Gaza : Ce racisme toléré, tranquille, bien entendu et omniprésent...

Publié le par sceptix

 

 

Mondialisation.ca, Le 31 mai 2010


Question : comment peut-on lire, voir et entendre ces dernières heures, dans les médias, qu’un État – « démocratique », paraît-il – s’apprête à interdire, y compris par la force, tout accès aux côtes palestiniennes de Gaza – qu’il claironne à tous vents avoir pourtant quitté – à une flottille de plusieurs bâtiments internationaux chargés d’aide humanitaire, de petites maisons préfabriquées, de médicaments et de produits de première nécessité du fait de l’embargo exercé d’une main de fer – quand ce n’est pas de « plomb durci » – par ce même État, sans que les autres États – tout aussi « démocratiques » – ne réagissent avec la fermeté qui convient ?

Réponse : parce que ces autres États, dits « démocratiques », ont depuis longtemps perdu le sens même de ce que le mot « démocratie » recouvre, et qu’à bien y regarder, ils ont pratiqué la même politique odieuse, barbare et assassine que celle pratiquée par l’État israélien aujourd’hui. Comment dès lors reprocher à l’un, ce que tous ont fait, et pour certains, font encore ? Difficile ! A moins de se renier soi-même… La duplicité de ces États les déforce donc et il leur est bien compliqué de rappeler Israël à l’ordre quand ils se sont tous compromis d’aussi flagrante manière ! Ainsi donc, il est bien vrai que nos actes nous suivent… tôt ou tard.

La « démocratie » qui est paraît-il le moins mauvais des systèmes, s’est accommodée depuis bien longtemps de pratiques inavouables, comme le racisme. Et tant que nous ne dénoncerons pas et ne condamnerons pas avec la force et la détermination voulues ce type de dérive, tant que nous accepterons implicitement ce fléau voir même le soutiendrons, le racisme aura encore de beaux jours devant lui. Or, une « démocratie » qui se respecte ne peut tolérer ce genre de comportement. Elle doit tout au contraire le pourchasser, sans relâche. Le traquer sous toutes les formes qu’il revêt. Et doit tout, absolument tout faire pour l’éradiquer et ne pas permettre qu’il se tapisse, louvoie, se travestisse de mille façons pour empoisonner lentement mais sûrement les rapports entre les individus. Ne pas en avoir conscience, minimiser son impact, ne pas réagir au quart de tour en sa présence, déclarée ou larvée, est la porte ouverte à des dérives qui deviendront plus graves avec le temps. Et risquent dans certains cas, de devenir alors incontrôlables. Parce que ce qui n’est pas fait à l’échelle des individus, ne pourra l’être à l’échelle de groupes plus larges, plus vastes, de communautés, de villes, de régions, de pays.

Ces jours-là sont arrivés. Cette époque où certains se permettent de dénigrer, d’insulter, de dénoncer, d’exclure, de détruire leurs voisins, leurs semblables, sans réaction de la part de l’entourage et des institutions est arrivée. Elle est la nôtre. Il ne se passe pas un jour où des gens, de par leur couleur de peau ou l’appartenance à une autre culture, ne soient pointés du doigt, mis au ban de nos sociétés si « démocratiques ». L’accès au travail, à l’école, au logement, aux aides sociales, à certains lieux publics leur devient de plus en plus souvent inaccessibles, voire carrément interdits. Et le silence qui entoure tout cela est devenu plus qu’inquiétant. Il fait de ceux qui devraient réagir et ne réagissent pas, des complices de ces situations. Qui ne dit mot consent, dit l’adage. C’est grave. Très grave. Et met à terme, nos propres sociétés en péril. Aujourd’hui nous sommes peu nombreux à réagir. Au point que des responsables politiques n’hésitent même plus à s’avancer à visage découvert pour balancer à qui veut l’entendre leur haine de tout ce qui leur est étranger. Et non seulement c’est toléré, mais ce n’est pas puni. Comme s’il s’agissait d’une opinion parmi tant d’autres. Au nom de la liberté d’expression, des tribunes leur sont offertes. Et des médias leur font la part belle, amplifient leurs déclarations, s’en font l’écho quand il faudrait les verbaliser sèchement et sans hésitation…

