Après Moody's, S&P menace de dégrader la note des Etats-Unis
L'agence de notation Standard & Poor's a indiqué qu'elle pourrait abaisser la note souveraine des Etats-Unis en cas d'absence d'accord sur le relèvement du plafond de la dette américaine.

En l'absence d'accord sur le relèvement du plafond de la dette américaine, il y a une chance sur deux pour que Standard & Poor's abaisse la note souveraine des Etats-Unis, avertit l'agence de notation dans un communiqué diffusé jeudi 14 juillet.
"Du fait de la tournure du débat politique sur le relèvement du plafond de la dette, il y a une probabilité d'au moins 50% pour que nous abaissions la note à long terme des Etats-Unis dans les 90 jours qui viennent", dit-elle, précisant que cette note a été placée sous surveillance.
"Si un accord est conclu - mais nous ne pensons pas qu'il puisse stabiliser la dynamique de la dette américaine -, nous (...) allons probablement abaisser la note a long terme AAA, réaffirmer la note à court terme A-1+ et affecter une perspective négative à la note à long terme", poursuit l'agence.
Dans un entretien accordé à Reuters, John Chambers, président de S&P, juge par ailleurs "le moment venu pour Barack Obama et les républicains de s'entendre sur un budget crédible à même de régler le problème récurrent de la dette.
"S'il s'agit d'un accord au rabais, la note sera abaissée", ajoute-t-il.
Moody's, autre agence de notation, avait déjà placé mercredi la note souveraine des Etats-Unis sous surveillance avec risque de déclassement, disant entrevoir "une possibilité de plus en plus grande que le plafond légal de la dette ne soit pas relevé en temps voulu, ce qui donnerait lieu à défaut sur les obligations du Trésor".
Faute d'accord sur le plafond de la dette, les pouvoirs publics seront en cessation de paiement le 2 août. Barack Obama a donc envoyé jeudi les responsables parlementaires consulter leur camp jusqu'au week-end pour sortir de l'impasse sur le relèvement du plafond de la dette américaine. Les républicains, qui réclament 2.400 milliards de dollars de coupes budgétaires en change de ce relèvement, ont quant à eux invité le président à réduire les dépenses publiques de "façon significative".
Ils s'opposent en outre à une augmentation des prélèvements obligatoires, bien que la Maison blanche ait proposé une prolongation de l'abattement sur les charges salariales.
Si, passé ce délai, aucun "plan d'action" ne lui a été présenté, il pourrait convoquer une nouvelle réunion ce week-end, a-t-il poursuivi. Il n'y aura donc pas de réunion vendredi. Barack Obama, qui a jugé un accord toujours possible à condition que chacun "y mettent un peu du sien", tiendra une conférence de presse 11h00 (15h00 GMT).
"Je veux un accord aussi large que possible. L'heure des décisions a sonné. Il nous faut des plans concrets pour avancer", aurait-il ajouté.
Pour Ben Bernanke, président de la Réserve fédérale, un défaut sur la dette américaine serait "un résultat calamiteux". "Cela créerait un grave choc financier qui aurait des répercussions, non seulement sur l'économie américaine, mais aussi sur l'économie mondiale". Ne pas relever le plafond de la dette dans les temps constituerait une "automutilation" pour l'économie, a-t-il jugé.
(Challenges.fr avec Reuters)