Un soldat américain arrêté pour avoir fourni des documents à Wikileaks

Un soldat américain a été arrêté au Koweit et s'y trouve en détention depuis deux semaines : Brad Manning, analyste de 22 ans, est soupçonné d'avoir fourni au site Wikileaks, spécialisé dans la publication de documents secrets, des documents confidentiels, dont la vidéo d'une attaque remontant à 2007 dans laquelle plusieurs civils avaient trouvé la mort à Bagdad.
Wikileaks avait diffusé début avril des images enregistrées par un hélicoptère de l'armée américaine, qui avait ouvert le feu à deux reprises sur un groupe de personnes dans les faubourgs de la capitale irakienne, tuant une dizaine de civils désarmés dont deux journalistes.
DÉNONCIATION
Brad Manning aurait été dénoncé par un hacker américain connu, Lamo, à qui il aurait confié être l'auteur de la fuite, mais aussi avoir transmis 260 000 télex diplomatiques à Wikileaks. Lamo aurait décidé de dénoncer le jeune homme par crainte que les courriers diplomatiques ne puissent être utilisés à mauvais escient, rapporte Wired.
Wikileaks a réagi ce lundi, affirmant que "si Brad Manning est bien l'auteur de la fuite, c'est sans aucun doute possible un héros national". Le site refuse toutefois de confirmer qui lui a transmis la vidéo de l'attaque, Wikileaks "ne collectant jamais d'informations personnelles sur ses sources". Le site nie par ailleurs avoir reçu les télex diplomatiques.
En mars dernier, un document du contre-espionnage américain sur la manière de lutter contre Wikileaks avait été publié par Wikileaks lui-même. Il concluait que le site représentait une "menace potentielle" pour l'armée américaine, et préconisait de "démasquer les taupes". "Les sites comme Wikileaks.org utilisent la confiance comme centre de gravité, en protégeant l'anonymat des personnes qui leur fournissent les documents. L'identification de ces taupes et le fait de dévoiler leur identité et de les poursuivre en justice pourraient détruire ce centre de gravité et décourager les personnes qui envisagent de fournir des informations à Wikileaks.org", concluait le rapport.