Standard and Poor's constate le "défaut de paiement sélectif" de la Grèce

Publié le par Charlotte sceptix

LEMONDE.FR avec AFP | 27.02.12 | 23h29   •  Mis à jour le 28.02.12 | 08h21

 
 

 

Standard & Poor's a dégradé la notes la Grèce à "SD", correspondant à un "défaut de paiement séléctif".

Standard & Poor's a dégradé la notes la Grèce à "SD", correspondant à un "défaut de paiement sélectif".AFP/STAN HONDA

L'agence d'évaluation financière américaine Standard and Poor's (S&P) a constaté, lundi 27 février, le défaut de paiement que constitue l'opération d'effacement de la dette publique grecque lancée vendredi. En conséquence, elle a abaissé la note de la Grèce à SD, qui traduit un défaut de paiement sélectif. S&P envisage cependant de relever la note du pays à CCC, note attribuée à des émetteurs de qualité médiocre présentant un vrai risque de non-remboursement, lorsque cette opération aura été intégralement réalisée, probablement vers la mi-mars.

La décision de l'agence américaine était attendue dans la mesure où celle-ci avait indiqué par le passé qu'elle ferait passer la Grèce par la note SD sitôt que commencerait la mise en œuvre de l'accord de renoncement de créances sur Athènes consenti par les établissements financiers privés.

En revanche, "si un nombre suffisant de détenteurs d'obligations (publiques) grecques n'acceptait pas l'offre d'échange", écrit S&P dans un communiqué, "nous pensons que la Grèce présenterait un risque imminent de défaut de paiement caractérisé" dans la mesure où le déblocage du reste de l'assistance promise au pays par la zone euro et le Fonds monétaire international est soumis à la réussite de la restructuration de la dette d'Athènes. Un défaut de paiement caractérisé est reflété par la note D dans la notation de S&P.

Le chef de file des ministres des finances de la zone euro, Jean-Claude Junker, a pris "note de la décision" de Standard and Poor's et s'est dit confiant quant à la participation des créanciers privés à l'opération d'effacement de la dette lancée vendredi.

 LAISSER LE TEMPS DE SE RÉTABLIR

Cette opération d'échange doit permettre à la Grèce d'obtenir un effacement de dette de 107 milliards d'euros. La Grèce propose de donner aux créanciers privés qui participeront à l'opération des titres d'une valeur inférieure de 53,5 % à ceux qu'ils détiennent actuellement. Un quart des titres que recevront ces créanciers seront des obligations du Fonds européen de stabilité (FESF), vraisemblablement d'une maturité maximale de deux ans. Le reste sera composé de nouvelles obligations grecques d'une maturité s'échelonnant de onze à trente ans, soit une durée bien supérieure à celles qu'elles remplaceront.

L'objectif est de repousser les échéances de remboursement de la Grèce sur les montants qu'elle accepte encore d'honorer, pour lui laisser le temps de se rétablir. Si l'opération réussit, "nous devrions considérer que l'incident de la défaillance partielle de la Grèce appartient au passé", écrit S&P, pour qui le relèvement éventuel de la note à CCC rendrait alors compte des "perspectives de croissance économique incertaines du pays" et de sa "dette publique toujours forte", même après sa restructuration.

 

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