Chômage : le pire est à venir pour les ouvriers

Publié le par sceptix

Chômage : le pire est à venir pour les ouvriers

Emmanuel Lévy - Marianne | Mardi 28 Décembre 2010


Le baromètre de Marianne enregistre désormais 4,618 millions de chômeurs. Depuis trois mois, c'est le niveau auquel le chômage s'est stabilisé. Alors que le pays s'apprête à entrer dans la rigueur mise en musique par le gouvernement, que l'Europe peine à défendre sa monnaie comme son industrie, le risque de chômage s'accroît notamment pour la part la moins protégée des salariés: les ouvriers non qualifiés.



Chômage : le pire est à venir pour les ouvriers
« Malgré cette augmentation sur un mois, ce chiffre témoigne de la stabilisation du nombre de demandeurs d’emplois depuis six mois. Le deuxième semestre 2010 aura en effet permis, malgré une reprise économique encore fragile, de stabiliser le nombre de demandeurs d’emplois », a indiqué Xavier Bertrand, ministre du travail. De retour rue de Grenelle, l’ex-patron de l’UMP, retrouve cet exercice terrifiant qui consiste à commenter des chiffres du chômage en période de récession. Bonhomme, le maire de Saint Quentin a fait contre mauvaise fortune bon cœur en célébrant une « stabilisation ».

Et de fait depuis 3 mois, le chômage semble avoir atteint un plateau. Avec 4,62 millions de personnes hors de l’emploi, notre baromètre s’installe donc à un niveau stratosphérique, qu’il n’avait encore jamais atteint avant septembre dernier. Même si sa vitesse décroît, la dégradation, portée par la dynamique du chômage caché, est, ce mois-ci encore, au rendez-vous: + 0,4% sur un mois, et + 6,6% sur un an. Au total, le taux de chômage au sens du baromètre Marianne s’établit à 16,4 % en France métropolitaine. 

Crise aidant, Nicolas Sarkozy peut justifier d'une nouvelle ligne sur son CV due à sa politique: entre mai 2007 et novembre 2010, le nombre de demandeur d'emploi au sens du baromètre Marianne, s'est accru d'un million de personnes. Depuis son entrée de fonction en 1997, notre baromètre a progressé de 27,3 %.


Chômage : le pire est à venir pour les ouvriers
Cette dégradation globale prend des allures de catastrophe dans certaines régions. Ainsi, en Guadeloupe, plus de la moitié (50,6%) des 59 500 personnes inscrites au chômage le sont depuis plus d’un an, contre une moyenne proche de 38 % sur l’ensemble de la France. Abonnée aux indicateurs économiques dégradés, la région Nord-Pas-de-Calais se classe aussi première dans l’hexagone sur ce critère : la part des chômeurs de longue durée atteint 41,5% des inscrits, idem sur celle des moins  de 25 ans…


Chômage : le pire est à venir pour les ouvriers
Pour ceux-là, la chance de retrouver un emploi est bien maigre. Et rien n’annonce une éclaircie dans leur vie. Emporté par sa volonté de réduire les dépenses, le gouvernement a coupé dans les crédits affectés aux politiques de l’emploi. Les « petits boulots » maigres bouées pour ces naufragés de la recherche vaine de job vont donc se faire plus rares. 

Dans le privé non plus l’avenir n’est pas rose : le gouvernement a beau répéter à tue tête sa prévision de croissance de 2% pour 2011, il ne convainc personne. Hors de Bercy, de l’Elysée et de Matignon, les économistes anticipent eux une croissance plus proche de 1,6 % que de 2 %, soit un rythme comparable à ce que le pays a pu vivre cette année, à peine de quoi créer 100 000 postes.

Surtout, l’hémorragie dans l’industrie hexagonale se poursuit. L’Insee prévoit une perte de 72 000 postes équivalent temps plein dans ce secteur en 2010, après - 171 000 en 2009.
Pour les ouvriers non qualifiés, la traduction est simple : cela signifie un risque accru de chômage.

Une récente étude de l’Insee permet d’en prendre toute la mesure. Jamais en 2009, le risque de chômage pour un ouvrier ne fut aussi élevé. Un  ouvrier en poste avait presque 9% de chance de connaître le Pôle emploi dans l’année qui venait, contre 3,6% pour l’ensemble des salariés. Quant au travailleur au chômage sa probabilité de le rester culminait à 62%.

Pis, cette dégradation du tissu industriel renforce les inégalités entre les salariés selon leur qualification. Ainsi la probabilité de chômage de 9 % pour l’ouvrier se compare désavantageusement à celle du cadre qui affiche elle 1,6 %. Résultat, jamais le rapport entre ces deux risques n’a été aussi important : le prolétaire a 5,6 fois plus de (mal)chance de se faire virer que le cadre contre 4,3 en 2005, soit une dégradation relative de 25 %. Merci la crise !