Recevoir officiellement des ministres dont les propos et les pratiques sont assurément racistes, est grave. Autoriser la pose de plaques de rue mettant à l’honneur des noms de racistes, est grave. Soutenir la libération d’un otage et en ignorer un autre du fait de leurs origines, est grave. Permettre que des produits issus de la colonisation inondent nos marchés, est grave. Encourager le rehaussement des rapports avec l’UE d’un pays qui bafoue les Droits de l’homme et les Résolutions de l’ONU, est grave. Se réjouir de l’accès à l’OCDE d’un pays qui pratique l’apartheid, est grave. Ramper devant les dictats d’un pays dont le sionisme est l’idéologie d’Etat, est grave. Et cette longue liste prend des pages et des pages, est contenue dans de multiples rapports, établis depuis des années par quantité d’organisations internationales au-dessus de tout soupçon. Sans que cela ne change rien à rien ! Sinon pour seul résultat, ce que nous voyons aujourd’hui : un État qui s’arroge le droit de perpétuer des pratiques racistes et criminelles des plus immondes, sans que personne ne puisse plus l’arrêter, semble-t-il. Un régime d’apartheid, le sionisme, s’étale en long et en large sous nos yeux, depuis des décennies, et personne ne bouge, hormis une poignée de résistants eux-mêmes dénigrés dans cette dérive inacceptable, dans cette impunité intolérable, dans ce reniement des valeurs mêmes qui fondent une vraie « démocratie ».

Dès lors, et devant l’absence évidente de courage politique de nos « démocraties » bien peu éclairées et incapables de faire appliquer le Droit international depuis plus de 60 ans, la seule issue est de nous en remettre aux décisions souveraines des Palestiniens. C’est à eux et à eux seuls que reviennent le choix de leur résistance et de la politique qu’il leur faut mener pour recouvrer leur indépendance et leur auto-détermination. S’ils choisissent de refuser les dictats israéliens, nous devons les soutenir. S’ils choisissent le boycott des produits israéliens, nous devons les soutenir. S’ils choisissent la résistance armée, nous devons les soutenir. Et s’ils devaient en arriver à choisir de remettre en question le partage de leur territoire opéré dans leur dos et sans leur consentement pour régler notre racisme européen à l’encontre des juifs après la deuxième guerre mondiale par l’établissement d’un Etat qui s’est révélé lui-même raciste, nous devrons les soutenir aussi. Au nom de la « démocratie », précisément. Nous n’avons aucune raison de soutenir ou de laisser faire un occupant qui viole le Droit international et se moque des rappels à l’ordre qui lui ont été adressés avec beaucoup de mansuétude et de patience, tout en condamnant l’occupé pour les méthodes de sa résistance, puisque par nos lâchetés répétées et par le renoncement à appliquer nos propres lois, décrets et résolutions, nous ne lui laissons d’autre choix !

 

Daniel Vanhove : Observateur civil, Auteur de La Démocratie Mensonge – 2008 – Ed. Marco Pietteur – coll. Oser Dire.


Daniel Vanhove est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca.  Articles de Daniel Vanhove publiés par Mondialisation.ca

