Un scandale financier reléguant l’affaire Maddoff ou les péripéties de « notre » Jérôme Kerviel au rang de simples faits divers (+màj).
Publié le 9/10/2010
Le scandale du Foreclosuregate (le terme a été utilisé par le présentateur vedette Larry Kudlow, de la chaine CNBC) a fait une entrée récente remarquablement rapide dans la presse grand public américaine, et le terme de « foreclosure » connaît sur Twitter une popularité inhabituelle.
La presse française commence à évoquer ce rebondissement dans la crise financière, mais reste pour le moment assez superficielle. Après plusieurs articles visant à commenter en direct les différents développements de cette affaire, il m’a paru utile d’en faire une synthèse, pour tenter de vous donner un aperçu général de la situation. Potentiellement, sauf extraordinaire porte de sortie législative peu concevable, il s’agit du plus grand scandale financier de l’histoire, rien de moins, de par ses conséquences, reléguant l’affaire Maddoff ou les péripéties de « notre » Jérôme Kerviel au rang de simples faits divers.
Au départ, la titrisation du crédit, fille du modèle américain du crédit
Pour des raisons historiques (1), et contrairement à ce qui se passe en Europe, plus de 70% des crédits immobiliers américains étaient aux USA refinancés par une technique dite de titrisation des créances. Sur ces 70%, plus de la moitié étaient titrisés par deux entreprises à statut spécial garanties par l’état, Fannie Mae et Freddie Mac (42% des crédits refinancés à elles deux en 2007), et 29% par des banques privées.
Cette technique consiste à créer un fonds obligataire, appelé MBS pour « Mortgage Backed Security », qui va racheter les créances émises par les banques. Les emprunteurs vont donc reverser à ce fonds leurs mensualités, généralement par l’intermédiaire d’une banque mandataire du fonds, ou « loan servicer ».
Le fonds obligataire va quant à lui, pour pouvoir racheter les crédits en question, lever des fonds sur les marchés financiers, en émettant des obligations. Ces titres, appelés « CDO », lui coûtent un certain taux d’intérêt, que le fonds paie grâce aux intérêts versés par les emprunteurs. La différence entre le taux perçu et le taux payé aux investisseurs – le « spread » – devait servir à rémunérer tous les intermédiaires de la chaîne et à s’assurer contre le risque de défaut de paiement de certains emprunteurs.
On sait ce qu’il est advenu de l’équation financière : les défauts de paiement des emprunteurs ont très largement excédé le niveau de couverture du risque estimé. Mauvaise estimation du risque, faillite : rien que de très « habituel » dans la vie des affaires.
Mais ce dont il est question ici n’est pas l’équation économique mais la situation juridique de ces trusts.
En cas de défaut de paiement, ce qui aurait dû se passer
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Mise à jour
Publié le 9/10/2010
Bank of America a annoncé l’extension à l’ensemble des États-Unis de la suspension des saisies immobilières, des procédures dont la légalité est de plus en plus souvent contestée.
Plus important collecteur de crédit immobilier, Bank of America est la première institution financière à décréter un moratoire national sur les saisies de biens immobiliers dont les propriétaires ne paient plus les échéances.
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