On comprend dès lors, le sentiment d’insécurité grandissant dans la population. Comment consommer, et encore quand les salaires le permettent, alors que le risque de chômage, et de déclassement qu’il induit, atteint des sommets ?

Les relativement bons derniers chiffres de la consommation sont à mettre au seul crédit de la précipitation des consommateurs à pousser les portes des concessionnaires d’automobile. À quelques jours de la fin de la prime à la casse, artificiellement maintenue en vie par le gouvernement, les ménages encore hésitant ont profité de l’aubaine… Cela n’aura évidemment qu’un temps. Cette mini relance est finie, reste le second terme de la rIlance le néologisme de Christine Lagarde : la rigueur.
Et sur
Vrais Chiffres du Chômage Novembre 2010

7,5 MILLIONS environ de demandeurs d’emploi et travailleurs pauvres et précaires, intermittents

314 600 RADIATIONS en Novembre, juste pour défaut actualisation - 3,1% (+ 2,1% sur 1 an), radiation administrative + 0 % (+ 20,1% sur 1 an), et mystérieuse rubrique "autre cas" + 1,4 %, ces 3 motifs de sorties représentent à eux seuls 66,10% du total des sorties des listes des demandeurs d’emploi, ce mois ci.

Quant aux sorties des listes pour "reprise d’emploi déclaré", elles sont en baisses de 6,1% ! (moins 11,1% sur 1 an).

Les radiations pour maladie (+ 9% sur 1 an), les entrées en AER allocation équivalent retraite, dispensés de recherches d’emploi en stagnation 0% (- 30% sur 1 an, il n’y aura quasi pu de dispense de recherche dans les années à venir pour les séniors proches de la retraite).

Décryptage donc des vrais chiffres connus (Novembre 2010) des demandeurs d’emploi, ceux dont les médias classiques ne parlent quasi JAMAIS.

Ils occultent les catégories D et E systématiquement, les DOM TOM systématiquement, et encore pire, une énorme partie des radiés mensuels (des centaines de milliers tout les mois, radiés, pour autre motif que reprise d’emploi ), et ils ne parlent évidemment JAMAIS des centaines de milliers de demandeurs d’emploi qui ne dépendent carrément pas du tout de pôle emploi pour diverses raisons.

Novembre 2010, les chiffres sont toujours catastrophiques.
Les chiffres des travailleurs précaires et pauvres toujours énormes, en même temps que celui du chômage de longue durée qui ne cesse d’augmenter.

A noter qu’environ 40% des demandeurs d’emploi inscrits, ne sont aucunement indemnisés, ni par les Assedics, ni par la solidarité nationale (RSA ou ASS), encore pire si l’on compte donc, les non inscrits à Pôle emploi qui ne sont pas indemnisés non plus, pour une énorme partie d’entre eux.

Plus de 7,5 millions de demandeurs d’emploi et travailleurs précaires par intermittences, soit 25% à 30% de la population active, on est très très très loin des annonces mensongères de 9,5% de chômeurs (seule catégorie A, inscrits chez pôle-emploi qui servent à la propagande)

Cela ne veut pas dire que 70 à 75% de la population active travaillent car des étudiants, des femmes au foyer etc ne sont pas en recherche d’emploi, parmi la population dite "active" (16 à 67 ans)

Mon analyse :
VRAIS chiffres du chômage NOVEMBRE 2010 : 

 PLUS 21 300 chômeurs disent les médias catégorie A , ou PLUS 33 600 catégorie A, B et C ? 
 
Réalité : résultat net, catégories A, B, C, D et E  plus 17 300 demandeurs d’emplois inscrits à Pôle Emploi entre Octobre et Novembre :
 
catégorie A + 0,8 %
catégorie B + 0,1 %
catégorie C + 1,5 %
catégorie D - 2,2 %
catégorie E - 2,6 %
 
catégorie A : 2 698 100 (+ 2 % sur 1 an) 
catégorie B et C : 1 321 000 ( + 3,6 % B, + 17,7 % C sur 1 an)
catégorie D et E : 599 500 (+ 8,2% D, et + 27,4% E sur 1 an)

catégorie A, B, C, D et E Octobre 2010 : 4 599 900 (hors dom-tom)

catégorie A, B, C, D et E Novembre 2010 : 4 618 600  (hors dom-tom) + 6,6% sur 1 an

TOTAL : + 18 700 demandeurs d’emploi, par rapport à Octobre (ou il y avait eu fausse baisse, grace aux magouilles et à l'explosion des radiations pour defaut actualisation) comme je le dénonçais alors http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/vrais-chiffres-chomage-octobre-85058
 
