Demander des comptes à tous ces français qui étaient hier au forum "Démocratie, les nouveau défis" à Tel-Aviv
Demander des comptes à
Christine Ockrent,
Marc Semo ,
Charles Enderlin,
Richard Descoings,
Alain Frachon,
Pierre Assouline,
Laurent Joffrin,
qui étaient hier même à Tel-Aviv pour ce "forum France-Israël" intitulé:
"Démocratie, les nouveaux défis".
Qui a payé leurs billets, de quoi ont-ils parlé, qu'ont-ils dit, de quelle humeur se lèvent-ils ce matin, dans la ville où ils ont parlé hier, invités par des criminels pour contribuer à polir leur image ?
Est-ce qu'ils prendront la parole pour dire quelque chose aujourd'hui, "en direct de Tel-Aviv"?
http://www.forum-democracy2010.com/programme.php
Et voici l'article de Libération ( patron de la rédac : Joffrin) au passage merdia dit"de gôôche"détenu par Rotchild
Dans le port d'Ashdod le 31 mai 2010 (REUTERS/Amir Cohen)
Pour Pierre Razoux, auteur de Tsahal, nouvelle histoire de l'armée israélienne (Perrin) et responsable de recherche au collège de Défense de l'Otan à Rome (mais qui s'exprime ici à titre personnel), les circonstances de l'assaut de la flottille Free Gaza «laissent présumer que l'opération répond à des considérations politiques tant du point de vue d'Israël que du Hamas».
Dans quel contexte faut-il situer cet arraisonnement?
Au-delà de la guerre des communiqués de part et d'autre, il faut être très prudent sur les faits. On ne dispose pas de tous les éléments et on ne connaît pas le dessous de toutes les cartes. Du côté israélien, on perçoit clairement l'affirmation d'un principe de fermeté pour accroître la pression vis-à-vis du Hamas, afin de le contraindre à reconnaître Israël en vue d'une inévitable négociation future.
Il y avait eu au préalable plusieurs tentatives d'opérations maritimes de ce type depuis 2007, mais de faible ampleur. Jusqu'à l'opération «Plomb durci», en janvier 2009, les Israéliens laissaient généralement passer. Mais depuis cette date, ils ont adopté une stratégie d'isolement total du Hamas. Israël se sent isolé, voire lâché par les Occidentaux sur les dossiers qui lui tiennent à cœur: l'Iran, la Syrie, le Liban et le Hezbollah, et même sur le traité de non-prolifération, puisque les Etats-Unis se sont montrés favorables à l'idée d'une zone dénucléarisée au Proche-Orient.
Israël cherche donc à réaffirmer que s'il lui faut lâcher du lest sur la scène internationale, il entend bien rester maître chez lui. Le gouvernement Nétanyahou sait que son image est très négative à l'étranger, et qu'il n'a plus grand-chose à perdre. Il sait aussi qu'il est dans une logique de confrontation à terme avec le Hamas. Il cherche donc à afficher la plus grande fermeté et détermination possibles pour faire comprendre au Hamas qu'il ne pourra s'extraire du blocus.
Au fond, la seule chose qui importe pour le gouvernement israélien, c'est de conserver le soutien du gouvernement américain. Si ce dernier ne condamne pas expressément l'opération, le cabinet de Benjamin Nétanyahou estimera que l'essentiel est préservé.
Comment expliquer le mode opératoire choisi par les commandos israéliens? Pourquoi une tactique moins violente n'a-t-elle pas été choisie?
Les Israéliens ont procédé à un arraisonnement classique en montant à l'abordage des navires et en hélitreuillant des commandos à leur bord. Celui-ci a toutefois rapidement dégénéré. Les pays occidentaux procèdent de la même manière, notamment pour lutter contre les actes de piraterie au large de la Somalie ou contre les navires suspects de soutien à des activités terroristes en Méditerranée et en Océan indien. En temps normal, il n'y a pas d'opposition armée. Là, cela n'a pas été le cas et les Israéliens, qui étaient décidé à aller jusqu'au bout, ont fait usage de leurs armes.
