situation réelle de la presse en France

Publié le par sceptix

Reçu par courriel de : philippe gilis

 

Voici la situation réelle de la presse en France


Cette fois, on ne plaisante plus. On aimerait bien, mais on ne peut plus. Disons les choses très simplement : il y aura un avant et un après les cambriolages d'ordinateurs de Mediapart, du Monde, et du Point. Le culot, le professionnalisme, et jusqu'à cette simultanéité, cette volonté manifeste d'intimider : ces cambriolages sont signés, et cette signature est glaçante. Quelle signature ? Ne nous avançons pas. Ils sont signés de professionnels, évidemment. Mais surtout, de professionnels certains de l'impunité. Et compte tenu de l'ampleur de la trangression qu'ils représentent, l'ordre, ou le feu vert, et cette garantie d'impunité, ne peuvent venir que de très haut.

C'est tout ce que l'on peut dire pour l'instant. Mais c'est déjà énorme. A ma connaissance, c'est la première fois en temps de paix, dans ce pays, qu'il est ainsi attenté à la liberté de la presse. En temps de paix ? Mais on n'y est plus. Les commanditaires de ces cambriolages viennent de déclarer la guerre à la presse. A toute la presse. Et donc à nous aussi, sur ce site. Je ne pense pas que nous soyions suspects de corporatisme. Mais si nous dénonçons les abus, les bidonnages, les complaisances des confrères, c'est précisément au nom de la liberté de la presse. On nous dira : et Mélenchon? N'avez-vous pas toléré les insultes de Mélenchon, contre Pujadas ou Ferrari ? Désolés. Ca n'a rien à voir. Quand Mélenchon et Tapie crient ou insultent des journalistes, ils sont dans le champ de la polémique légitime. On peut la juger comme on veut, salutaire, excessive, dégueulasse, mais elle est légitime. Les politiques ont le droit de nous insulter tant qu'on veut, nous la presse. On peut se défendre. Et même, tiens, les attaques du printemps contre Mediapart, site nauséabond, aux méthodes fascistes, tout ce qu'on voudra, étaient évidemment grotesques, mais entraient aussi dans le champ de la polémique légitime. Nous ne sommes pas intouchables. Mais contre les Arsène Lupin qui fric-fraquent sur ordre, nous ne pouvons rien.

La guerre nous est déclarée. On verra bien, dans la presse, qui la mènera, et qui regardera ailleurs. Patrick Cohen a commencé, à France Inter, en interrogeant Alliot-Marie sur les cambriolages. Très bien. 
au Grand Journal, devant un Xavier Bertrand marmoréen. Parfait. Je ne renie rien de ce que nous avons écrit ici mille fois sur Aphatie ou le Grand Journal, ou Le Point, mais quand les blés sont sous la grêle, tous les espaces, tous les concours, sont bons à saisir. Aux chers enfants de choeur du gouvernement, une seule question doit désormais être posée : "condamnez-vous les cambriolages dont sont victimes Mediapart, Le Monde et Le Point ?" Aucune autre, tant qu'ils n'auront pas répondu à celle-ci. Quiconque, détenteur d'une carte de presse, en tiendra un au bout de son micro, et le laissera repartir sans le sommer de condamner ces cambriolages, (ou prendre acte explicitement de son refus, de ses esquives), trahira sa mission d'informer. Et jettera une pelletée de terre sur l'état de droit.


Ce qui suit est une fiction, toute ressemblance avec des personnages ou des événements ayant existé serait purement fortuite.


Le téléphone vient de sonner dans son bureau. Au bout de la ligne Christine Lagarde lui annonce la nouvelle.

-       On vient de m’annoncer la dégradation de la note de la France.

Au bout du fil un silence. La Ministre de l’Economie et des Finances lle devine dépiautant ce qui peut être un chocolat ou une confiserie. Elle l’entend mâcher lentement. Il ne dit rien, alors elle se risque à continuer. Sa voix est mal assurée.

