La privatisation des aéroports de Madrid et Barcelone retardée de 3 mois
MADRID - L'organisme de gestion des aéroports espagnols Aena a annoncé jeudi qu'il retardait de trois mois la privatisation des aéroports de Madrid et Barcelone, qui aurait dû être bouclée fin novembre, deux semaines après le report de l'entrée en bourse de la loterie nationale.
La nouvelle date limite pour présenter une offre sera le 31 janvier 2012, permettant théoriquement de boucler le processus fin février, soit après les élections législatives du 20 novembre.
Ces dernières devraient voir le retour au pouvoir de l'opposition de droite du Parti Populaire (PP), fermement opposée à ce processus.
Le président d'Aena, Juan Lema, proposera formellement ce report lundi lors d'un conseil d'administration.
Dans un communiqué, l'entreprise publique explique que les sept consortiums en lice, qui avaient normalement jusqu'au 31 octobre pour présenter une offre technique et économique, ont eu des difficultés pour réunir le financement nécessaire à la date établie.
Les consortiums ont réitéré leur intérêt pour participer à l'appel d'offres, mais allèguent que, compte tenu des tensions croissantes au sein du système financier international, elles ont besoin de plus de temps pour réunir les moyens nécessaires, précise Aena.
Le gouvernement espagnol avait déjà dû, le 28 septembre, reporter sine die l'introduction en Bourse de la loterie nationale, initialement prévue le 19 octobre, estimant alors que les conditions adéquates (n'étaient) pas remplies pour l'opération.
Mais il avait aussi semblé céder face au Parti populaire, très remonté en pleine campagne électorale.
Ces privatisations doivent cesser, avait assuré le coordinateur économique du PP Cristobal Montoro, promettant que le parti stopperait le processus et en réexaminerait les conditions en cas de victoire.
Selon plusieurs analystes, le PP aurait menacé de changer la législation sur la loterie, semant le doute parmi les investisseurs qui ont pu craindre que son monopole ou son régime fiscal avantageux prennent fin.
L'opération devait rapporter 7 milliards d'euros à l'Etat tandis que, pour les aéroports de Madrid et Barcelone, le gouvernement souhaite engranger 5,3 milliards au total, des sommes destinées à alléger la dette publique (65,2% du PIB).
Les appels d'offres pour ces deux aéroports, dont 90,05% doivent être privatisés, ont reçu six candidatures dont cinq communes.
Les candidats aux deux processus sont des consortiums menés par l'Espagnol Ferrovial, l'Indien GMR Infrastructure, le Singapourien Changi Airport, le Français Aéroports de Paris et l'Allemand Fraport.
En outre, pour l'aéroport de Madrid-Barajas, l'Espagnol Grupo San José est aussi candidat, et pour celui de Barcelone-El Prat, son compatriote Abertis s'est joint à la course.
(©AFP / 13 octobre 2011 14h18)Romandie news