Le Royaume-Uni face à un défi budgétaire gigantesque - Fitch
LONDRES (Dow Jones)--L'agence de notation financière Fitch Ratings a appelé mardi le Royaume-Uni à réduire ses emprunts de 1% de PIB supplémentaire par an afin de pouvoir conserver une note de dette souveraine AAA.
Dans son communiqué, Fitch a estimé que le défi budgétaire auquel faisait face le Royaume-Uni était "gigantesque".
L'avertissement de Fitch intervient alors que le gouvernement britannique doit préciser ce mardi les modalités de réduction du déficit public, qui a atteint 156 milliards de livres sterling en 2009.
Selon Fitch, l'ampleur du déficit public britannique requiert une solide stratégie d'assainissement, et notamment un rythme de réduction du déficit plus rapide que celui fixé en avril dernier.
La note de crédit de Fitch pour le Royaume-Uni est assortie d'une perspective stable.
L'avertissement de Fitch pèse sur les valeurs de la Bourse de Londres mardi. Vers 14h00, l'indice FTSE 100 était en repli de 0,9% à 5.021,64 points, après être tombé en matinée sous le seuil psychologique des 5.000 points. Les prix des emprunts d'Etat britanniques ont également reflué par rapport à leurs points hauts de mardi matin, et la livre sterling recule sur les marchés des changes.
Un porte-parole du Trésor britannique a indiqué que l'agence de notation avait un argumentaire clairement en faveur d'une réduction accélérée du déficit, une démarche rendue d'autant plus nécessaire par la crise de la dette dans la zone euro.
"Le gouvernement est d'accord et c'est pour cela qu'il s'est engagé à accélérer de façon importante la diminution du déficit structurel. La réunion du G20 le week-end dernier a validé cette approche", a-t-il estimé.
L'étude de l'agence Fitch pourrait faciliter la tâche du Premier ministre David Cameron et de son chancelier de l'Echiquier, George Osborne, pour obtenir un large soutien politique aux difficiles mesures budgétaires à adopter dans les mois à venir.
G.Osborne doit présenter certains éléments de ce plan de réduction des dépenses le 22 juin dans le cadre de son budget d'urgence. Cependant, Fitch indique dans son étude que des hausses d'impôts pourraient également être nécessaires pour que le Royaume-Uni s'engage dans une démarche crédible de réduction des déficits.
"S'engager dans cette voie en misant uniquement sur des réductions de dépenses supplémentaires impliquerait de procéder à une baisse réelle sans précédent des dépenses primaires", estime l'agence.
-Laurence Norman et Art Patnaude, Dow Jones Newswires
Dow Jones Newswires
Source : Investir.fr