-       Je viens de l’apprendre. Pour eux la réforme des retraites ne va pas assez loin. Ils estiment que les mesures prises ne vont pas dans le sens d’une résorption de la dette, que nous avons joué petit bras et qu’on pouvait aller jusqu’à 65 ans, voire 67. Ils voient se profiler la présidentielle, les rallonges budgétaires, les promesses que nous ferons, rien ne leur garantit plus que la signature de la France puisse rassurer les marchés.

A l’autre bout de la ligne, il respire toujours. Il semble avoir avalé 3 chocolats de plus.

-       Continue Christine l’invite-t-il à poursuivre dans un souffle. La voix est grave, légèrement éraillée. Il s’est exprimé devant les agriculteurs la veille pendant une heure et demie.

Alors elle lui rejoue le film à l’envers.

-       Vous vous souvenez qu’en août Moody’s nous avait mis en garde ?

Silence.

Elle embraye en lui relisant cet extrait d’un papier paru le 19 août.

« Au moment même où les marchés semblaient se jeter avec avidité sur la dette française – jugée peu risquée -, Moody’s ramène l’Hexagone à la dure réalité. Compte tenu « des défis liés aux ajustements budgétaires » nécessaires, « le chemin à parcourir avant un abaissement de sa note » Aaa – la meilleure possible – « s’est encore réduit », prévient l’agence de notation. Maigre consolation, l’avertissement ne concerne pas seulement la France. Il vise aussi les États-Unis, le Royaume-Uni et même l’Allemagne, pourtant vantée pour sa crédibilité budgétaire ».

Elle sait qu’il a compris. En septembre, alors que l’affaire Woerth-Bettencourt a fait les gorges chaudes tout l’été et que se précisait la menace de mouvements sociaux importants, elle lui a transmis une note rédigée par l’un de ses conseillers très inspirée . Il connaît le mécanisme par cœur…

« Les Etats, en vertu des dispositions libérales de la construction européenne et des statuts de la Banque centrale européenne ne peuvent emprunter que sur les marchés financiers, à savoir les banques, les compagnies d’assurance, les grands fonds. Résultat, la spéculation sur la dette publique européenne prend une ampleur considérable. La Banque européenne, elle, s’interdit statutairement de prêter aux Etats à la différence de ce qui peut se pratiquer aux Etats-Unis où la puissance publique peut émettre de la monnaie pour financer une part de se dette. D’un point de vue doctrinal « les marchés » désirent que les Etat réduisent au plus vite leurs dettes en raison de la ponction que représentent leurs emprunts sur le marché mondial des refinancements, au détriment des emprunteurs privés. La bonne note va donc à ceux qui s’attaquent de la manière la plus vigoureuse à leur déficit et pour lesquels la capacité de remboursement aux échéances prévues ne pose pas de problème. Les agences de notation privées (trois dans le monde) y veillent ».

Il a repoussé la bonbonnière de crottes au chocolat d’un geste las. Il sait tout ça. Il sait qu’il n’a pas pu administrer le remède de cheval qu’espéraient les marchés financiers et les agences qui sont leurs serviles auxiliaires. Il était coincé sur sa droite par la finance et les marchés et sur sa gauche par la rue. Il a cru fin octobre s’en être tiré, mais la victoire a été de courte durée. Les places financières n’ont pas été dupes. Au-dessus de sa tête, comme une épée de Damoclès, il y a Bruxelles et Merkel en embuscade. Dans le doc, comme une baïonnette piquée entre ses omoplates, le calendrier électoral. Devant lui, la contrainte budgétaire est telle qu’il aura beau diminuer le nombre de fonctionnaires et augmenter les impôts, la cure sera socialement intenable et ça, les agences l’ont compris. Et ce populiste de Mélenchon qui continue à monter dans les sondages. Quel toupet, se pointer chez Drucker, franchement. Il reprend un chocolat.

-       Alors ? demande-t-il à la Ministre.

-       On perd un A, a-t-elle répondu si bas qu’elle en est inaudible.

Calmement, il lui a demandé de répéter.

-       On perd un A, Monsieur le Président, on passe de AAA à AA+.

