LES PROFITEURS DU MONDE VITICOLE
Documents reçus par mail accompagnés de ce commentaire :
je vous fais suivre un article rédigé en réponse a une réunion qui c'est tenue fin décembre. il met en évidence un processus qui se met en place et prend pour exemple un détournement de fonds publics européens destinés aux viticulteurs par les chambres d'agricultures.
vous trouverez en première partie l'article paru sur midi libre, pour info. l'article du COVA
Pour le titre de l'article il y a eu hésitation entre "Commensaux" et "profiteurs"...vous pouvez mettre celui que vous preferez.
la résistance se met en place, il n'y a pas de petites actions pour dénoncer les trafics d'influences et autres...
nous espérons que les agriculteurs prendrons leur responsabilités....un jour, peut etre avant que nous soyons tous morts par la mal bouffe qui va s'avérer une arme de destruction massive et déterminante dans l'avenir. l'article de Basta sur les nano technologies dans la nourriture le met bien en évidence.
Midi Libre Édition du mercredi 23 décembre 2009
Beziers. Vignerons indépendants Haro sur le service FranceAgrimer
Si le Syndicat des vignerons indépendants de l'Hérault réuni en assemblée générale lundi à Béziers, n'a pas trouvé un remplaçant à son actuel président Jean-Charles Tastavy - il faut attendre fin janvier - on ne peut pas dire que ses membres ont pris des gants pour dire ce qu'ils pensaient de la bureaucratie représentée par FranceAgriMer et son président du conseil des vins, Jérôme Despey.
Après les discours de circonstance et très policés de Raymond Couderc, le maire de Béziers et du sous-préfet de l'Hérault, Philippe Chopin, c'est Agnès Payan qui a planté la première banderille. La vice-présidente a dit son écoeurement : « De voir 17 M€ repartis vers Bruxelles sans être utilisés. » Elle est revenue sur les vaines promesses du ministère de l'Agriculture qui avait assuré selon elle que 30 % de cette somme pourrait être récupérée. « Pourquoi ce qui n'est pas utilisé une année ne peut-il pas l'être l'année qui suit, comme nous le faisons dans nos entreprises ? Pourquoi les démarches administratives ne sont-elles pas simplifiées ? Pour moi, il n'y a pas eu de gestion des dossiers. On allège les effectifs de FranceAgriMer alors que cette structure n'arrive pas à faire son travail. Nous devons mettre un terme aux rendez-vous manqués et faire appel à des organismes certificateurs pour nous aider dans nos démarches. » Sur cette lourdeur, Jacques Boyer, viticulteur, a dit son étonnement « de devoir monter un dossier de plus de 100 pages pour seulement 39 000 € d'aides. Nous sommes à côté de la plaque et encore j'ai eu de la chance de pouvoir monter seul mon dossier sinon j'aurais dû débourser 3 000 € pour faire appel à un cabinet. Je comprends que beaucoup refusent les aides face à une telle complexité. Votre fonction à AgriMer c'est de vérifier, certes, mais aussi de nous aider à bien consommer les crédits, mais pas à nous freiner. Comment se fait-il que les Espagnols et les Italiens ne rendent jamais d'aides à l'Europe ? »On l'aura bien compris, lundi, c'était la fête à FranceAgriMer au palais des congrès de Béziers. Mais pour autant Jérôme Despey ne s'est pas échappé devant cette mise en cause.
« Je suis très clair, et même devant des propos très durs à l'encontre de cette structure. Je ne sais pas si nous avons commis une faute, mais nous avons rendu le moins possible. Je suis d'accord avec vous : ce n'est pas normal de perdre ces 17 M € et, si cela se renouvelle, ce sera la preuve de notre mauvaise volonté, de notre manque de réactivité. J'ai condamné la réforme des politiques publiques qui nous conduit à cette situation et je considère même que l'État est complice de ce qui arrive. Ce qu'il faut aujourd'hui, c'est nous donner les moyens de travailler pour et avec vous. »
REPONSE DU C.O.V.A. :
LES PROFITEURS DU MONDE VITICOLE
Suite a la réunion et aux propos tenus par certains responsables viticoles le 21 décembre a Béziers, il nous a semblé nécessaire d’apporter un complément d’information.
Tout d’abord il est facile de s’en prendre à France agrimer institution publique qui n’est qu’exécutante de la politique nationale.
En ce qui concerne les 17 millions d’euros dont il est question, il ne s’agit pas de fonds destinés au secteur viticole qui eux ont tous été attribués, mais de fonds destinés aux autres secteurs agricoles et la redistribution de cet argent d’un secteur vers un autre ne dépend en aucun cas de France agrimer.
Des sommes plus »violentes » sont extorquées a la filière viticole avec l’accord de l’ensemble des responsables viticoles. Qu’ils soient syndicaux, coopératifs ou associatifs.
