Ecoutes: mort de l'un des dénonciateurs de l'affaire du groupe Murdoch
Sean Hoare était un ancien reporter du News of the World. [DR]
Un des dénonciateurs du scandale de l'affaire des écoutes téléphoniques mettant en cause le groupe Murdoch, l'ancien reporter de News of the World Sean Hoare, a été retrouvé mort à son domicile lundi. La police a annoncé que les circonstances de sa mort n'avaient jusqu'ici aucun caractère suspect.
Sean Hoare avait déclaré dans des interviews accordées l'an dernier au New York Times et à la BBC que l'ancien rédacteur en chef du tabloïd, Andy Coulson, devenu par la suite directeur de la communication du Premier ministre britannique David Cameron, était au courant de la pratique des écoutes téléphoniques par son journal.
La police du Hertfordshire a annoncé dans un communiqué que Sean Hoare a été retrouvé mort lundi matin à son domicile de Watford dans le nord de Londres. "A 10h40 ce jour la police a été appelée à Langley Road, Watford, à la suite d'inquiétudes sur la situation d'un homme vivant dans une maison de cette rue" précise le communiqué. "Lorsque la police et une ambulance sont arrivés sur place, elles ont trouvé le corps d'un homme. L'homme a été déclaré mort peu après leur arrivée sur les lieux" poursuit le communiqué.
"La mort est considérée pour le moment sans explication mais ne semble pas suspecte. L'enquête de la police se poursuit" indique le communiqué. Selon le Guardian, Sean Hoare souffrait depuis longtemps de problèmes d'alcoolisme et d'addiction à la drogue.
La police britannique a par ailleurs annoncé lundi dans un communiqué la deuxième démission en 24 heures d'un haut responsable de Scotland Yard, John Yates. Celui-ci avait refusé de rouvrir l'enquête sur le scandale des écoutes téléphoniques en 2009.
Une commission de Scotland Yard en charge des questions disciplinaires devait se réunir lundi pour évoquer le cas de John Yates. Sa position était devenue "intenable" après la démission de Sir Paul dimanche, avait estimé un membre de cette commission, Christopher Boothman. Le chef de l'opposition travailliste Ed Miliband avait jugé qu'un "énorme nuage noir" pesait sur John Yates et qu'"il devrait prendre ses responsabilités sur ce qu'il a fait".
John Yates a exprimé ses "regrets" pour sa décision de ne pas rouvrir l'enquête en 2009, devant une commission parlementaire mardi dernier, expliquant qu'il n'était pas en possession de tous les éléments à l'époque et que le tabloïd avait refusé de coopérer comme il l'aurait dû. Mais la commission a demandé à le réentendre.
Quelques heures auparavant, le chef de Scotland Yard, Paul Stephenson, mis en cause pour son attitude dans cette affaire, avait annoncé sa démission, en direct à la télévision. "J'ai pris cette décision en raison des spéculations et des accusations sur les liens entre la Metropolitan police (l'autre nom donné à Scotland Yard) et News International" et "en particulier avec Neil Wallis", ex-rédacteur en chef adjoint du NotW, a expliqué Paul Stephenson. "Mon intégrité est totale", a-t-il cependant assuré.
La révélation par la presse que Scotland Yard avait embauché comme consultant un ancien rédacteur en chef adjoint du News of the World, Neil Wallis, a déclenché la démission de Paul Stephenson.Neil Wallis est resté onze mois conseiller à Scotland Yard, à partir de 2009, au moment précis où John Yates jugeait inutile de rouvrir le dossier des écoutes téléphoniques, clos en 2007 après une enquête bâclée et deux condamnations. John Yates avait en outre examiné le dossier de Neil Wallis avant son embauche. Ce dernier a été arrêté le 14 juillet, parmi dix personnes arrêtées dans le cadre du scandale.
De nouveaux éléments illustrent tous les jours les liens entre News of the World et la police. Paul Stephenson a rencontré à 18 reprises les dirigeants de News International entre 2006 et 2010, dont 8 fois alors que Neil Wallis était encore à NotW.
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agences/vkiss RSR