mufti et le Führer : une rencontre entre deux personnes sur la même longueur d’onde

En tant que Grand Mufti de Jérusalem au déclenchement de la Deuxième Guerre Mondiale, Mohammed Amin al-Husseini était un puissant sympathisant nazi – et une cible d’assassinat pour les Alliés. Le moment qui assura sa notoriété remonte à 1941, lorsqu’il fut photographié avec Adolf Hitler à Berlin. Al-Husseini s’y était rendu pour faire pression sur Adolf Hitler, afin que ce dernier fasse une déclaration en faveur du nationalisme arabe et contre un Etat juif. Hitler refusa cette requête pour des raisons tactiques, mais le Mufti rappela plus tard qu’il avait juré : « La suppression de l’Etat national juif fait partie de mon combat ». Peu de personnes contestent aujourd’hui qu’il était antisémite, mais que ce fait soit toujours pertinent est discutable. Après sa mort, l’hôtel qui se trouve au centre de la querelle actuelle a été acheté par un millionnaire juif américain.

Source et Traduction [JFG-QuestionsCritiques]

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R
si on veut cherche rce genre de chose, il faudrait retrouver la proposition de ce leader d'extrème droite sioniste des années 30 qui avait proposé une alliance à Hitler, arguent qu'il avait les mêmes valeurs et comprenait très bien ses motivations de défense raciales puisque leurs buts étaient de défendre de même leur race juive, et que l'émigration des juifs en Palestine ne pouvait que lui convenir, puisque ça les faisait partir d'Allemagne. Je n'arrive pas à retrouver son nom.MAis il y a eu ça aussi :<br /> Six mois après l'arrivée de Hitler au pouvoir, la Fédération Sioniste d'Allemagne (de loin le groupe sioniste le plus important dans le pays) soumit au nouveau gouvernement un mémorandum détaillé qui faisait le point sur les relations germano-juives et proposait formellement l'appui sioniste pour «résoudre» l'épineuse «question juive». La première étape, suggérait-il, devait être une franche reconnaissance des différences nationales fondamentales : <br /> Le Sionisme n'a pas d'illusions sur la difficulté de la condition juive, qui consiste avant tout en un modèle d'occupation anormale, et dans l'erreur d'une posture intellectuelle et morale, non-enracinée dans une tradition nationale. Le Sionisme a reconnu depuis des décennies qu'en conséquence de la tendance assimilationniste, des symptômes de détérioration apparaîtraient forcément ...<br /> Le Sionisme pense que la renaissance de la vie nationale d'un peuple qui est à présent en train de se produire en Allemagne, par le réveil de son identité chrétienne et nationale, doit aussi survenir dans le groupe national juif. Pour le peuple juif aussi, l'origine nationale, la religion,le destin commun et le sens de son unicité, doivent être d'une importance décisive pour la suite de son existence. Cela signifie que l'égoïsme individualiste de l'ère libérale doit être dépassé et remplacé par le sens de la communauté et de la responsabilité collective ...<br /> Nous croyons que c'est précisément la Nouvelle Allemagne [nationale-socialiste] qui peut, par une résolution audacieuse dans le traitement de la question juive, faire un pas décisif en vue de la résolution d'un problème, qui en vérité, devra être traité avec la plupart des peuples européens ...<br /> Notre reconnaissance de la nationalité juive réclame une relation claire et sincère avec le peuple allemand et ses réalités nationale et raciale. Précisément parce que nous ne souhaitons pas falsifier ces fondements, parce que nous aussi sommes contre les mariages mixtes et pour le maintien de la pureté du groupe juif, et rejetons tout empiétement dans le domaine culturel, nous pouvons -- ayant été élevés dans la langue et la culture allemandes -- trouver intérêt aux travaux et valeurs de la culture allemande, avec admiration et sympathie ...<br /> Pour ses objectifs pratiques, le Sionisme espère être capable d'obtenir la collaboration même d'un gouvernement fondamentalement hostile aux Juifs, parce que pour résoudre la question juive les sentiments ne comptent pas, mais seul un réel problème dont la solution intéresse tous les peuples et actuellement, particulièrement le peuple allemand ...<br /> La propagande pour le boycott -- tel qu'il est actuellement pratiqué contre l'Allemagne sous de nombreuses formes -- est par essence parce que le Sionisme ne désire pas l'affrontement mais [désire] convaincre et construire ...<br /> Nous ne sommes pas aveugles au fait que la question juive existe et continuera à exister. De cette situation anormale, des désavantages sévères résultent pour les Juifs, mais aussi des conditions à peine tolérables pour d'autres peuples.<br /> <br /> Le journal de la Fédération, la Jüdische Rundschau («Revue Juive»), proclama le même message : «Le Sionisme reconnaît l'existence d'un problème juif et désire une solution constructive et à long terme. Dans ce but, le Sionisme souhaite obtenir l'assistance de tous les peuples, qu'ils soient pro- ou anti-juifs, parce que de son point de vue, nous avons affaire ici à un problème concret plutôt que sentimental, dont la solution intéresse tous les peuples.»Il doit bien y avoir quelque part des photos de ces gens serrant la main à Hitler non ?
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S
<br /> Ils font feu de tout bois Roland, quel chef d'état n'a pas serré la main du "furieux" avant que le monde ne le considère comme l'ennemi public n°1 ? Le sionisme est une gangrène, il n'ya pas que<br /> des juifs qui sont sionistes une bonne partie des "évangélistes" le sont, et puis tous les juifs ne sont pas sionistes !!<br /> J'avais également lu l'extrait que tu cites édifiant sur la mentalité de cette idéologie.<br /> Bonne nuit Roland.<br /> <br /> <br />