Garde à vue: deux syndicats de police critiques sur les propos de Fillon
Merci Pat pour le lien
PARIS — Deux syndicats de police se sont montrés critiques dimanche concernant les propos de François Fillon sur la nécessité de "repenser" la garde à vue, l'Union SGP-FO/Unité police mettant en cause la "politique du chiffre" tandis qu'Alliance parlait de "faux problème".
"Si M. Fillon veut +repenser la garde à vue+, il doit également repenser la politique du chiffre dans la police", a déclaré dans un communiqué Nicolas Comte, secrétaire général de l'Union SGP Unité Police (1er syndicat de gardiens de la paix).
Lors de l'inauguration samedi d'une maison d'arrêt dans la Sarthe, le Premier ministre a jugé évidente la nécessité de "repenser" les conditions de la garde à vue, acte "grave" qui ne doit pas être envisagé comme "un élément de routine" par les enquêteurs.
"L'union SGP-unité police ne peut que souscrire à cette belle déclaration de principe démocratique", a commenté le syndicat.
Mais "c'est le gouvernement qui impose des quotas d'interpellations aux fonctionnaires de la police nationale, tout en mettant la pression sur les policiers par une politique du chiffre aveugle ne leur permettant plus d'exercer avec discernement", a-t-il ajouté. "C'est le gouvernement qui impose le nombre de gardes à vue comme un indicateur essentiel de l'activité des services".
"Il est donc trop facile de faire comme si les policiers étaient responsables de cette situation, en les transformant une fois encore en boucs émissaires", a protesté M. Comte.
"C'est un faux problème sur un vieux débat", a pour sa part déclaré à l'AFP Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint du syndicat Alliance. "Il ne faut pas confondre la système anglo-saxon et notre système basé sur l'aveu".
"Nous ne sommes pas contre l'intervention de l'avocat durant la garde à vue", a-t-il ajouté, "mais, en vertu de notre système judiciaire, il ne faut pas lui laisser consulter le dossier par exemple".
"Il y aurait un mélange des genres et nous protégerions alors le droit des délinquants", a-t-il estimé.
"L'avocat ne doit pas intervenir dans le dossier", a insisté M. Lagache qui craint que cela soit le cas dans le cadre de cette réflexion.
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