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Ukraine: Strauss-Kahn (FMI) "inquiet" de l'augmentation du salaire minimum
31/10/2009
WASHINGTON - Le directeur général du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn s'est dit vendredi dans un communiqué "inquiet" après la promulgation par le président ukrainien Viktor Iouchtchenko d'une loi augmentant le salaire minimum."Une mission récente du Fonds en Ukraine a conclu que les politiques dans certains domaines, dont la nouvelle loi sur le salaire minimum, menaçaient (la) stabilité" du pays, a indiqué M. Strauss-Kahn.
"Donc, nous sommes inquiets de la promulgation de la loi", a-t-il ajouté, une critique rare de la part du plus haut dirigeant du FMI envers un pays auquel le Fonds prête de l'argent.
Cette loi prévoit d'augmenter le salaire minimum de 11% au 1er novembre. Le minimum vital doit quant à lui augmenter de 12% au 1er novembre, puis encore de 18% au 1er janvier.
Le FMI a déjà fortement critiqué cette idée, laissant entendre qu'elle serait de nature à remettre en cause son aide au pays.
L'Ukraine, l'un des pays les plus durement atteints par la crise économique mondiale, a reçu en novembre 2008 un prêt du FMI de 16,4 milliards de dollars, dont elle a reçu jusqu'à présent un total de 10,6 milliards de dollars.
Le déblocage d'une quatrième tranche, d'un montant de 3,8 milliards de dollars, est normalement prévu en novembre.
La loi a suscité de vifs débats en Ukraine, une partie de la classe politique y voyant la promesse de se mettre à dos le FMI et ainsi la communauté financière internationale. Mais le Fonds est dénoncé par une autre partie de la classe politique comme imposant des sacrifices impossibles au pays, comme l'augmentation du prix du gaz pour les particuliers.
"Nous avons proposé un certain nombre de rectifications à la politique économique nécessaire pour préserver la stabilité et parvenir à un accord" sur le versement de la quatrième tranche, a expliqué M. Strauss-Kahn.
"Nous comprenons qu'il y ait un désaccord au sein des autorités sur la manière de procéder, mais continuons à travailler avec elle avec l'espoir qu'elles en viennent à définir une position qui permettra" ce versement, a-t-il poursuivi.
La promulgation de cette loi a été perçue par l'agence d'évaluation financière Standard and Poor's (S&P) comme source d'"incertitude" pour l'Ukraine.
S&P a abaissé vendredi la perspective sur les notes de dette du pays à "stable", contre "positive" auparavant. Ces notes sont particulièrement basses, à "CCC+" (long terme) et "C" (court terme) en monnaie étrangère, et "B-" (long terme) et "C" (court terme) en monnaie locale, signalant un risque non négligeable de défaut.
D'après l'agence, le relèvement des minima sociaux "laisse entrevoir un déficit budgétaire consolidé au-delà de 10% du produit intérieur brut".
Le ministère des Finances a calculé que cette décision augmenterait les dépenses budgétaires de 8 milliards de hryvnias (environ 670 millions d'euros) cette année, et de 71 milliards de hryvnias (5,95 milliard d'euros).
(©AFP / Romandie News)
par Alterinfo