Bruxelles : les guignols sont de retour

Publié le par Charlotte sceptix

30 jan

Après des déclarations très optimistes sur le sursaut européen à Davos, on revient dans le monde réel avec, encore et toujours, la Grèce. On s’aperçoit, comme l’annonçaient tous les gens réalistes depuis des mois, que les mesures d’austérité appliquées à la Grèce, n’ont pas apporté les chiffres macro-économiques attendus.

La presse américaine prévient les Européens qu’ils n’ont jamais été si proche d’assister à un effondrement de la maison Europe. Bien évidemment, ils ne voient pas la misère chez eux, ni la catastrophe sociale, tout aussi dramatique que celle de la Grèce.
Tandis que les créanciers bagarrent avec les autorités grecques pour obtenir un consensus temporaire (car tout change tous les mois), il y a trois jours, l’agence de notation Fitch Ratings a déclassé les notes souveraines de l’Italie, de l’Espagne, de la Belgique, de Chypre et de la Slovénie… avec une « perspective négative ». Les analystes d’outre-atlantique conseillent aux Européens de préparer un énorme pare-feu et s’ils en sont incapables, il faudra nécessaire l’intervention du FMI.

En attendant, une nouvelle rustine est indispensable pour la Grèce si on veut lui éviter un défaut en mars prochain. Comme toujours, on attend un accord de dernière minute.

La chancelière allemande ne s’intéresse pas à cette lecture aujourd’hui. Elle va triompher lors de la nouvelle réunion des Vingt-Sep,t se retrouvant aujourd’hui en sommet à Bruxelles pour ficeler son très fameux « pacte budgétaire ». On espère même finaliser un nouvel accord sur la création d’un fonds de sauvetage qui pourrait être utilisé dès le milieu de 2012 si les Allemands obtenaient gain de cause.

Dans ce scénario, les pays très lourdement endettés doivent quasiment passer le gouvernail à l’Union européenne et au FMI quant à la constitution de leur budget et l’on sait que les technocrates ne sont pas tendres. Entendre alors des hommes politiques seriner sur le bien commun alors que l’on assiste, en direct, à une prise en main de la souveraineté budgétaire des Etats par une clique de technocrates qui vit dans un monde de chiffres sans rapport avec le monde réel, peut nous amener à un risque systémique. Pa étonnant que certains demandent à ce que l’Union européenne bénéficie également d’un contrôle plus étendu sur les pouvoirs de police et de justice des nations européennes !

Pour en revenir à la Grèce, les autorités grecques ont rejeté, au nom du principe de souveraineté, la demande de la chancelière allemande de la mise en place d’un commissaire budgétaire chargé de superviser les décisions du gouvernement grec et doté d’un pouvoir de veto. Cela n’empêche pas le même gouvernement grec de vendre aux étrangers des pans entiers de son économie. Il n’y a donc aucune logique chez les politiciens grecs, écartelés entre les menaces de Bruxelles et la violence de la rue.

Conclusion : tout cela ne servira à rien, car la chancelière allemande à déjà fait son choix quant au devenir de l’Allemagne au sein de l’Union européenne. Nous en parlerons dans le numéro 248 de LIESI. C’est bien pourquoi elle vient de refuser catégoriquement de rajouter de l’argent au pot. Pourtant, Mario Monti, un pantin de l’establishment, a clairement mis en garde l’Allemagne que si elle ne faisait pas ‘plus’ tandis que beaucoup cherchaient à réduire les déficits, nous allions à la catastrophe. Il a été appuyé par C. Lagarde qui précise l’urgence d’un « pare-feu » consistant et dissuasif… comme si tout ce cirque ne servirait à rien… dans les prochaines semaines !

Nos propres sources, au sein du patronat allemand et des milieux bancaires de Berlin, sont claires sur un prochain retrait de l’Allemagne de l’euro actuel. Qui n’a pas étudié les rapports ténus existant entre Angela Merkel et Vladimir Poutine ne peut pas comprendre le jeu de la chancelière. [Voir le numéro 248 de LIESI.] D’ailleurs, dans le discours qu’elle prononça à Davos, Mme Merkel a insisté sur le fait que son pays était prêt à faire le nécessaire pour sauver l’euro, mais les commentaires suivants ont montré qu’elle n’avait aucun désir de soutenir un plan jugé « ambitieux » pour y parvenir. Ce que chacun peut comprendre. Angela Merkel est allemande et ne sera jamais un technocrate bruxellois. Son point de vue fut exprimé dans une récente interview au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, quand elle a mis en garde contre un excès de charges financières sur l’Allemagne. « On parle de milliards à investir dans des fonds de secours et de sauvetage, mais je dois aussi penser aux Allemands. Nous ne pouvons affaiblir notre puissance car nos moyens ne sont pas inépuisables. (…) La solidarité a des limites ».

Qu’a pensé Angela Merkel des propos exprimés par G. Soros qui a critiqué les charges, les plans d’austérité (imposés par l’Allemagne) pour des pays européens déjà exsangues et qui vont bientôt ressembler à des pays du tiers monde ? Les exigences allemandes poussent l’Europe vers une perspective déflationniste mortelle. Pour Soros : “L’économie va se contracter et les recettes fiscales vont décliner considérablement. Donc le fardeau de la dette… sera plus lourd, et il nécessitera encore des coupes budgétaires supplémentaires et ainsi se poursuivra un cercle vicieux”.
Pour LIESI, G. Soros n’a rien appris à A. Merkel, mais confirmé ce que l’establishment allemand sait et attend pour… ouvrir un peu plus la porte de sortie.

LIESI

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M
<br /> Oui, la Angela qui porte très mal son nom, va nous mettre tous dans la m... et se tirer de l'europe pour rejoindre Poutine.<br /> <br /> <br /> Et elle va venir faire campagne pour son caniche sarko ?<br /> <br /> <br /> Qu'elle reste chez elle, elle n'a rien à décider pour la France .<br /> <br /> <br /> GO HOME !<br />
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