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=19444

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
Z
<br /> <br /> Gaza : qui se trouve derrière la "flottille de la paix" ?<br /> <br /> L'organisme humanitaire turc de tendance islamiste IHH a joué un rôle clé dans l'organisation de la flottille pro-palestinienne. Mais qui est ce groupe qui, dans les années 1990, "recrutait pour<br /> le Jihad à venir", selon le juge antiterroriste français Jean-Louis Bruguière?<br /> <br /> D'où vient cette organisation?<br /> <br /> La "Fondation d'assistance humanitaire", également désignée comme l'ONG "Insani yardim vakfi" ou par le sigle IHH, a été créée en 1992. Son premier objectif était alors d'aider les déshérités<br /> d'Istanbul, ville dans laquelle elle tient son QG, en plein centre-ville, d'après l'adresse indiquée sur sa page Facebook.<br /> <br /> Elle s'est ensuite fixé pour but "d'aider les musulmans bosniaques lors de la guerre de Bosnie, puis tous les musulmans en difficulté, par exemple en Afrique", explique Nu Bolat, assistante<br /> chercheuse à l'Ifri. L'organisation intervient désormais dans une centaine de pays, selon son directeur adjoint, Yavuz Dede. Parmi ses théâtres d'opération: l'Irak, la Palestine, la Bosnie,<br /> l'Afghanistan, la Jordanie, le Liban, le Pakistan, le Soudan, la Somalie ou encore Haïti.<br /> <br /> Quelle est son activité au Proche-Orient?<br /> <br /> Déjà impliquée dans l'envoi d'aide à l'administration du Hamas dans la bande de Gaza, victime du blocus israélien, l'organisation IHH a fait de la cause palestinienne "sa priorité", estime Nu<br /> Bolat. En décembre 2009, IHH a par exemple fait un don d'environ 80 véhicules à un convoi parti d'Europe pour Gaza, afin de transporter l'aide via la Syrie, la Jordanie et l'Egypte. Elle finance<br /> aussi des projets de reconstruction à Gaza.<br /> <br /> Israël la connaît... et a interdit ses activités sur son sol, affirmant que l'organisation était liée au Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, et au réseau Al Qaeda (lire plus bas). Peu de<br /> temps avant que la flottille internationale menée par IHH fasse route vers Gaza, Israël a détenu pendant trois semaines son représentant en Cisjordanie, Izzet Sahin, puis l'a expulsé le 17 mai<br /> dernier.<br /> <br /> A quel niveau participait-elle à la flottille internationale?<br /> <br /> Sur son site internet, IHH revendique l'organisation du convoi de six bateaux dont la progression a été violemment stoppée par l'assaut des commandos israéliens, lundi à l'aube. Elle a fait<br /> l'acquisition d'un cargo et d'un ferry, le Mavi Marmara, qui allait devenir le navire amiral de la flottille, avec une majorité de passagers turcs à son bord. C'est sur ce navire que l'assaut<br /> israélien a entraîné la mort de neuf personnes.<br /> <br /> Mais IHH n'était pas seule, loin de là, pour assurer la préparation de cette opération. Elle met aussi en avant son partenariat avec le mouvement Free Gaza, fondé en 2006, et de nombreuses<br /> organisations pro-palestiniennes venues de divers pays.<br /> <br /> Pour le New York Times, l'arrivée d'IHH a apporté un nouveau souffle à l'organisation du convoi. "Un petit groupe d'activistes durs a essayé plusieurs fois de rallier Gaza par bateau et de défier<br /> le blocus israélien depuis 2007. Mais c'est seulement lorsque l'organisation turque, aux ressources financières et humaines bien plus importantes, s'est associée au mouvement Free Gaza que la<br /> flottille est devenue une menace sérieuse aux yeux d'Israël".<br /> <br /> Qui la finance? Et est-elle soutenue officiellement par la Turquie?<br /> <br /> IHH a déboursé 1,8 million de dollars pour acquérir le Mavi Marmara, et l'aide acheminée par la flottille aurait une valeur de 10 millions de dollars, selon le quotidien américain. Des sommes qui<br /> s'ajoutent à des dizaines de millions d'euros que l'organisation a déjà dépensées en faveur de la cause palestinienne. Le leader de l'organisation turque, Bülent Yildirim, affirme qu'IHH<br /> fonctionne exclusivement grâce aux dons. Pendant l'opération israélienne "Plomb durci", en janvier 2009, la fondation islamiste avait ainsi organisé une collecte de fonds en Turquie.