Cherchez l’erreur

Publié le par Charlotte sceptix

par Michel Koutouzis (son site) mercredi 19 octobre 2011 

De tous les arguments mis en avant par l’UMP pour contrer le programme socialiste un d’eux indique que le malentendu si cher à François Copé, est plutôt dans son camp. C’est un projet dit-il qui ne se projette pas sur l’avenir. Certes ; mais qui voudrait de cet avenir là ? N’a-t-il donc pas compris que c’est justement le refus de continuer sur le chemin balisé par son parti, et plus généralement par tous les partis déterminant un futur dans la continuité du présent, que se niche l’allergie citoyenne ? Aujourd’hui, tout projet assumant les dictats des agences de notation, acceptant la dictature du marché, ne proposant pas de solutions radicales, fussent-elles « irréalistes », n’est tout simplement pas entendu. Les clercs, spécialises, présidents et technocrates qui proposent de gérer avec sérieux, de renflouer les banques au lieu de les contrôler ne sont plus audibles. Tout simplement par ce que leur expertise, leur savoir-faire, leur « sérieux » leur « réalisme » et leur « vision responsable » les a complètement ruinés aux yeux des citoyens. Ils s’enfoncent depuis 2008, chaque jour un peu plus, dans un discrédit qui n’a d’égal que leur incapacité d’intervenir, de trouver des solutions, de simplement endiguer une crise polymorphe, qu’ils segmentent à chaque fois, faisant semblant de croire que la dernière séquence est la dernière. Il est d’ailleurs étonnant d’écouter le patron de l’UMP parler de « spoliation », lorsque depuis trois ans le secteur financier spolie massivement les 99% de la population à l’aide de politiques dites « responsables ». Nous avons même entendu un sous-ministre affirmer que les « aides » de 2009 avaient rapporté trois milliards, le jour même où l’Etat se préparait à amputer de plus de cent milliards la Poste et la Caisse de dépôts et consignations pour « sauver », bis repetita, Dexia.

Il y a trois ans que la marché, qu’aucuns osent encore définir comme étant vous et moi, sape l’autorité des Etats en soulignant leur incapacité d’y faire face. En aiguisant leurs contradictions, en soulignant leur manque de témérité, en bravant leurs déclarations, en minant chacune de leurs décisions tardives.  Et voilà que le président, drapé dans son uniforme de Captain America qui nous déclare qu’il lui reste dix jours pour sauver le monde. Trois de plus que Dieu, c’est pour dire. Tous les autres, le candidat socialiste en premier (ça devient obsessionnel), sont « inexpérimentés », « timorés », perméables au stress, rêveurs dangereux, « fragiles » et sans courage. Lui, il sait dire non. Il dit non au marché, non aux agences de cotation, non à la Chine, non aux paradis fiscaux, non aux fonds de pension, non au libéralisme sauvage, non à Wall Street et la City, non aux milliardaires, non aux millionnaires, non aux Rolex, non aux enfants gâtés (le sien inclus), non aux dons (à son parti) des plus grandes familles, non aux valises africaines, non aux dérives de l’Etat de droit et à l’espionnage des journaux, non au non nucléaire, non à la peur cultivée, non aux juges protecteurs (de ses intérêts), non aux hôpitaux, non aux écoles, non aux augmentation des salariés de la poste (et pour cause ), non  à la justice, non à la police, non aux diplomates (il a les siens), non aux pensions et à la sécu, non enfin à l’utopie, c’est-à-dire au droit de penser par soi-même.

Entre temps, en pleine crise, à une poignée de jours des dix jours qu’ils vont changer le monde, l’UMP en gaspille une entière pour s’occuper de François Hollande. (Trente orateurs dont douze ministres). Quelle énergie…

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