Il sait ce que ça signifie. Les marchés vont refuser de prêter, la Banque Centrale Européenne pas davantage. C’est toute sa stratégie pour 2012 qui plante. Il avait prévu de faire du G20 la rampe de lancement de sa campagne. Il était chef du monde pendant 6 mois, le temps d’épater la galerie, de proposer un New Deal mondial, une aide au développement durable mondial, d’être sur la photo avec Obama, Lulla et pourquoi pas Bono. Peu à peu sa cote remontait dans les sondages, il apprenait à se taire, se montrait pondéré, la gauche toujours divisée lui facilitait la tâche en faisant de Fabius son nouveau héros.

Mais aujourd’hui, il y a ce A en moins sur la signature française. Adieu veaux, vaches, sondages.

Si Chirac était là, il dirait, « le quinquennat a fait Pschiiit ».

Pas d’argent, pas de refinancement.

Il regarde le plafond de son bureau. Au bout de la ligne, elle a compris qu’il n’a plus qu’une chose à faire. Elle prétexte un rendez-vous téléphonique avec Trichet pour raccrocher la première.

Il lève les yeux au plafond et repense à l’autre. 3 mois après le Fouquet’s, ce type dérapait et couinait « les caisses sont vides ! »  en plein mois d’août… Il avait raison le mangeur de rillettes. Il pensait avoir trouvé un répit en nommant Bruno. Même pas. Et qui pour prêter à la France maintenant que les marchés ne font même plus confiance aux états ? La Grèce, l’Espagne, l’Italie, ont été dégradées et maintenant nous.

Pourquoi se mentir à soi-même. Il sait qu’il n’a pas d’alternative. Il sait qu’il est coincé entre une nouvelle cure d’austérité qui lui coutera sa réélection et cet acte fou qu’il sait maintenant inexorable. Le voilà dos au mur. Pas le choix. Une seule institution peut venir au secours de la France. Une seule. Il la connaît bien. Il ne connaît qu’elle. Il la connaît trop bien.

Soudain on frappe à la porte.

-       Oui ! grogne-t-il.

-       Chouchou ? Elle a passé sa longue silhouette dans l’entrebâillement de la porte.

-       Il y a Christian et Didier qui voulait te faire coucou minaude-t-elle accoudée au chambranle de la porte.

-       Pas maintenant Carlita, pas maintenant, excuse moi auprès d’eux.

Les minutes s’égrainent tandis qu’une pluie fine commence à tomber sur le jardin où ce matin il a fait son jogging. Et puis l’hypothèse arrive, que fera-t-il après s’il n’est pas réélu. Comme Blair, des conférences ? Parler devant des PDG et des parterres de décideurs économiques ? Plutôt crever, plutôt relire la Princesse de Clèveenfermé dans un placard au CNRS que faire une carrière d’ex. Il voit déjà Villepin s’en humecter les lèvres quand il lira ça dans Les Echos. « La France perd son triple A »…

Il répète 3 fois enculé à voix basse mais personne n’est là pour l’entendre.

Non, il n’a pas d’alternative. Il va falloir le faire.

Il décroche le téléphone.

-       Claude, vous voulez bien arriver ?

Le grand Vizir sait déjà. Qui sait si il ne savait pas avant lui ? Il sait tout Claude. Il a déjà prévenu tout le monde. Henri, Raymond, Franck, Jean-David et tous les technos du Trésor. Il a besoin de tous ses collaborateurs en cet instant précis.

Quand il relève la tête après un instant qui lui a paru une éternité, il ne se rappelle déjà plus leur avoir dit « entrez ». Ils sont tous la debout devant lui, attendant qu’il les invite à s’asseoir.

-       On a le choix Claude ? demande-t-il dans un soupir.

Le Secrétaire Général esquisse un sourire gêné.

Il se tourne vers les autres. Silence.

-       Bon, dit-il avec un sourire étrange, le plus difficile c’est de prendre la décision. Ensuite, faut mettre les formes, hein ? Et puis le pognon, il faut aller le chercher là où il est, hein ?

