Débat autour des nouvelles tâches que pourrait assumer le FMI

Publié le par sceptix

 

Dominique Strauss-Kahn.

 
Dominique Strauss-Kahn.

Les Etats peinent à maîtriser la politique monétaire, à réguler le système financier et à cordonner les politiques économiques. Ce mardi à Zurich, une réunion a évoqué des pistes

Le Fonds monétaire international (FMI) doté de plus de moyens, de plus de pouvoir et qui assume de nouvelles tâches? Cette perspective n’est pas irréaliste. D’au­tant plus que les Etats ne sont pas équipés pour avoir une vision globale des risques et des solutions. Le savoir-faire de l’institution est valorisé par les mandats qui lui ont été confiés l’an dernier par le G20, notamment pour faire des propositions sur la régulation financière, ainsi que par son intervention début mai dans la zone euro.

C’est dans ce contexte que, lors d’une réunion en présence de plusieurs banquiers centraux et organisée par la Banque nationale suisse, le futur rôle du FMI a été largement évoqué. En voici quelques idées fortes défendues par les participants dont les noms, règles du jeu réclamant l’anonymat obligent, ne sont pas donnés ici.

Le traitement de la crise grecque par l’Union européenne en collaboration avec le FMI fera des émules dans d’autres régions du monde. D’ores et déjà, l’institution se voit conseiller l’initiative Chiang Mai, qui vise à constituer un fonds de 100 milliards de dollars pour aider les pays asiatiques en manque de liquidités. Le FMI dispose de l’expérience pour mettre en place les mécanismes pour réunir les fonds, pour les prêter et pour en assurer le suivi. L’initiative asiatique a été prise pour éviter de nouvelles débâcles, comme celle qui avait suivi la crise financière en Asie en 1997.

Dans le même registre, de nombreux pays émergents, à l’instar de la Chine, amassent des réserves grâce aux surplus commerciaux. Or, celles-ci sont à double tranchant: elles peuvent agir comme une police d’assurance en cas de fuite de capitaux, mais elles peuvent aussi freiner les importations. Le FMI se voit proposer un code de conduite afin que la politique de réserves de certains pays ne crée pas de déséquilibres chez les autres.

Malgré ses imperfections

Autre domaine où le FMI pourrait apporter son expertise: le contrôle des flux des capitaux. L’institution, mais aussi des banquiers centraux et autres autorités financières, commence à en accepter le principe. A condition que les mesures soient temporaires et basées sur les informations fiables collectées par les soins du FMI.

 

Le gendarme monétaire pourrait aussi élargir son mandat à la coordination de politiques économiques et à la surveillance des marchés financiers. Mandaté par le G20, il travaille déjà sur des propositions sur ce sujet.

Les participants à la réunion de mardi ont exprimé leur confiance dans le système monétaire international, malgré ses imperfections. Selon eux, il est porteur de croissance, mais aussi de crises. D’où des besoins supplémentaires de liquidités pour soutenir les économies fragilisées. Dans ce contexte, le FMI pourrait demander une nouvelle augmentation de capital. L’an dernier, le G20 a donné le feu vert pour émettre des droits de tirages spéciaux pour un montant de 250 milliards de dollars. Mais il en faudrait beaucoup plus si le monde devait faire face à une nouvelle récession comme celle de 2008-09.

Ces idées n’ont pas fait l’unanimité. En revanche, tous les participants ont admis que le FMI, avant d’étendre ses pouvoirs, doit mener ses réformes intérieures. Ce chantier est ouvert. Le directeur, Dominique Strauss-Kahn, doit en présenter les grandes lignes cet automne.

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