Banques américaines, état des lieux (Foreclosure-gate et autres ennuis)
Vincent Benard - Banques américaines, état des lieux (Foreclosure-gate et autres ennuis)
Comme le notait Olivier Crottaz la semaine dernière, les taux des CDS sur les grandes banques américaines* ont brusquement augmenté, sans doute suite à la prise de conscience des risques révélés par le scandale du Foreclosuregate, abondamment couvert ici, dont nous vous parlions dès le 24 septembre quand la plupart des autres ne se réveillent que maintenant.
*A noter que Morgan Stanley semble échapper au massacre. Il est vrai que pour l'instant, son nom n'apparaît quasiment jamais dans les chapelets d'horreurs successives révélées sur les banques US. Aucune conclusion à en tirer à ce stade.
Autres bombes à retardement
Mais il ne faut pas oublier que même sans ce scandale, les bombes à retardement situées dans les bilans des banques, dont nous vous parlions dès le lancement d'objectif eco (exemple). Le 6 septembre, juste avant l'éclatement du F-Gate, j'écrivais :
Et ceci ne tient pas compte des désastres en cours de formation sur l'immobilier commercial, sur l'immobilier touristique, et sur les crédits aux collectivités locales... Et encore, en supposant que le scandale MERS, déjà évoqué ici et également là, ne connaisse pas de nouveaux développements jurisprudentiels très spectaculaires, comme certains analystes le laissent entendre.
Je maintiens donc mon pronostic déjà émis il y a un an, d'amplification des problèmes bancaires aux USA entre maintenant et 2012. Et je serai surpris que ces problèmes ne trouvent aucune répercussion dans la vieille Europe, vu le niveau d'imbrication des établissements financiers de par le monde.
La seule erreur d'appréciation commise alors est que le resserrement des normes comptables que j'annonçais n'a pas eu lieu, les banques sont toujours très loin de valoriser leurs actifs en "mark to market". C'est donc sans doute une des raisons pour laquelle les catastrophes annoncées ne se produisent toujours pas. Mais si les flux financiers consécutifs aux emprunts défaillants et si les coûts de traitement des faillites continuent d'augmenter, les "trucs" de comptable ne permettront pas éternellement de masquer le manque de cash flow...
Lire la suite ICI
Lire aussi :
Vincent Benard - Le temps se gâte sévèrement pour Bank Of America