La politique de l’autruche n’a jamais permis à un secteur de sortir de la crise. Il faut un minimum de courage pour épurer une filière parasitée par des organismes divers et variés.
Cela ne pourra se faire que par une volonté des viticulteurs qui pour l’instant se voilent la face.
Nous vous donnons pour exemple « d’extorsion » de fond de la filière les fonds européens drainés par le comité RQD mis en place par la chambre d’agriculture régionale du Languedoc Roussillon.
_ Création en 2003 par la chambre d’une association visant a gérer les fonds européens pour la restructuration du vignoble : le comité régional pour la reconversion qualitative différée (Comité RQD).
Il n’est pas dans les attributions des chambres d’agricultures de collecter et de gérer les fonds publics, d’où la création par la chambre de cette association. Voir annexe 1
A ce titre cette association encaisse les fonds européens qu’ils redistribuent aux producteurs…
Je rappelle que FranceAgrimer effectue l’ensemble des contrôles de terrain et le travail administratif pour les demandes de plantations a titre individuel.
Cette structure publique aurait dû logiquement prendre en charge ces programmes dits RQD et le volet collectif qui se met en place a la prochaine campagne.
Déjà cette association n’avait aucune raison d’exister !!
L’argent versé a France Agrimer est reversé a ce comité pour qu’il paie les producteurs. Le travail effectué par ce comité est juste administratif.
Pour exister, ce comité se paie de deux manière d’abord il prélève a la source sur les fonds européens des frais de fonctionnement : 0, 9 % des montants destinés aux agriculteurs puis une cotisation est demandée aux producteurs en plus… elle varie de 15 a 50 euros en fonction des surfaces des exploitations auquel se rajoute 35 euros de frais de dossier.
Sur cinq campagnes, le comité a encaissé 131 500 000 €.
A ce total il conviendra d’ajouter les frais de dossier prélevés en plus aux agriculteurs (personnel employé par le comité : 3 administratifs et une directrice).
Il ne s’agit pas de 17 millions !!!
Si les paiements aux producteurs concernant les plantations se font peu de temps après les versements de France agrimer aux planteurs individuels, il n’en va pas de même pour les indemnités de pertes de récoltes qui interviennent… des années plus tard.
La chambre faisant travailler de manière abusive l’argent des viticulteurs dont certains en difficultés, ne se souciant nullement des situations financières des petits exploitants.
A ce stade nous tenons à rappeler que de nombreuses personnes qui souhaitent arracher cette année ne seront pas primées par manque d’argent !!!
Que les contrôleurs de France agrimer ont du retourner sur la même exploitation car les dossiers RQD de la chambre n’étaient pas communiqués.
Doublant ainsi les contrôles de terrain sur la même exploitation et engendrant un surcoût pour France agrimer. Tant au niveau des contrôles qu’au niveau administratif.
On peut dire que ce comité n’engendre que des surcoûts a France agrimer qui aurait naturellement du suivre ces dossiers dans leurs globalité.
Ce pouvoir donné aux chambres est bien sur politique. Il repose sur la maîtrise des producteurs. Nous n’évoquerons pas ici les paiements « différés » pour certains agriculteurs.
Point important, un nouveau règlement allant dans le sens de cette politique a été mis en place. Règlement applicable par les contrôleurs de Franceagrimer que les professionnels ont demandés ! par professionnels il faut comprendre Chambre d’agriculture, syndicats, représentants des caves coop…
Ce règlement sanctionne beaucoup les petits viticulteurs et les zones AOC.
Nous rappelons que ce comité RQD et le premier exemple de ce qui va arriver aux agriculteurs tous secteurs confondus. Car les chambres d’agriculture pourront, via des associations qu’elles créées, gérer des fonds agricoles publics dans d’autres secteurs que la viticulture !
La fusion donnant lieu à Franceagrimer a été le premier pas vers la libéralisation d’un secteur qui va sans doute voir apparaître la sous traitance des contrôles à des organismes privés !! Attention danger pour tous les producteurs et les consommateurs.
Car ce délitement de la fonction publique est destiné à laisser les industriels maîtriser les politiques de productions.
Nous terminerons en disant aux viticulteurs :
Ne vous voilez pas la face ne tombez pas dans ce piège grossier de propagande ultralibérale.
Il faudra bien que vous trouviez le courage de régler les vrais problèmes…mais il est toujours plus facile de réclamer 17 millions d’euros, que l’exécutif a refuser de redistribuer, a un organisme qui n’a aucun pouvoir plutôt que d’empêcher le vol de centaines de millions d’euros par les chambres d’agriculture.
Evidemment cela impliquerait pour les agriculteurs d’admettre qu’ils ont eu tort et que les dirigeants qu’ils ont mis en place ne servent pas forcement leurs intérêts….
Le C.O.VA. (Comité Occitan de Veille Agricole)