Face aux demandeurs d'asile tamouls, Ottawa se montre inflexible
Courrier International
L'organisation Human Rights Watch a dénoncé mardi l'attitude du gouvernement sri-lankais qui ne respecte pas sa promesse de libérer 270.000 personnes déplacées par la guerre civile, qui sont retenues dans des camps de l'Etat. L'Union européenne a menacé de suspendre la baisse des droits d'importation commerciaux des produits sri-lankais en Europe si Colombo ne respectait pas les droits de l'homme.
Le gouvernement avait annoncé qu'il libérerait 80% des réfugiés d'ici à la fin de l'année, puis avait déclaré que 40% le seraient d'ici à fin janvier. Ces réfugiés appartiennent à la minorité tamoule contraintes de gagner des camps après les derniers combats du gouvernement pour éliminer les rebelles tamouls.
"Il est grand temps de libérer les civils détenus dans les camps", a prévenu mardi dans un communiqué Brad Adams, directeur de la section Asie de l'organisation américaine Human Rights Watch. "Les amis internationaux du Sri Lanka devrait dire au gouvernement qu'ils n'accepteront pas davantage les promesses non tenues".
Une demande entendue par l'Union européenne qui menace de suspendre les aménagements des taxes à l'importation des vêtements et du poisson sri-lankais dans les pays membres de l'UE, qui avoisine un montant total de 1,24 milliard d'euros.
La Commission de Bruxelles a précisé qu'elle allait demander à ses 27 membres si les réductions de taxes d'importation doivent être suspendues. Une enquête de l'UE a confirmé des "manquements significatifs" aux droits de l'Homme, a déclaré le porte-parole de l'UE Lutz Guellner.
Les groupes de défense de droits de l'Homme ont régulièrement dénoncé cette détention comme forme illégale de sanction collective, et comme prétexte pour garder les Tamouls emprisonnés. La communauté internationale a également appelé le gouvernement de Colombo à accélérer les libérations. AP