« Eric Woerth, je te vois… » A propos d’un cas de schizophrénie à l’UMP
« Eric Woerth, je te vois… »
A propos d’un cas de schizophrénie à l’UMP
Est-ce le résultat de cette visite houleuse récente à la Fête de l’Humanité, où le Ministre du Budget et de la non-récession que le monde entier nous envie s’est fait longuement siffler et conspuer ?
Dans le Monde du 29 septembre 2009, je découvre avec effarement la longue auto-justification publiée par Eric Woerth, Sous le titre : « Assurance-maladie : finissons-en avec les contre-vérités », Eric couine que vraiment ça commence à bien faire, que c’est trop dur d’entendre jour après jour qu’ « il y aurait d'un côté, les vrais défenseurs du système, ceux qui protègent l'accès aux soins et, de l'autre, ceux qui se polariseraient sur les chiffres, en méconnaissant les enjeux sanitaires et sociaux ». Interloqué, j’ai lu et relu son plaidoyer, dans lequel il explique que son métier à lui, le pauvre gars, est bien difficile, que c’est pas de gaieté de cœur qu’un type comme lui, rude mais sensible, rogne par-çi, par-là dans la couverture de plus en plus mitée de l’assurance-maladie solidaire, et nous ressort le refrain de la res-pon-sa-bi-li-té, du bon sens du bon père de famille qui, tout simplement Mâme Chabot, ne peut se résoudre à ce que les Français de demain paient nos dépenses de santé d’aujourd’hui. Et je dois l’avouer, j’ai bien failli croire ce pauvre Eric.
Malgré les quelques dernières années perdues à tenter d’alerter, tel David Vincent, un monde incrédule, que le caaaauuuchemaaaar a déjà commencé ( à savoir que les Fossoyeurs, hérauts du libéralisme financier, ont décidé une fois pour toutes d’en finir avec un système de soins solidaire pour bénéficier d’un gigantesque marché captif).
Pendant quelques instants, pendant quelques instants seulement, j’ai bien failli croire ce pauvre Eric. Et ça m’a donné le vertige. D’imaginer le pire. D’imaginer que ce type pouvait réllement croire un traître mot de ce qu’il écrivait…
Passons sur le ridicule de l’affirmation selon laquelle la France possèderait l’un des meilleurs systèmes d’assurance-maladie du monde, au prétexte qu’elle est « le pays qui offre le plus rapidement accès aux médicaments les plus innovants. » Je suis certain qu’il n’y avait pas hier soir dans les locaux du LEEM ( Les Entreprises du Médicament, alias le MEDEF des labos) un seul œil sec à la lecture de cette chronique. Qu’un politique de ce niveau fasse encore l’amalgame entre « médicament innovant » c’est-à-dire « médicament récemment mis sur le marché » et « médicament le mieux adapté au patient » explique peut-être pourquoi en France des molécules dont le service médical rendu est plus que douteux bénéficient d’une autorisation de mise sur le marché à des prix défiant toute concurrence ( il suffit pour s’en convaincre de lire le palmarès de la revue Prescrire), mais peut-être aussi pourquoi, ayant acheté pour 1 milliard d’euros de vaccins fabriqués en procédure accélérée, une ex-représentante commerciale des firmes pharmaceutiques (1) s’adosse à un Premier Ministre déguisé en Père Fouettard pour tenter de convaincre le corps médical réticent de l’absolue nécessité de se vacciner contre H1N1…