L'abordage a eu lieu de nuit, au moment perçu comme le plus propice pour s'emparer du bateau par surprise. Il a été monté comme une véritable opération militaire. Les commandos ont été lâchés par des zodiacs et des hélicoptères.
L'armée israélienne aurait pu choisir d'autres moyens pour immobiliser les navires, en les sabotant ou même en les éperonnant. Mais les Israéliens craignaient sans doute les répercussions médiatiques qu'auraient entraîné la vision de bateaux dérivant pendant des jours au large des côtes israéliennes ou égyptiennes. L'objectif était de régler la situation très rapidement, par un coup de main audacieux qui a mal tourné. Les Israéliens ne pensaient probablement pas rencontrer une telle opposition et ils ont été surpris que la situation dégénère de cette manière.
Que sait-on de l'assaut proprement dit?
Les commandos héliportés sont arrivés les premiers. D'après les informations dont on dispose, ils ont été accueillis à coups de haches, de barres à mine et de couteaux. Ils se sont sentis en danger et ils ont tiré en pensant être en état de légitime défense, sans faire de détail. L'assaut a été mené par la Shayetet 13, mieux connue sous son nom de Komando Yami. C'est un commando de la marine israélienne, composé principalement de nageurs de combat. Cette petite unité d'élite était déjà intervenue dans l'arraisonnement du Karine-A en 2002. Dans l'opération de ce matin, les règles d'engagement permettaient l'emploi de la force en cas de légitime défense.(Sic !!de quel côté était la légitime défense?)
Comment va se dérouler l'enquête?
Traditionnellement, les opérations de ce type sont filmées par la force qui intervient. Un hélicoptère tourne autour et filme l'assaut. Je suppose que les Israéliens ont fait de même. Seront-ils prêts à rendre publiques ces images, je ne le sais pas (1). L'Union européenne a demandé une enquête internationale. Elle devra déterminer l'instance la plus à même de la mener. On peut penser que les Nations unies seraient en mesure de le faire. Ensuite, on entre dans la logique d'un rapport classique, comme cela a eu lieu après l'opération à Gaza, avec le juge sud-africain Richard Goldstone. Cette enquête fera partie de la bataille médiatique qui a déjà débuté.
Un arraisonnement dans les eaux internationales, comme cela s'est semble-t-il déroulé, peut-il isoler davantage Israël?
Oui. Le gouvernement israélien aura plus de mal à justifier son intervention dans ces conditions que si celle-ci avait eu lieu dans ses eaux territoriales. Mais quand un pays agit en prétendant faire cesser une menace, il ne se restreint généralement pas à ses seules eaux territoriales.
Quelles sont selon vous les implications politiques en jeu, derrière l'aspect militaire de cette affaire?
On peut y voir une opération instrumentalisée à la fois par le Hamas et par le gouvernement israélien, chacun cherchant à pousser l'autre à la faute. Des deux côtés, on a l'impression que les ultras cherchent un prétexte pour déclencher de nouvelles hostilités. Israël cherche sans doute un prétexte pour «finir le travail» entamé lors de l'opération «Plomb durci». De son côté, l'organisation islamique se dit qu'elle a tout intérêt à pousser Israël à intervenir de manière à accroître davantage son prestige et sa légitimité auprès du peuple palestinien, notamment en Cisjordanie.
Enfin, il est intéressant d'examiner l'attitude du gouvernement turc. L'AKP a décidé de s'impliquer davantage dans le processus de paix dans la région, en se présentant comme un interlocuteur incontournable du Hamas. La Turquie, qui a constaté le déclin de l'influence égyptienne à Gaza, veut combler ce vide. Or, on sait que la flottille a fait escale dans la partie turque de l'île de Chypre, et que le navire amiral a été loué à la Turquie: ceci n'est sans doute pas un hasard. Istanbul veut montrer qu'il soutient les revendications sociales des habitants de Gaza et qu'il entend jouer un rôle influent au Proche-Orient.
(1) Des extraits ont effectivement été diffusés, à voir ici.
A la suite de débordements récurrents liés au conflit israélo-palestinien dans les commentaires des articles, Libération a décidé de fermer aux réactions les pages sur ce sujet.