GB: bond de 49% des revenus des directeurs des sociétés cotées au Footsie-100 et 44.8% pour les banquiers français
Londres (awp/afp) - Les dirigeants des grandes entreprises britanniques ont vu leurs revenus augmenter cette année de moitié par rapport à 2010, selon une étude publiée vendredi, dont les résultats ont suscité la colère des syndicats à l'heure où le pays doit se serrer la ceinture.
Les revenus des directeurs des sociétés du Footsie-100, l'indice vedette de la Bourse de Londres, ont bondi de 49% pour atteindre 2,7 millions de livres (3 millions d'euros) annuelles en moyenne, selon les calculs du cabinet Incomes Data Services (IDS).
Cette somme comprend le salaire, l'exercice des stock-options, les divers plans de rémunération variable à long-terme et les bonus, ces derniers ayant augmenté de 23% à 906.044 livres en moyenne en 2011 en dépit des polémiques récurrentes sur leur bien-fondé.
"A l'heure où les salariés subissent une baisse de leurs salaires réels et risquent de perdre leur emploi, il pourrait être difficile pour les entreprises du Footsie-100 de justifier l'augmentation significative des revenus de leurs dirigeants sans fournir d'explication", a commenté Steve Tatton, le responsable de l'étude.
La grande majorité des Britanniques voient en effet leur pouvoir d'achat rogné par une inflation supérieure à 5%, tandis que le chômage est au plus haut niveau depuis 17 ans.
Les salaires nominaux progressent beaucoup moins que le rythme de l'inflation, ce qui signifie que les salaires réels -qui reflètent le véritable pouvoir d'achat- reculent dans le pays.
Dans ce contexte, rendu encore plus difficile pour les ménages par le plan d'austérité drastique du gouvernement, cette étude a suscité la colère des syndicats.
"Ces dirigeants ont utilisé l'argument des conditions économiques difficiles pour imposer une baisse des salaires réels, qui ont porté un coup au niveau de vie des gens et à l'économie dans son ensemble, mais ils n'ont pas montré la même modération en ce qui concerne leur propre paye", a dénoncé Brendan Barber, le secrétaire général de la confédération des syndicats britanniques, le Trades Union Congress (TUC).
"C'est un autre exemple éclatant de la manière dont se comportent ces porcs cupides qui dirigent nos entreprises", s'est enflammé Paul Kenny, secrétaire général du syndicat GMB, l'un des principaux du pays.
(AWP / 28.10.2011 13h16)Romandie news
Les hauts dirigeants des banques européennes sont très - trop - gourmands en terme de rémunération, indique une étude d'une société de notation financière.

L'impact de la crise n'est pas le même pour tout le monde. Alors qu'un accord a été trouvé in extremis dans la nuit à Bruxelles pour sortir de la crise de la dette, une étude publiée la semaine dernière par la société d'analyse financière AlphaValue révèle que la rémunération totale des dirigeants de grandes banques européennes a progressé de 12,5% en 2010 alors que le secteur bancaire européen a perdu 11,5 % de sa valeur boursière.
La Tribune, qui a repéré l'information, relevait qu' "en France, où la rémunération moyenne des dirigeants de banques a bondi de 44,8%, en 2010, alors que leurs homologues britanniques ont dû se contenter d'une hausse de 8,3%". Les dirigeants des banques allemandes ont vu leur rémunération baisser de 7%, en 2010.
La Tribune remarque tout de même que "les banquiers français partaient de beaucoup plus bas, avec une rémunération moyenne de 865.075 euros en 2010, selon AlphaValue, contre 3,3 millions pour leurs confrères d'outre-Rhin et 5,8 millions pour leurs pairs britanniques."
Les Echos reprennent pour leur part une des conclusions d'Alpha Value : "Les hausses des rémunérations des dirigeants des banques sont en contradiction avec les baisses de valeur supportées par les actionnaires. Elles amplifient la destruction de valeur dans le secteur".