MAIS ATTENTION ! LE POT AUX ROSES est toujours là (les chiffres JAMAIS JAMAIS JAMAIS mis en avant) : 

sorties des listes de pôle emploi pour autres cas que ces 3 cas là : 

  • reprise d’emploi déclaré (91 800) - 6,1 % seules vraies sorties sont encore en baisse .. et encore pour quels emplois ?!
  • ou entrée en stage (31 900) 0% de difference par rapport au mois passé
  • ou arrêts maladie, retraite, maternité (38 100) - 1 %
donc les Radiés qui échappent complètement au 5 catégories, à toutes les statistiques que l'on peut entendre dans les médias "conventionnels"  : 
  • disparitions des listes pour cessation d’inscription suite à défaut d’actualisation : 210 400 personnes pour ce mois de Novembre 2010 ( - 3,1 %) VOILA LA COMBINE ... ce chiffre, il represente 44,2% des sorties des listes.
  • disparitions des listes pour radiation administrative ( les punis ) 45 800 personnes pour ce mois de Novembre ( 0 % de difference par rapport Octobre)
  • sorties des listes inexpliquées, classées dans mystérieuse rubrique "autres cas" 58 400 personnes ( + 1,4 %) 

    soit  314 600 demandeurs d’emploi sortis artificiellement des 5 listes A B C D et E ... ce mois ci.
Ne sont donc pas comptés dans ces chiffres de 4 618 600 demandeur d'emploi "officieux" : 
  •  Des RSastes qui pour une grosse partie ne sont pas inscrits à pôle emploi , (autre suivi) environ 50% soit 900 000 RSastes
  •  Des personnes en AAH ou sous pension d'invalidité, qui ne dépendent pas de pôle emploi, + d'un million de personnes
  •  Les dom-tom (Réunion, Guadeloupe, Martinique et Guyane) , estimation 500 000 personnes minimum (bien + probablement avec les Rmistes et RSTA spécifiques aux dom tom encore pour 2010 et une partie de 2011)
  •  Des sans droits, car moins de 25 ans, qui ne perçoivent RIEN, incalculable ..
  •  Des sans droits radiés ou désinscrits, car dépassement du plafond de ressources dans un couple, qui sont donc privés du RSA ou de l’ASS et qui n’ont droit à rien ( exemple votre époux perçoit 600€ d'assedic, vous n'aurez pas droit vous même au RSA, car vous depasserez le plafond de ressources couple ) des centaines de milliers de personnes
  •  Des retraités qui cherchent un emploi car leur retraite ne couvre pas les charges fixes pour survivre ( loyer, energie, assurances, voiture, telephone, eau, nourriture, santé (lunettes, dentiste ..) incalculable
  •  Des étudiants, boursiers ou non, qui cherchent des petits jobs alimentaires incalculable
Estimation 3 MILLIONS au bas mot à rajouter aux chiffres "officieux", soit + de 7,5 MILLIONS de demandeurs d’emploi et travailleurs pauvres intermittents, ce qui correspond à un taux de demandeurs d'emploi, de 25% à 30% environs de la population active (en age de travailler entre 16 et 67 ans)

Seuls 39% des 55/61 ans sont en encore en activité, et seuls 32% des 16/24 ans sont en activité en France. chiffres d'avant la "crise financière" 

 

Sources rapport de 20 pages : http://www.travail-solidarite.gouv.fr/IMG/pdf/2010-091_Demandeurs_d_emploi_et_offres_collectees_par_Pole_emploi_en_novembre_2010.pdf et non pas simple communiqué de presse de 2 pages, qui entre bien moins dans les détails.
 
Rendez-vous le 24 Janvier 2011, pour connaitre les chiffres du chômage de Décembre 2010.

 

-catégorie A : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi ;
-catégorie B : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite courte (de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
-catégorie C : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite longue (de plus de 78 heures au cours du mois) ; 
-catégorie D : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi (en raison d’un stage, d’une formation, d’un arrêt maladie court, d'un arrêt maternité …), sans emploi, on y trouve des travailleurs gratuit, ou c'est le patron qui est payé 5€ de l'heure ou +. 
-catégorie E : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en emploi (essentiellement bénéficiaires de contrats aidés ou l'employeur peut avoir de 50% jusqu'à 105% du salaire payé par l'état et les collectivités locales) on y trouve très souvant, tri en déchetterie, ménage, repassage, aide à la personne, élimination de gravats, débroussaillage, plonge en restauration collective ou non, mais ça touche aussi parfois des métiers à BAC + 5 dans des domaines divers et variés ( tourisme, commerce, administrations, etc ) !!

Publié dans CHOMAGE&PAUPERISATION

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