Grèce : lancement d'une émission obligataire (les marchés inquiets !)
Vives inquiétudes sur les marchés, la Grèce en ligne de mire ...
L'agence grecque de gestion de la dette a en effet annoncé officiellement vendredi le lancement "dans un futur proche" d'une émission obligataire sur cinq ans. L'opération sera réalisée sous forme de syndication, c'est à dire en faisant appel à des banques qui assureront le placement des obligations.
Le marché semble être loin d'être persuadé que cette émission soit suivie d'une demande importante, doutant que les investisseurs se précipitent sur une telle offre.
"La Grèce a mandaté Credit Suisse, Deutsche Bank, Eurobank EFG, Goldman Sachs International, Morgan Stanley and National Bank of Greece" pour cette émission prochaine sur cinq ans, due en août 2015", a ainsi annoncé l'agence dans un communiqué.
La transaction devrait porter sur un montant entre 3 et 5 milliards d'euros, a indiqué Patrick Jacq, stratégiste obligataire chez BNP Paribas. Elle sera lancée et chiffrée dans un futur proche, selon les conditions du marché", ajoute le communiqué.
La réaction ne s'est pas faite attendre. A 14H41 GMT, le rendement de l'obligation grecque se tendait fortement à 6,306% contre 6,103% la veille vers 17H00 GMT.
Le différentiel avec l'emprunt de référence, le Bund allemand à 10 ans, atteignait 311,60 points de base à la même heure, revenant ainsi sur les niveaux de fin 1998-début 1999, c'est à dire avant l'entrée de la Grèce dans la zone euro. Il s'élevait à 292 points jeudi soir.
Depuis mercredi, les obligations d'Etat grecques connaissaient d'ores et déjà de fortes turbulences en raison de la méfiance des investisseurs envers le programme de stabilité. A la veille de sa présentation devant la Commission européenne, le 14 janvier, le rendement était déjà passé au-dessus des 6%.
Mais selon Patrick Jacq, l'annonce de l'émission obligataire serait "plutôt une bonne nouvelle par rapport à l'éventualité d'un placement privé qui aurait été de mauvais augure pour la Grèce".
Jeudi, le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou a affirmé que la Grèce s'était donnée comme priorité de regagner la confiance des marchés. Tout en assurant que la politique menée actuellement par le pays allait permettre de "surmonter les problèmes".
Le programme grec de stabilité et de croissance qui prévoit notamment de ramener le déficit public de 12,7% du PIB en 2009 à 2,8% en 2012, doit être présenté au prochain conseil européen des ministres des Finances, le 16 février.
Sources : AFP, Reuters
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