Derrière les matches truqués,le blanchiment menace le foot
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Le football est «un secteur favorable au blanchiment d’argent», prévient le GAFI, qui mentionne la «vulnérabilité sociale» des jeunes joueurs et l’image populaire d’un sport fait de passion désintéressée. (Getty)
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Le scandale des paris manipulés qui secoue le monde du ballon rond ne serait que la partie émergée de l’iceberg, avertit le Groupe d’action financière dans un rapport
Les experts de l’OCDE ne s’attendaient pas à devoir brosser un tableau aussi sombre. «Après analyse, le phénomène du blanchiment d’argent dans le monde du football s’est révélé beaucoup plus complexe qu’envisagé jusqu’à ce jour.» Telle est l’une des conclusions du Groupe d’action financière (GAFI), l’organisme intergouvernemental de lutte contre la fraude, basé à Paris, qui s’est penché sur le phénomène dans un rapport publié en juin dernier.
Première du genre, l’étude cerne les «fragilités» du monde du football et les opportunités offertes aux blanchisseurs d’argent sale. A sa lecture, il apparaît que le scandale des quelque 200 matches truqués – dont 22 en Challenge League suisse – n’est qu’une conséquence parmi d’autres de l’influence grandissante des milieux criminels sur ce sport dont le chiffre d’affaires annuel est estimé à 13,8 milliards d’euros (20,8 milliards de francs) uniquement pour l’Europe.
«Vulnérabilité sociale»
En tant que premier sport mondial, et du fait de l’afflux d’investissements très importants depuis la fin des années 90, l’industrie du football est devenue «un des secteurs favorables au blanchiment d’argent», prévient le rapport, qui détaille ses «vulnérabilités spécifiques». D’abord, il est aisé d’y investir. Une multitude de clubs sont en recherche perpétuelle de fonds et leurs responsables «manquent souvent de professionnalisme», notent les auteurs. A cela s’ajoutent la «vulnérabilité sociale» des jeunes joueurs, l’image populaire d’un sport fait de passion désintéressée – une vision difficile à remettre en cause – et l’intérêt pour les criminels d’acquérir un statut social en plus d’un débouché pour le produit de leurs crimes.
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/ee9561f2-d878-11de-b9bc-ecb31c48d89f|1
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Le FC Gossau fait partie des équipes soupçonnées d’avoir arrangé le résultat de certaines rencontres. Afin de truquer un match avec succès, il faut, d’après les expertises, entre trois et cinq joueurs. (Keystone)
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