Rép. tchèque : Prague suspend le processus de ratification d' ACTA
PRAGUE - Le Premier ministre tchèque Petr Necas a annoncé lundi que son gouvernement allait suspendre le processus de ratification de l'accord multilatéral contre la contrefaçon ACTA, objet de vigoureuses protestations de nombreux internautes en République tchèque et dans d'autres pays.
Le gouvernement ne peut en aucun cas accepter une situation dans laquelle les libertés fondamentales et l'accès libre aux informations seraient menacés, a déclaré M. Necas, cité par l'agence de presse CTK.
Le gouvernement va prochainement analyser l'impact que la ratification de cet accord aurait dans la vie réelle, a ajouté le chef du gouvernement.
La République tchèque est au nombre des 22 pays européens ayant signé en janvier cet accord multilatéral destiné notamment à lutter contre le téléchargement illégal.
Le gouvernement polonais vient aussi de geler le processus de ratification, à la suite d'une vague de protestations en Pologne.
Pour entrer en vigueur dans ces pays, ce texte doit être ratifié par les Parlements nationaux.
La Slovaquie, qui n'a pas signé cet accord à la différence de Prague et de Varsovie, a de son côté annoncé lundi avoir suspendu les travaux préparatoires en vue de son adoption.
L'accord ACTA et son application comportent un grand nombre d'imprécisions, a déclaré le ministre slovaque de l'Economie Juraj Miskov, dans un compte-rendu.
Je n'apporterai pas mon soutien à un accord qui risquerait d'une manière ou d'une autre de restreindre les droits et les libertés fondamentaux, a souligné M. Miskov selon qui un large débat public sera prochainement organisé en Slovaquie sur ce dossier.
Plusieurs manifestations ont eu lieu ces jours derniers à Prague et dans d'autres grandes villes tchèques, pour dénoncer ce que leurs participants considéraient comme une atteinte à la liberté et à la démocratie.
L'accord ACTA s'attaque sérieusement aux libertés civiques en République tchèque. Nous sommes convaincus que le Parlement ne devrait pas le ratifier, a déclaré jeudi à la presse locale Mikulas Ferjencik, vice-président du Parti pirate tchèque, qui repose sur le modèle du parti pirate suédois.
Plusieurs sites gouvernementaux tchèques ainsi que le site du parti de droite ODS du Premier ministre Necas ont été ces jours derniers les cibles de plusieurs attaques informatiques des pirates du mouvement Anonymous.
(©AFP / 06 février 2012 19h14)Romandie news