Les teutons flingueurs
LEMONDE.FR avec AFP | 29.02.12 | 14h26 • Mis à jour le 29.02.12 | 18h17
Selon le ministère de l'économie allemand, "la demande de la part de la Grèce pour des mesures concrètes d'aide est limitée".REUTERS/YIORGOS KARAHALIS
Alors qu'un deuxième plan d'aide à la Grèce a été adopté lundi par les députés allemands, le ton monte du côté du ministère de l'économie allemand. Dans un document interne, ce dernier juge "décourageant" le bilan de ses tentatives d'aider la Grèce à remettre son économie sur pied, rapporte mercredi l'AFP. Le manque d'entrain des Grecs à se faire aider y est même qualifié d'"inacceptable".
Ce document, daté du 17 février, détaille les offres de coopération faites par l'Allemagne à la Grèce ces derniers mois, de l'offre de conseil de l'organisme public d'aide au développement GIZ aux consultations menées par la banque publique KfW pour aider à la création d'une structure similaire en Grèce.
Selon le ministère de l'économie, les discussions avec KfW "s'éternisent" et le responsable du projet à Athènes n'est plus en poste. Quant aux entreprises allemandes désireuses d'investir en Grèce, elles "souffrent du contexte politique incertain", assure-t-il.
BERLIN ATTEND DES "SIGNAUX CLAIRS"
"La demande de la part de la Grèce pour des mesures concrètes d'aide est limitée", poursuit le texte. Améliorer la compétitivité de l'économie "n'est manifestement pas la priorité" du côté grec, lit-on encore. "Nous attendons des signaux clairs du côté grec indiquant que le pays est prêt à se saisir des offres" qui lui sont faites, conclut le document. Selon ce texte, la France, la Suède ou encore les Pays-Bas auraient fait des expériences similaires à l'Allemagne avec leurs propres propositions d'aide.
Le quotidien Financial Times Deutschland rapportait pour sa part mardi que quelque 160 fonctionnaires allemands du fisc, dont un certain nombre de retraités, s'étaient portés volontaires pour partir en Grèce afin d'aider à la refonte de l'administration fiscale, mais que la Grèce ne faisait pas appel à eux.
De son côté, le ministre de l'économie allemand, Philipp Rösler, avait fait grand cas l'été dernier de son offre d'aider la Grèce, et s'était rendu dans le pays en octobre avec une importante délégation. Membre du Parti libéral – et volontiers frondeur contre la chancelière quand il s'agit des aides européennes – il ne perd pas une occasion de rappeler la Grèce à ses devoirs, et le strict conditionnement des aides financières européennes à des efforts importants de la part du pays lui-même.