Ils ne répondent pas. Ils sont épuisés. Il sait que la moitié d’entre eux n’en peut plus. Trois ans à prendre des coups, à essuyer ses colères, à subir ses revirements, à découvrir ses nouvelles idées au premier rang des meetings en province qu’il a continué de tenir malgré tout. Il sait qu’ils sont plus d’un à rêver d’un fromage bien tranquille en attendant la retraite, un siège à l’Institut, une nomination au tour extérieur au Conseil, à la Cour ou une ambassade.

« C’est pas à l’Académie Française qu’on trouvera la thune » pense-t-il pour lui-même.

Alors, après les avoir regardés un par un, droit dans les yeux, il rajuste sa veste dans un mouvement d’épaule moins rapide que d’habitude. Il se redresse. Sa main se dirige vers le clavier du téléphone. La secrétaire décroche. Sa bouche est sèche et il se met à articuler les mots, comme si chaque syllabe était un coup de couteau qu’il se donnait à lui-même. Et il y va, comme le condamné monte sur l’échafaud.

-       Chantal, vous voulez bien m’appeler Monsieur Strauss-Khan au FMI s’il vous plait ?

Dehors, la pluie à cessé mais la nuit vient de tomber. Il est 14h30 à Washington.

 


Un homme s'est retrouvé en garde à vue pour avoir envoyé des messages faisant allusion au lapsus de la députée européenne sur la "fellation".

 

Un homme de 39 ans a été placé sous contrôle judiciaire après avoir envoyé des emails à Rachida Dati faisant référence explicitement du jeudi 28 octobre, confirmées de sources judiciaires. Les messages évoquaient la faute de prononciation de la députée européenne, qui avait parlé de "fellation" au lieu d"inflation", lors d'une émission de télévision.

Rachida Dati explique s'être sentie "menacée" par les nombreux courriels qu'elle a reçu. C'est la raison pour laquelle elle a décidé de porter plainte, car "cette démarche ne pouvait plus être considérée comme une simple plaisanterie".


"Je me suis sentie menacée. Au delà d’être une élue, je suis une femme et une mère, et j’ai tout simplement eu peur pour ma sécurité et surtout celle de ma fille", écrit l'ancienne ministre de la Justice.


L'homme a été placé sous contrôle judiciaire 

Depuis, la police judiciaire de Lyon a placé l'auteur des messages en garde à vue pendant près de 48 heures. Son appartement a été perquisitionné et son ordinateur saisi, selon son avocat Me Ivan Flaud.


 

L'homme a ensuite été déféré devant le parquet puis présenté au juge des libertés et de la détention qui l'a placé sous contrôle judiciaire, avec "interdiction de rencontrer la plaignante". Il a par ailleurs dû subir une expertise psychiatrique, qui a conclu qu'il était "sain d'esprit", selon le procureur de la République de Valence, Antoine Paganelli.

Selon le procureur, "l'outrage est caractérisé dès lors qu'une expression est de nature à rabaisser la considération réservée à une personne publique. En l'espèce, c'est Rachida Dati en tant que député européen, qui est visée à travers sa messagerie".

Cet "individu a adressé plusieurs mails à la plaignante. Le dernier a dû l'inquiéter un peu plus que les autres parce qu'il évoquait la possibilité d'une rencontre", précise le procureur.

 

"Disproportion" 

L'auteur des messages graveleux -un Drômois sans profession- n'a proféré "aucune menace", affirme cependant son avocat, qui s'insurge de la "disproportion" de la réponse judiciaire.

 

Le mis en cause devra se présenter le 3 décembre devant le tribunal correctionnel de Valence. Son avocat compte plaider la relaxe, estimant que son client s'est adressé "à la femme et non à l'élue".

 

Invitée de dimanche +, l'émission politique sur Canal +, l'eurodéputée et ancienne garde des Sceaux Rachida Dati (UMP) avait prononcé un lapsus embarrassant le dimanche 26 septembre. Alors qu'elle critiquait des "fonds d'investissements étrangers" ayant pour "seul objectif la rentabilité financière", elle confond les termes "fellation" et "inflation".

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