Grèce : Une cure d’austérité inédite contre un prêt de 45 milliards d’euros
Ce n’est pas le dénouement de la crise financière grecque. Tant s’en faut. Mais tout indique que des décisions importantes devraient être prises ces dix prochains jours. L’enjeu est qu’Athènes puisse honorer ses créances de 53 milliards d’euros en 2010, dont 9 milliards qui arrivent à échéance le 19 mai.
Un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un prêt de 15 milliards serait à portée de main. Plusieurs sources indiquent qu’il devrait être signé ce week-end et entériné par les ministres des Finances de la zone euro qui se retrouvent d’urgence ce dimanche à Bruxelles. L’accord porterait sur de nouvelles mesures d’austérité pour un montant allant jusqu’à 25 milliards d’euros sur deux ans. Athènes espère augmenter les recettes publiques en engageant une sérieuse lutte contre l’évasion et la fraude fiscale. En Grèce, de nombreux professionnels et entreprises ne paient pas d’impôts. Ces efforts devraient permettre au pays de ramener son déficit public d’environ 14% du produit intérieur brut en 2009 à 4% fin 2011.
La ratification de l’accord ce dimanche ouvrira la voie à son examen par le Bundestag le 7 mai. Après beaucoup de tergiversations, gouvernement et opposition ont fait savoir que le vote en faveur d’un prêt de 8 milliards d’euros à la Grèce était acquis. Cette somme fait partie de l’engagement total de 30 milliards d’euros que les pays de la zone euro se sont engagés à prêter, de façon bilatérale, à la Grèce à un taux d’intérêt de 5% par année.
Par la suite, un sommet européen, prévu pour le 10 mai, donnera la bénédiction finale au programme d’aide Europe-FMI de 45 milliards d’euros pour 2010.
Mais si tout semble être réglé du côté du FMI, de Bruxelles et d’Athènes, ce n’est pas le cas avec la population grecque qui sera touchée de plein fouet par le programme d’austérité. Il s’agit tout de même de la troisième fois en cinq mois que le gouvernement lui demande de se serrer la ceinture.
Grève le 5 mai
Le premier ministre Georges Papandréou en est conscient. D’où son initiative de consulter dès vendredi les organisations politiques et syndicales du pays. «Les mesures que nous devons prendre sont nécessaires pour la protection de notre pays, pour notre survie et pour notre avenir, a-t-il déclaré vendredi devant le parlement. La survie de la nation est notre ligne rouge.»
La réponse lui sera donnée ce samedi par les syndicats qui ont appelé à une mobilisation pour la Fête du travail. Et surtout par la grève générale prévue pour le 5 mai. Les fonctionnaires et les commerçants, se sont dits prêts à batailler contre les coupes budgétaires. «Nous devons faire face à un nivellement sans précédent depuis l’après-guerre non seulement des salaires mais aussi des droits sociaux et du travail», a protesté le président la Fédération du service civil.
Source : LeTemps