Bolivie : Morales annonce la nationalisation de compagnies d'électricité
Mauvais temps pour les groupes énergétiques étrangers en Bolivie. Le président socialiste, Evo Morales, a en effet annoncé samedi la nationalisation de trois compagnies d'électricité détenues par des groupes français, britannique et bolivien.
Des mesures qui s'intégrent dans sa politique de réappropriation des ressources naturelles.
La police bolivienne a pris aujourd'hui le contrôle de trois entreprises de production électrique du pays, dont une filiale du groupe français GDF Suez, à la suite d'un décret de nationalisation, a annoncé le chef de la police nationale, Oscar Nina.
Evo Morales souhaite en effet que l'Etat contrôle l'ensemble du secteur électrique, de la production à la distribution, estimant que "les services de base ne peuvent être gérés par le privé".
Désormais, les pouvoirs publics contrôlent 80% de la production nationale d'électricité. Sont notamment concernées Corani contrôlé à 50 % par Inversiones Ecoenergy Bolivia, filiale de GDF Suez, Guaracachi, dont le groupe britannique Rurelec PLC détient 50% du capital et Valle Hermoso, du consortium bolivien Bolivian Generating Group.
Ces trois sociétés sont les principaux producteurs d'électricité de Bolivie. Ils sont apparus dans les années 1990 à la suite de la privatisation de l'ENDE, l'Empresa Nacional de Electricidad.
Si un décret avait été précédemment adopté en vue de négocier l'achat d'une entreprise électrique de Cochabamba (ELFEC), autogérée par un syndicat, les salariés ont toutefois réaffirmé samedi leur opposition à cette nationalisation.
D'autres petites entreprises de production d'électricité devraient par ailleurs passer dans le giron public, en vertu de la mesure prise en ce jour - hautement symbolique en Bolivie - de la Fête du Travail. Rappelons en effet que la nationalisation du secteur des hydrocarbures avait été annoncée le 1 er mai 2006.
Le gouvernement bolivien a également annoncé samedi que les groupes étrangers seront dédommagés à hauteur de leur participation au capital des compagnies concernées, la somme correspondante devant être retenue sur les arriérés d'impôts. Morales a précisé samedi que le gouvernement avait tenté en vain de convaincre les propriétaires de ces entreprises de vendre des parts à l'Etat
Tandis que la grogne sociale prend de l'ampleur dans le pays, l'exécutif a par ailleurs promis qu'il ne procéderait à aucun licenciement.
Sources : AFP, Reuters
via le blog Finance
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