La chute actuelle des bourses d’actions: le début d’un krach boursier majeur ?

Publié le par Charlotte sceptix

 
La chute actuelle des bourses d’actions: le début d’un krach boursier majeur ?
Par Pierre Leconte - Forum Monétaire
Publié le 08 août 2011
 

 

 

 

 

Finalement l’agence S+P, faisant preuve d’une indépendance qu’on ne lui connaissait pas, a osé baisser de Triple A à Double A+ la note des USA, puisque la mascarade récente du laborieux compromis entre Démocrates et Républicains n’a rien produit de concret en matière de réduction de l’endettement et des déficits US mais a encore accru la dette publique de ce pays dont le plafond a été massivement relevé. La décision de l’agence S+P pourrait faire remonter les taux d’intérêt US à long terme qui avaient atteint vendredi 5 août leurs plus bas niveaux depuis mi 2010. Inutile de dire qu’en toute logique plusieurs Etats européens parmi les plus grands, dont  la France et la Grande-Bretagne, verront aussi prochainement leurs notes être baissées par la même agence, ce qui rajoutera un peu d’huile sur le feu du krach obligataire européen en cours. Paradoxalement, une rechute à la baisse des obligations US à long terme pourrait avoir un effet positif TEMPORAIRE pour les bourses d’actions dans la mesure où elle ferait ressortir du marché obligataire US les investisseurs y ayant trouvé refuge en les faisant alors revenir sur les actions (US principalement) et aussi parce qu’elle pourrait entrainer une baisse supplémentaire du dollar US,  dont la sous-évaluation, comme chacun le sait, est le principal soutien des actions US lesquelles remontent chaque fois que la monnaie US chute. Baisse supplémentaire du dollar US qui apporterait aussi un fort soutien à l’or. Il faudrait enfin compter avec une nouvelle poussée à la hausse du franc suisse et du yen japonais (voire même du malheureux euro) contre le dollar US, ce que précisément la Suisse, le Japon (et même la zone euro) tentent d’éviter par leurs interventions (inefficaces) récentes sur les marchés des changes, qui mettrait un peu plus à mal leurs économies. Il importe donc d’attendre que tout cela se décante avant d’acheter les actions mais pour le moment de ne plus être short sur les actions US, européennes ou des pays émergents ni long sur les obligations US, tout en renforçant les achats d’or pour le cas où sa correction à la baisse se poursuivrait (lire notre précédent commentaire du 5 août). Sur le plan de la composition monétaire des portefeuilles, nous déconseillons toujours de détenir des euros et conseillons de rester pour partie en francs suisses et pour partie en dollars US de façon à ne pas courir de risque de change.

Mais la possibilité d’une remontée des taux d’intérêt US à long terme entrainant une baisse supplémentaire du dollar US et donc un effet temporaire positif sur les actions n’est pas du tout certaine. D’une part, parce que quand le Japon perdit son Triple A il n’y a pas eu de hausse des taux longs japonais et le yen est resté fort. D’autre part, parce que les forces déflationnistes liées à la récession et au chômage de masse aux USA comme au fait que plus de 4.500 milliards de dollars viennent de s’évaporer en fumée dans le monde entier par suite du krach boursier en cours, il faudrait  qu’un nouveau Quantitative Easing très massif (auquel nous ne croyons pas  parce que Bernanke n’est plus politiquement en mesure de faire la moindre bêtise supplémentaire au risque d’être démis de ses fonctions par le Congrès US) soit à nouveau organisé par la Federal Reserve pour qu’une tension forte sur les taux à long terme US apparaisse à nouveau. Enfin, parce que les BRIC et autres pays émergents détenteurs de capitaux continueront à sortir des obligations européennes au profit des américaines en prévision de l’éclatement de la zone euro.

