Algérie: appel de Dominique Strauss-Kahn à développer le secteur privé
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ALGER - Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn a appelé mercredi l'Algérie à mieux développer son secteur privé "encore balbutiant" alors que son économie se porte plutôt bien. Les hydrocarbures, a-t-il indiqué lors d'un point de presse, ont fourni à l'Algérie mais aussi à d'autres pays dont le Nigeria, "surtout des ressources, mais pas des emplois. Et le problème aujourd'hui en Algérie, c'est l'emploi", a estimé le patron du FMI. "Le taux de chômage en Algérie est élevé (...) un peu au-dessus de 10%", a-t-il déclaré citant notamment comme cause la crise de 2009. "Mais quand on regarde dans le détail, on constate qu'il est bien plus élevé, au-delà de 20% pour les jeunes", a-t-il déploré bien que se félicitant d'un "taux de croissance satisfaisant", d'une "politique économique raisonnable" et d'un "taux relativement faible de l'inflation ces jours-ci". Le Fonds table sur un taux de croissance positif de l'Algérie, qui devrait s'établir à 3,8% en 2010 et à 4% en 2011 contre 2,4% en 2009, tandis que l'inflation a été évaluée de source gouvernementale à 4,9% en août dernier. Il a donc appelé à ce que les ressources des hydrocarbures soient "utilisées pour pousser en avant le secteur privé qui est encore assez balbutiant". "On ne peut pas uniquement se reposer sur une économie qui tournerait sur les ressources issues des hydrocarbures", a-t-il fait valoir tout en reconnaissant que le pays disposait encore de puits inexploités. "Le risque qui est bien connu, a-t-il souligné, c'est que se reposant sur les ressources naturelles, le reste de l'économie a du mal à se développer". M. Strauss-Kahn participera jeudi à un colloque international axé sur ces questions: "Ressources naturelles, finance et développement: faire face aux anciens et nouveaux défis", conjointement organisé par le FMI et la Banque centrale d'Algérie. Arrivé dans la matinée, il a été reçu par le président Abdelaziz Bouteflika avec lequel il a déjeuné, a-t-il indiqué. Ses entretiens avec le président ont eu lieu en présence du ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci et du gouverneur de la Banque centrale d'Algérie Mohamed Laksaci, avait rapporté l'agence APS. Il a aussi été reçu par le Premier ministre Ahmed Ouyahia et eu des discussions avec M. Laksaci. Dans l'ensemble ses discussions avec les dirigeants algériens ont été "fructueuses", a-t-il indiqué.. Interrogé sur une participation éventuelle de l'Algérie à des émissions obligataires pour renforcer les liquidités du FMI, M. Strauss-Kahn a indiqué que l'appel lancé à Londres de 500 milliards de dollars en avril 2009 avait déjà été bouclé. "L'Algérie pourrait toujours souscrire à une prochaine émission obligataire", a ajouté le patron du FMI qui devait rester environ 24 heures en Algérie puis se rendre à Paris, selon des sources diplomatiques. (©AFP / 03 novembre 2010 20h30) |