Combien coûtent les campagnes de pub du gouvernement ?

Publié le par sceptix

Par Sophie Verney-Caillat

 

Eco89

 

Entre la promotion des causes nationales et celle des réformes, l'Etat dépense plus de 100 millions d'euros par an.

Capture d'écran du site Internet www.retraites2010.fr.

Comme toute entreprise, l'Etat a son plan de com, et ses budgets afférents. Cette semaine, la presse quotidienne a vu fleurir de pleines pages de pub dont le message est : « Nous devons trouver des solutions pour sauver nos retraites. » Une campagne à 5 millions d'euros, justifiée, selon le Service d'information du gouvernement (SIG), par l'enjeu de la réforme.

Il y aura deux autres messages dans les semaines qui viennent, un sur le rapport entre le nombre d'actifs et le nombre de retraités, le dernier sur l'espérance de vie en France. Et des déclinaisons pour la télé et la radio. Suivra une seconde vague de pub une fois la réforme votée, « car il faudra bien l'expliquer ».

campagne retraitesCette double campagne « sans équivalent » depuis le début du quinquennat Sarkozy, s'insère dans un plan de communication dont le montant, qui n'est pas public, se situe entre 100 et 145 millions d'euros nets en 2009, pour 105 campagnes (contre une soixantaine l'année précédente).

Les thèmes de la publicité d'Etat sont imposés

La moitié du budget publicitaire du gouvernement est absorbé par les »marronniers » que sont les grandes causes nationales :

  • La grande cause de l'année -en 2010, ce sont les violences faites aux femmes- qui se décline en un site Internet dédié et des annonces.

  • L'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) développe ses thématiques, la dernière campagne (très remarquée) a été consacrée à la contraception avec le message : « Filles et garçons, tous concernés. » (Voir la vidéo)





  • L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) avait par exemple développé en 2009 la fameuse campagne « Faisons vite, ça chauffe » pour nous inciter à faire des économies d'énergie. Une série de messages qui avaient coûté 7 millions d'euros.

  • L'Institut national du cancer (Inca) avait notamment travaillé à changer notre regard sur cette maladie avec la campagne « Nous sommes 2 millions de héros ordinaires » menée en 2007.

  • La Sécurité routière diffuse aussi régulièrement des messages, le dernier en date : « Nous pouvons tous arrêter cela, alors faisons-le ! »

Outre la cause de l'année et les quatre autres, qui sont pluriannuelles, le gouvernement choisit les politiques sur lesquelles il a besoin de faire passer des messages, comme le Revenu de solidarité active (RSA) ou la suppression de la taxe professionnelle pour les entreprises. La pub pour le RSA aura coûté en 2009 quelques 3 millions d'euros, contre 750 millions pour la mesure elle-même.

Un tiers pour la presse écrite, le reste pour l'audiovisuel

Officiellement, ces campagnes ne rentrent pas dans le cadre du soutien à la presse écrite, que Nicolas Sarkozy a promis d'augmenter lors des Etats généraux de la presse.

Le président a toutefois rééquilibré les budgets entre audiovisuel et presse écrite, au profit de cette dernière. Les quotidiens (66 régionaux et 10 nationaux) captent donc 30% de l'achat d'espace, sachant qu'une page dans un quotidien coûte bien moins cher qu'un spot à la télé.

Lorsque le gouvernement veut lancer une campagne de publicité, il passe par la procédure des marchés publics. Deux types de marchés sont concernés :

  • La partie création pure (700 000 euros nets). Pour les retraites, c'est l'agence CLM BBDO qui a remporté la mise en concurrence. Contrairement aux concours d'architecture ou à d'autres marchés, la compétition n'est pas rémunérée, et si les dossiers sont lourds à préparer, les petites agences s'abstiennent généralement de concourir.
  • La partie achat d'espace (4,3 millions d'euros nets). Le marché est renouvelé tous les trois ans. C'est l'agence médias Aegis (Carat) qui est chargée de l'achat des espaces publicitaires. L'Etat obtiendrait-il des tarifs avantageux ? « Cela dépend des négociations, mais on n'a pas la force d'un L'Oréal ou d'un Danone », précise-t-on au SIG.

Et parfois, l'Etat annonce « gratis ». Mais c'est ultra-exceptionnel. Pour les « Alertes enlèvement », par exemple. Dans le cas de la pandémie de grippe A, la réquisition a été décrétée, et l'Etat a pu diffuser ce qu'il voulait où il voulait. Les télés ont-elles compensé le manque à gagner en augmentant les tarifs par la suite ? « Elles ont essayé », nous confie-t-on au SIG.

Illustration : capture d'écran du site Internet www.retraites2010.fr.

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R
<br /> <br /> à quoi passe notre fric racketté par l'Etat ! parce qu'à ce niveau ce n'est plus de la contribution citoyenne mais une entreprise de vol organisé et de flibuste, regardez à quoi servent vos iots<br /> locaux :o à propos de la ville de Saint Etienne (voir l'info plus bas): "Si les (Français) savaient ce que les grandes banques du<br /> "cartel" qui financent les collectivités locales ont pu faire depuis 10 ans avec nos impôts locaux... A mon avis, le peuple exigerait de remonter immédiatement la guillotine place de la Concorde<br /> face à l'Assemblée nationale et rue de Vaugirard devant le Sénat !!!<br /> Un petit exemple de ce que nous avons dégoté en août 2008, quelques jours avant le 777 de Wall Street, en faisant une interview chez le spécialiste de la notation des finances locales, Fitch<br /> Ratings: plus de 25% des 135 MILLIARDS D'EURO d'emprunts cumulés des 36.000 communes françaises SONT DES VRAIS EMPRUNTS TOXIQUES (alias produits structurés<br /> ou produits de pente) dont les (vrais) TEG sont en moyenne supérieurs à 15% et sont transformés en sortes de crédit "revolving municipal" ré-échelonnés sur 20 à 30 ans (alors que la Comptabilité<br /> publique interdit les échéanciers au delà de 15 ans)". Un vrai cauchemar en perspective. La guillotine place de la Concorde ? A mon avis, devant les sièges de Dexia, Natixis,<br /> Deutsche Bank, etc., serait plus rapide et efficace. Je plains les maires qui ont hérité de ces situations. Chers lecteurs, c'est pire que ce que je craignais. Envoyez cette info à tous vos amis,<br /> postez-la, publiez-la sur les blogs car ainsi ils comprendront pourquoi les élus vont augmenter leurs impôts locaux sans trop rentrer dans les détails. C'est fou! Des dizaines de milliers de<br /> communes avec des prêts genre Cetelem à 15% sur des centaines de millions d'euros étalés sur 20 ou 30 ans. Question: est-ce qu'on avait un gouvernement dans les années 2000-2008 ? Que<br /> faisaient-ils ? Comment ces Inspecteurs des Finances, "l'élite de la Nation", ont-ils pu laisser les banques rouler les gens à ce point ? Et tous les directeurs financiers dans les<br /> mairies? Ils avaient accès aux petits détails pourtant... Quelque chose m'échappe. Il y a eu un hold-up géant des banques pas seulement sur le "pékin moyen" mais sur des pays entiers !<br /> <br /> <br /> à quand la révolutions ?aux<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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