Montoire : Michel Cureau (maire et conseiller général PS, coupable d'agression sexuelle sur mineurs) bénéficie du sursis
Selon que vous serez puissant ou misérable...
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Michel Cureau assistait à l'audience de la 15 e chambre correctionnelle de Paris, hier après-midi. Le maire de Montoire, qui vient de présenter sa démission au préfet, venait prendre connaissance du délibéré du tribunal sur les faits qui lui étaient reprochés.
En octobre 2007, un jeune burkinabé l'accusait d'agressions sexuelles. Trois autres plaintes étaient instruites, sur des faits commis en 1994 et 1995, et pour la corruption d'un mineur de 18 ans, entre 2002 et 2004.
Interdit de contact habituel avec les mineurs
Le tribunal correctionnel de Paris a jugé Michel Cureau non coupable sur le dossier concernant le jeune burkinabé, non coupable également pour les faits qui lui étaient reprochées en 2003. En revanche, il est reconnu coupable d'agressions sexuelles pour les faits remontant à 1994 et 1995 et pour corruption d'un mineur de 18 ans, en 2004.
Michel Cureau est condamné à 18 mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amendes. L'élu s'est également vu interdire, à titre définitif, toute activité impliquant un contact habituel avec des mineurs. Il sera inscrit sur le Fichier national des auteurs d'infractions sexuelles (FIJAIS), ce qui implique l'obligation de pointer tous les six mois à la gendarmerie.
La défense demandait au tribunal de faire le tri dans ce dossier, estimant que certains témoignages étaient sujets à caution « Coupable, oui, mais pas de tout et de n'importe quoi », déclarait alors son conseil M e Bendjador.
Dans son réquisitoire la substitut, Céline Ducoureau, considérait comme circonstance aggravante les mandats électifs de Michel Cureau. Elle requérait en conséquence, en plus de la peine d'emprisonnement, la privation des droits civiques, civils et familiaux du prévenu. Une condamnation à laquelle échappe Michel Cureau.
Ce week-end dernier, avant que ne soit rendu le délibéré, l'élu prenait la décision de démissionner de son mandat de maire et de conseiller municipal. Il nous précisait hier soir vouloir s'accommoder de cette décision de justice, et surtout retrouver la sérénité nécessaire pour prendre toute décision. Michel Cureau n'était pas encore fixé sur l'opportunité de faire appel de ce jugement.
billet
Et maintenant ?
« C'est une honte d'avoir une telle justice ! » « Parole contre parole d'adulte, la justice a été sage de choisir la relaxe. » Les commentaires vont bon train mais, hier, bien peu acceptent de les rendre publics. « On n'a pas à commenter une affaire de justice », répètent à souhait ceux qui sont d'ordinaire rapides à commenter tout fait de la vie politique. Désormais, c'est vers la préfecture que le regard se tourne. Dès que le préfet aura notifié la lettre de démission de Michel Cureau, le premier adjoint, pourra programmer la date de séance du conseil municipal où sera élue la nouvelle municipalité. « On pense à mercredi 1 er ou jeudi 2 décembre... », confiait hier soir le premier adjoint, Pierre Roger, en charge des affaires courantes depuis août dernier.
repères
Michel Cureau en cinq dates
1995 : Élection au conseil municipal de Montoire, dans la minorité de gauche. Jean-François Proux est maire.
2001 : Michel Cureau est élu maire de Montoire à la tête d'une liste de gauche. Jean-François Proux est battu.
2004 : Michel Cureau est élu conseiller général du canton de Montoire.
2008 : Il est réélu maire de Montoire avec les deux tiers des suffrages exprimés au premier tour, alors que depuis fin 2007, les électeurs savent qu'il est l'objet d'une enquête concernant les faits pour lesquels il vient d'être jugé.
2010 : Michel Cureau démissionne de ses mandats de maire et conseiller municipal et annonce son intention de ne pas briguer un nouveau mandat de conseiller général.
Enseignant
en disponibilité
Michel Cureau était depuis septembre 2002 en disponibilité. Depuis 1993, il enseignait au collège Jean-Emond de Vendôme aux classes de Segpa. Il fut aussi de 1984 à 1988 un des responsables du centre de vacances départemental de Hauteluce (Savoie), propriété de la commune de Saint-Ouen.