Israël: un antisionisme lucide

Publié le par sceptix

Aveuglement collectif, les erreurs les plus fréquentes des Israéliens

   Par Gilad Atzmon

 

 

À travers toute l'histoire relativement courte du nationalisme juif, beaucoup de juifs ont réussi à trouver des imperfections dans la philosophie sioniste. Beaucoup se sont détachés du sionisme. Depuis la déclaration de l'État d'Israël, beaucoup d'Israéliens ont quitté Israël, et pas mal de juifs de par le monde se sont joints au mouvement de libération palestinien. Les Israéliens, d'autre part, sont ceux qui n'arrivent pas à réaliser que les dix points cités ci-dessus sont en vérité des erreurs graves et fatales. 

On pourrait probablement demander si ces erreurs sont faites par les sionistes en particulier plutôt que par tous les Israéliens. Je répondrai que les Israéliens sont des sionistes, même s'ils n'ont que peu de connaissance du sionisme. La plupart des Israéliens sont nés dans une réalité colonialiste et raciste. Ils sont éduqués en vue de maintenir le sionisme et non de le remettre en cause. L'acceptation aveugle d'une des vues les plus radicales et chauvinistes du monde rend les Israéliens imperméables à toute forme de négociation pacifique. 

Les erreurs en détail : 

 

 

1) De ne pas réaliser qu'il n'y a pas de différence essentielle entre Tel Aviv et une colonie juive en Cisjordanie :

La plupart des Israéliens considèrent les colonies juives en Cisjordanie et les colons comme des obstacles à la route vers la paix. Les Israéliens en général et les sionistes soi-disant «de gauche» en particulier, dans leur univers égocentrique, sont totalement convaincus que seul un retrait des forces israéliennes jusqu'aux frontières de 1967 pourrait leur garantir la paix. La seule explication intelligible devant une telle erreur de jugement vient du fait que ce n'est qu'après 1967 que les Israéliens ont rencontré face à face les Palestiniens qui avaient subi un «nettoyage ethnique» en 1948 (et qui sont «tout à coup» apparus dans l'expansion des nouveaux territoires occupés). Les Israéliens veulent croire que ce qu'ils ne voient pas n'existe pas. Ils refusent toujours de reconnaître que la «cause palestinienne» est basée sur une demande de retour au pays justifiée.

La semaine dernière, le ministre de l'Autorité Palestinienne, Nabil Sha'ath, a fait la déclaration suivante concernant le «droit au retour»: «La feuille de route pour la paix au Proche-Orient parrainée par les États-Unis garantit le droit pour les réfugiés palestiniens de revenir dans leurs maisons en Israël ou sur les terres qui ont été conquises lors de la guerre des Six-Jours en 1967.» (Ha'aretz, 16 août 2003)

Voyons certains des commentaires faits par les principales figures politiques israéliennes:

«Les réfugiés n'auront jamais le droit de revenir en Israël.» (le porte-parole du gouvernement, Avi Pazner, Ha'aretz, 17 août 2003)

«Toute avance en ce qui concerne la feuille de route devra dépendre de l'abandon des Palestiniens du droit au retour sur des terres en Israël.» (le Ministre israélien de la Santé, Dan Naveh, Ha'aretz, 17 août 2003)

«[Les Palestiniens] parlent encore d'un problème qu'ils ne pourront jamais résoudre.» (le porte-parole du parti travailliste, Shimon Peres, Ha'aretz, 17 août 2003)

«Tous les partis politiques en Israël sont unis contre le droit au retour en Israël pour les Palestiniens.» (le député travailliste Matan Vilnai, Ha'aretz, 17 août 2003)

«Israël et l'Autorité Palestinienne ont un intérêt commun: celui de trouver des solutions au problème des réfugiés à l'intérieur des frontières d'un État palestinien, et non pas en Israël.» (le député du Meretz Ran Cohen, Ha'aretz, 17 août 2003)

Comme nous pouvons le voir, les politiciens israéliens doivent encore arriver à comprendre ce qu'est la cause palestinienne. Ils s'attendent encore à ce que les Palestiniens abandonnent leurs doits légaux légitimes. En réalité ils veulent que les palestiniens acceptent de ne plus être des palestiniens. C'est confondre leurs désirs avec la réalité, car je dirai que les Palestiniens n'abandonneront jamais leur droit au retour. Ils n'abandonneront jamais la résistance contre le colonialisme sioniste. Certainement pas maintenant, pas quand ils sont en train de gagner un soutien grandissant du monde. Chaque Palestinien sait que le but du sionisme est de transformer toute la Palestine en une terre juive. C'est pourquoi Tel Aviv, qui est partiellement située sur des terres palestiniennes confisquées (Yafo, Abu Kabir, Sheikh Munis, etc.) et Elon Moreh (une colonie en Cisjordanie) sont très semblables. Ce sont des colonies juives sur une terre palestinienne.

 

2) De croire que la création de l'État d'Israël est un résultat de l'Holocauste:

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