On remarquera à propos de la zone euro, devenue un bateau ivre avec plusieurs capitaines voulant la conduire dans des directions opposées, que la plus grande confusion y règne. Trichet ayant pris l’initiative (illégale au regards des traités européens et des statuts de la BCE) de faire acheter par ladite BCE encore plus d’obligations des Etats européens européens dont le marché obligataire s’effondre (Grèce, Italie, Espagne, Portugal, etc.), la Bundesbank a aussitôt fait savoir son opposition. Quant au Fonds européen dit de “stabilité”,  il n’a évidemment pas les moyens financiers de se porter acquéreur de la plupart des obligations d’Etat européennes comme l’avait effectué la Federal Reserve avec ses deux Quantitative Easing, lesquels n’ont fait qu’accroitre l’endettement et les déficits US (d’où le krach boursier actuel et la décision de l’agence S+P de baisser la note des Etats-Unis) sans améliorer la croissance ni l’emploi Outre-Atlantique, sauf à créer toujours plus d’euros ex nihilo avec les effets inflationnistes et de destruction du pouvoir d’achat qui en résulterait. Bref c’est l’impasse. Quant aux chefs d’Etat et de gouvernement et autres dirigeants européens, à l’évidence dépassés par les évènements, ils multiplient les déclarations contradictoires ce qui accroît la panique des investisseurs alors qu’ils devraient étudier une réforme structurelle complète de la zone euro (si tant est que les peuples acceptent de renoncer à leurs Etats-nations et d’aller vers le fédéralisme complet) ou bien revenir au plus vite à leurs anciennes monnaies nationales. A cet égard, la décision démocratique “gaullienne” de Zapatero, désavoué par l’opinion, d’organiser des élections anticipées en Espagne et de se retirer de son poste de président du gouvernement est la bonne; tous les dirigeants européens en perte massive de soutien auprès des opinions publiques (Berlusconi, Sarkozy, Merkel, etc.) devraient en faire de même et consulter les peuples au lieu de pratiquer le “coup d’Etat permanent” en dénaturant la construction européenne qui a été créée (et “vendue” aux peuples) comme une association d’États-nations souverains, alors qu’ils en piétinent les principes et les dispositions juridiques d’origine pour tenter d’en faire un Super-État fédéral contrôlé par l’Allemagne, une sorte de IIIème Reich bis sans avenir qui coulerait l’Europe.

Dans les circonstances actuelles, il est impératif pour les banquiers centraux et les dirigeants politiques, ayant déjà fait beaucoup de dégâts et perdu toute crédibilité, de ne plus intervenir du tout et de parler le moins possible, tant aux USA qu’en Europe, pour laisser les marchés s’ajuster et retrouver par eux-mêmes de nouveaux équilibres, même au prix de défauts étatiques ou de faillites bancaires, faute de quoi les pouvoirs publics continueront à aggraver leur volatilité avec des mini krachs rampants affectant successivement la plupart des actifs financiers jusqu’à ce que se produise le grand krach des actions et des obligations. Avec à la clef l’ EFFONDREMENT pur et simple des Systèmes monétaires européen et international. Il n’est plus temps de mettre des rustines sur des pneus crevés, parce que l’on ne peut pas stopper une crise systémique de solvabilité au moyen de procédés destinés seulement à calmer des crises temporaires de liquidité.

En ce quarantième anniversaire, presque jour pour jour, de la funeste cessation de convertibilité directe du dollar US en or décidée le 15 août 1971 par Nixon, les  États occidentaux en faillite réelle ou virtuelle (USA compris) doivent maintenant passer à la réforme radicale des Systèmes monétaires dans le sens du rétablissement de l’étalon-or. A défaut, les USA et l’Europe devront se résoudre à organiser la RÉPUDIATION volontaire de leurs dettes publiques avant d’y être forcés par les événements, ainsi que l’on fait plusieurs Etats d’Amérique latine dans les années 1980-1990 ce qui leur a permis de rebondir ensuite, plutôt que de mettre en place les programmes d’ “ajustement” du FMI ou les politiques dites de “rigueur” infligeant aux peuples d’inutiles souffrances comme le chômage de masse, tout en cassant la consommation et donc in fine toute possibilité de reprise économique! (Nous traiterons ce sujet de la répudiation des dettes publiques dans un prochain commentaire). Quant au FMI, les poursuites enfin engagées par la Justice française pour “détournement de fonds publics et faux en écriture” portant sur plusieurs centaines de millions d’euros, contre son nouveau directeur général Madame Lagarde, qui n’aurait jamais dû être nommée à ce poste avant que toute la clarté soit apportée sur l’affaire Tapie, il risque de perdre encore plus de crédibilité. Comme Strauss-Kahn l’a fait, non sans élégance, Lagarde, coupable ou pas, doit démissionner séance tenante. Voilà le type de décision susceptible de rendre un peu de confiance aux peuples, qui ne supportent plus la conduite au dessus des lois des pseudo-”élites”, si l’on veut éviter l’explosion politique et sociale en Occident.