<br /> <br /> Pour ce faire, elle a reçu l'aide des municipalités dirigées par l'AKP (Parti de la justice et du développement, islamo-conservateur) au pouvoir à Ankara. Quelle est la nature des liens entre ce<br /> parti et l'organisation? Pour Nu Bolat, de l'Ifri, "ils ne sont pas directs". Le Monde les considèrent comme "solides", mais n'impliquant que "certains membres" de l'AKP. Et ajoute que "depuis<br /> plusieurs semaines, la campagne de soutien à la flottille pour Gaza s'affiche sur les mosquées et les écoles, ainsi que dans le métro d'Istanbul". IHH a aussi obtenu le soutien de la presse<br /> islamiste et pro-gouvernementale turque.<br /> <br /> Est-elle liée au Hamas ou à Al Qaeda?<br /> <br /> Le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères Ygal Palmor estimait en début de semaine que "l'organisation islamiste turque est impliquée depuis longtemps dans des activités<br /> terroristes et en étroite collaboration avec le Hamas". Quant à l'ambassadeur d'Israël au Danemark, Arthur Avnon, il affirmait que des rumeurs faisaient état de liens entre "les organisateurs et<br /> le réseau terroriste Al-Qaeda". Israël affirme avoir trouvé des armes à bord de la flottille, armes que l'Etat hébreu estime destinées au Hamas.<br /> <br /> IHH nie ces allégations. Mais un rapport d'un chercheur américain publié en 2006 par l'Institut danois d'études internationales sur le "rôle des organismes caritatifs islamiques dans le<br /> financement et le recrutement du terrorisme international" refait surface. Evan Kohlmann, aujourd'hui consultant spécialiste du renseignement et des stratégies d'Al Qaeda et auteur d'un blog sur<br /> le contre-terrorisme, y citait largement le juge anti-terroriste français Jean-Louis Bruguière.<br /> <br /> En 2000, à l'occasion du procès à Seattle du terroriste islamique Ahmed Ressam, Bruguière estimait que l'IHH était impliqué "dans un trafic d'armes" et servait de "couverture à des moudjahidins"<br /> qui souhaitaient "rejoindre le front en Afghanistan" dans les années 1990. Pour le juge français, IHH "recrutait pour le Jihad à venir".<br /> <br /> Des "martyrs" à bord du Mavi Marmara<br /> <br /> <br /> Quatre des neufs militants tués lors du raid israélien sont des Turcs. Les médias turcs les ont identifiés mercredi comme étant tous activement engagés dans des mouvements ou des ONG islamistes.<br /> Trois d'entre eux, selon leurs amis et proches qui s'expriment dans la presse, voulaient mourir en "martyr". Citée par le journal Vatan, la femme de l'un d'eux, Ali Haydar Bengi, 39 ans, déclare:<br /> "Il aidait les pauvres et les opprimés. Depuis des années, il voulait aller en Palestine. Il priait sans cesse pour devenir un martyr". Le même terme est repris dans le cas d'une autre victime de<br /> l'assaut, Ali Ekber Yaratilmis, 55 ans, volontaire de l'IHH: "Il voulait toujours devenir un martyr", a affirmé un de ses amis, Mehmet Faruk Cevher, au quotidien Sabah. Quant à Ibrahim Bilgen, 61<br /> ans, "Devenir martyr lui convenait bien. Allah lui a donné la mort qu'il désirait", a déclaré son beau-frère Nuri Mergen, cité par Anatolie. La quatrième victime est Muharrem Kocak, un autre<br /> volontaire d'IHH, selon Vatan.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
R
<br /> <br /> dans le but de contrer les rapports défavorables l'armée israelienne a récemment produit un de ses soldats devant les journalistes qui a dit que les passagers du bateau étaient "lourdement armés" : couteaux suisse paires de ciseaux<br /> <br /> <br /> Oui ....<br /> <br /> <br /> et à partir du moment où les journalistes ont commencés à poser des questions gênantes ils se sont dépéchés de le ramener et de mettre fin à l'interview !<br /> <br /> <br /> Les palestiniens aimeraient bien que les soldats israeliens soit "lourdement armée" comme ça je crois bien <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
Répondre