Les problèmes grecs affectent le Cac 40
Nouvelle séance de consolidation à la Bourse de Paris. Minés par les craintes sur la Grèce, les investisseurs se sont désengagés, notamment des valeurs financières. Le Cac 40 clôture sous le seuil des 4.000 points, à 3.978,46 points, soit un repli de 1,20 %. Société Générale et Dexia abandonnent plus de 3 %.
Rien n'y fait. La Grèce reste au coeur des préoccupations des investisseurs et le discours de Jean-Claude Trichet, le président de Banque centrale européenne (BCE), n'y a rien changé. « Un défaut de paiement de la Grèce est hors de question », a pourtant asséné M. Trichet lors de la traditionnelle conférence de presse qui fait suite à la décision de la politique monétaire - le principal taux directeur est resté inchangé à 1 %. Le conseil des Gouverneurs a infléchi ses règles de collatéraux. Malgré cela, le Cac 40 perd 1,20 % à la clôture, à 3.978,46 points. Le volume d'affaires totalise 3,42 milliards d'euros. A Londres, le Footsie perd 0,86 % à 5.712 points et, à Francfort, le Dax plie de 0,81 % à 6.171 points. A New York, les indices oscillent autour de l'équilibre. Le Dow Jones cède 0,07 % à 10.889 points et le Nasdaq Composite 0,13 % à 2.428 points.
Les déclarations de Marko Mrsnik, analyste spécialiste de la Grèce au sein de l'agence de notation financière Standard & Poor's, n'ont guère rassuré les intervenants. Selon lui, Athènes risque une dégradation de sa notation si les coûts d'emprunt restent élevés et si le gouvernement ne prend pas des mesures à même de réduire le déficit public. Alors que le chiffre officiel doit être dévoilé le 22 avril par Eurostat, la confusion monte au sujet d'une probable révision à la hausse du déficit en 2009. Selon la presse grecque, le trou pourrait atteindre entre 13,5 % et 14,3 % du produit intérieur brut (PIB), soit plus que les 12,9 % évoqués mardi par le ministre des Finances Georges Papaconstantinou. Une dernière estimation elle-même revue à la baisse de 0,2 point en raison du recul du PIB. Toutefois, selon Marko Mrsnik, « au niveau actuel de notation, le risque de défaut est toujours très bas. » Sur le marché, le taux à 10 ans de la Grèce a atteint un nouveau sommet à 7,35 %. La devise unique reste faible face au dollar. Après avoir chuté à 1,3283 dollar ce matin, son plus bas niveau depuis la mi-mars, elle remonte pour s'établir à 1,3350 en fin de séance à Paris.
D'après les données de la Banque des règlements internationaux, les établissements bancaires français sont les plus exposés en Europe à la dette grecque : 75,45 milliards de dollars au total, soit 56,73 milliards d'euros. Assez logique, dans ces conditions, qu'ils soient lourdement chahutés en Bourse. BNP Paribas recule de 1,83 % à 55,35 euros, Crédit Agricole de 2,29 % à 12,99, Société Générale de 3,14 % à 44,85 et Dexia de 3,35 % à 4,357 euros.
Les valeurs liées aux matières premières reculent dans le sillage des cours du pétrole (-1,02 dollar à 84,86) et des métaux. Total perd 0,73 % à 43,59 euros, Vallourec 2,29 % à 153,55 et ArcelorMittal 2,55 % à 33,845 euros.
EADS baisse de 3 % à 14,54 euros. Airbus a annoncé le report au deuxième trimestre 2011 de sa première livraison d'A380 à Korean Air Lines, initialement prévue en décembre 2010, en raison de retards de production. Par ailleurs, Airbus a enregistré 60 commandes depuis le début de l'année, dont 49 en mars, et a livré 122 avions, dont trois A380, rapportent Les Echos en ajoutant que l'américain Boeing a reçu 83 commandes nettes sur la période.
Unique hausse du Cac 40, Lagardère grappille de 0,05 % à 31,015 euros. Selon une analyse réalisée par Reuters, « les fonds spécialisés dans la déstabilisation d'entreprises sous-valorisées hésitent à s'engouffrer dans la brèche ouverte par Guy Wyser-Pratte ». L'homme d'affaires franco-américain compte en effet modifier le statut du groupe de médias lors de la prochaine assemblée générale.
Danone est stable (- 0,01 %) à 45,60 euros. Exane BNP Paribas a relevé sa recommandation sur le titre de « sous-performance » à « surperformance » et porté son objectif de cours de 45 à 52 euros.
Dassault Aviation s'adjuge 1,79 % à 596,50 euros. L'armée de l'air brésilienne est intéressée par le Rafale en dépit d'un coût plus élevé que les avions de chasse de ses concurrents, a annoncé le ministre brésilien de la Défense.
Enfin, Rodriguez Group bondit de 138,97 % à 6,93 euros. La cotation des actions du fabricant de yachts a repris ce matin après que le groupe a obtenu le feu vert du tribunal de commerce de Cannes pour son plan de sauvegarde. Le titre était suspendu de cotation depuis un an.