Jusqu’à vendredi soir, le dollar US index (contre les principales monnaies) continuait sa consolidation plutôt haussière, sauf contre le franc suisse (sous-représenté dans cet indice) contre lequel il est resté faible. Le S+P500 pourrait remonter vers 1250 (1275 au maximum) puis rechuter lourdement vers 1010-1050 en septembre-octobre 2011, à moins qu’il entre dans une consolidation autour de son prix actuel puis rechute sur les 1010-1050 sans être vraiment remonté.

 

 

Pierre Leconte

 

Article originellement publié ici

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L'euro poursuit sa baisse face au dollar, la reprise mondiale inquiète :


L'euro poursuivait son recul face au dollar lundi, dans un marché inquiet pour la reprise économique mondiale après l'abaissement de la note de la dette des Etats-Unis, alors que les achats d'obligations par la BCE ne calmaient pas les esprits.

Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), la devise européenne valait 1,4234 dollar contre 1,4281 dollar vendredi à 21H00 GMT.

L'euro reculait aussi face au yen, à 110,37 yens contre 112,16 yens vendredi.

Le dollar perdait également du terrain face à la monnaie nippone, à 77,54 yens contre 78,54 yens vendredi soir.

"L'annonce pendant le week-end de l'abaissement de la note de la dette américaine de AAA à AA+ par Standard and Poor's n'aurait pas vraiment dû surprendre les marchés, étant donné que l'agence avait déjà tiré le signal d'alarme le 14 juillet", commentait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Cette annonce a "éclipsé les chiffres meilleurs qu'attendu de l'emploi américain" pour juillet, publiés vendredi, "qui, bien qu'encourageants, n'ont pas permis d'apaiser les craintes d'un ralentissement de l'économie américaine", expliquait l'analyste.

Malgré la faiblesse généralisée du billet vert, la monnaie unique européenne restait fragilisée de son côté par les inquiétudes persistantes sur une contagion de la crise de la dette à l'Italie et l'Espagne, en proie à de sévères difficultés budgétaires et cibles des investisseurs sur le marché obligataire.

Après avoir évolué ces derniers jours à des niveaux inédits depuis la création de la zone euro, les rendements des obligations à 10 ans de ces deux pays se détendaient tout de même nettement lundi, au lendemain de l'annonce par la Banque centrale européenne (BCE) qu'elle allait tenter de calmer les marchés en rachetant davantage de dette publique de pays de la zone euro en difficulté sur le marché secondaire.

Mais pour que les actions de l'institution apaisent durablement les craintes de contagion, "la BCE devrait procéder à des achats bien plus importants qu'elle n'en a l'appétit ou les moyens", prévenait Victoria Cadman, économiste chez Investec.

Les principales devises bénéficiaires de cette crise de confiance des deux côtés de l'Atlantique restaient lundi les monnaies refuges par excellence, le yen japonais et le franc suisse, ce dernier grimpant en cours d'échanges asiatiques à un nouveau sommet historique face au dollar (0,7485 franc pour un dollar).

Mais ces mouvements inquiètent les responsables des pays membres du G7 et les banquiers centraux.

Les dirigeants des sept pays les plus riches se sont engagés, dans un communiqué publié à Paris, à "prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la stabilité financière et la croissance" face au "regain de tension sur les marchés financiers".

Par ailleurs, l'afflux des investisseurs vers la sécurité contre les mouvements incontrôlable des Bourses et du marché des changes poussait l'once d'or à de nouveaux records après avoir franchi en cours d'échanges asiatiques le seuil de 1.700 dollars pour la première fois, culminant à 1.715,75 dollars vers 05H35 GMT.

Vers 16H00 GMT, la devise helvétique se renforçait face à l'euro à 1,0775 franc suisse, comme face au dollar à 0,7569 franc suisse.

La livre britannique se stabilisait face à l'euro, à 87,07 pence, mais baissait face au billet vert à 1,6349 dollar.

L'once d'or a fini à 1.693 dollars au fixing du soir contre 1.658,75 dollars vendredi.

Le yuan chinois a terminé à 6,4358 yuans pour un dollar contre 6,4407 yuans vendredi

 Cours de lundi Cours de 

vendredi -----------------------------------

 16H00 GMT 21H00 GMT 
 EUR/USD 1,4234 1,4281 EUR/JPY 110,37 112,16 EUR/CHF 1,0775 1,0963 EUR/GBP 0,8707 0,8710 USD/JPY 77,54 78,54 USD/CHF 0,7569 0,7673 GBP/USD 1,6349 1,6393 
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