La BCE et l’Europe ont la corde autour du cou, tandis que Poutine revient avant l’envolée prochaine des prix du brut

Publié le par Charlotte sceptix

06 mar

Entre le 31 décembre 2011 et le 29 février 2012, la BCE a injecté plus de 1000 milliards d’euros dans le système bancaire européen. Si une très grosse partie de cet argent sert à financer une part substantielle de dette bancaire arrivant à maturité, et enclencher de nouveaux achats de titres italiens et espagnols, cette somme traduit ce que l’on s’efforce justement de ne pas traduire comme bilan de la situation bancaire européenne.

TIC TAC

Dans trois ans, les banques européennes devront rembourser ces montagnes d’euros. Depuis la chute de la banque d’affaires américaine Lehman Brother, pas très apprécié de la Firme Goldman Sachs (qui a d’ailleurs su lui régler son compte), la méthode n’a pas changé : pour maintenir à flot des banques gavées de dettes, on alourdit encore plus la dette en distribuant de l’argent… gagé sur le néant. Ou plutôt des obligations… de plus en plus pourries du fait des dégradations successives des agences de notation. De fait, les journaleux ont raison de dire que tout va pour le mieux. L’ancien de Goldman Sachs, l’actuel patron de la BCE, affirme (comme le président français) que nous assistons à l’accalmie tant attendue. Les chiffres lui donnent raison : l’Italie, par exemple, qui empruntait à deux ans à plus de 8 % en novembre, paye désormais un taux de 2,25 %.

Avantage de cette opération de charme: de nombreuses entreprises peuvent s’endetter en émettant des titres à des prix plus intéressants. Alors… tout va bien. Adieu crise systémique, adieu perspective de faillite des banques. Adieu au blog de LIESI ?

Nous restons là et attendons la suite du scénario, car il y a une suite, comme l’exprime la géopolitique [voir le précédent article]. Nous ne pensons pas que la solution consistant à bourrer de drogues de plus en plus puissantes un malade drogué maladivement, soit la solution. On assiste simplement à la préparation d’une autre étape de la crise.  La politique massive de la planche à billets de la BCE (qui la fragilise extrêmement ne l’oublions pas) semble être l’arbre qui cache la forêt.

Vive les élections démocratiques !

Les élections présidentielles arrivent à point nommé… Poutine, comme attendu, vient de se faire réélire dès le premier tour. Le mot le plus important qu’il a prononcé est d’avoir félicité le peuple pour avoir dit “oui à la grande Russie”. Les médias occidentaux crient au scandale et à la manipulation des votes.Ils étaient étrangement silencieux lors de la première élection de G. Bush, pourtant placé à la direction du Bureau ovale alors qu’il n’a jamais remporté les élections “démocratiquement”. Ces cries d’orfraie des Occidentaux font partie du petit jeu habituel. Quelques heures après, les affaires reviennent au premier rang des préoccupations. Si (pour la forme) le département d’Etat a exhorté la Russie à “mener une enquête indépendante et crédible au sujet de toutes les irrégularités électorales signalées”, la Maison Blanche est “prête à travailler” avec Vladimir Poutine dès la validation des résultats, ce qui ne saurait tarder.

Il va maintenant falloir regarder les cours du pétrole tout au long des prochains mois. Nous y verrons la confirmation de certains accords entre l’une des pointures parmi les représentants du bloc occidental, Henry Kissinger, et l’émissaire du bloc de commandement russe, Vladimir Poutine.

LIESI

Publié dans Russie

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