Le séisme de Sumatra en 2004 aurait affaiblit la faille américaine de San Andreas.
NOUVELOBS.COM | 01.10.2009 | 13:56
Une étude suggère que des séismes de forte magnitude pourraient modifier l’état d’autres failles, même à de grandes distances. Ainsi, le séisme de Sumatra en 2004 aurait affaiblit la faille américaine de San Andreas.
La faille de San Andreas, en Californie. (Jupiterimages)
Taka'aki Taira (Université de California, Berkeley, E-U) et ses collègues suggèrent en effet que les ondes générées par des séismes peuvent modifier l’état d’autres failles, même à de grandes distances. Ces chercheurs suggèrent ainsi que le séisme du 26 décembre 2004 qui a ravagé le nord de Sumatra et provoqué un terrible tsunami dans l’océan Indien, a eu un impact sur la faille de San Andreas, en Californie, en diminuant sa capacité à résister aux forces qui s’exercent sur elle.
Bourrée de capteurs et étudiée sous toutes ses coutures, la faille américaine située près de Parkfield est un laboratoire de sismologie à ciel ouvert sans égal.
Taira et ses collègues ont analysé vingt ans de données enregistrées par des sismographes d’une très grande précision. Cela leur a permis de mesurer des changements dans la capacité de résistance de la faille. Lorsque les contraintes qui s’exercent sur une faille sont trop importantes, autrement dit lorsque le seuil de résistance mécanique est dépassé, il se produit un glissement, accompagné de la libération de l’énergie accumulée par la faille au cours de sa déformation. En surface, la terre tremble.
Sur les 20 années considérées, les chercheurs américains ont identifié trois périodes pendant lesquelles la capacité de la faille de San Andreas à résister aux contraintes a subi des changements de long terme. Au début des années 90 c’est le tremblement de terre de Landers (1992, magnitude 7), dont l’épicentre était situé à plus de 300 kilomètres de Parkfield, qui a affaibli la faille. L’autre événement lointain identifié est le séisme de Sumatra de 2004, qui aurait eu des effets pendant l’année 2005 à San Andreas.
L’un des symptômes de ces changements est la fréquence élevée de microséismes sur la faille. L’autre symptôme est la dispersion d’ondes sismiques dans un grand nombre de direction, phénomène qui serait lié à des déplacements de liquides souterrains. Ces fluides pouvant jouer un rôle de lubrifiant et affaiblir la résistance de la faille, précisent les chercheurs.
Un tremblement de terre de forte magnitude pourrait donc modifier le risque de séisme sur un grand nombre de failles, même très éloignées. La survenue d’un nombre record de séismes de magnitude supérieure ou égale à 8 dans les trois ans qui ont suivi celui de Sumatra (du jamais vu depuis 1900) conforterait cette hypothèse, concluent les chercheurs.
Cécile Dumas
Sciences-et-Avenir.com
01/10/09