En 2007, l’administration Bush tenta de faire adopter une loi assimilant les défenseurs des droits des animaux, les militants anti-mondialisation, les membres du mouvement pour la vérité sur le 11-Septembre, et bien d’autres groupes contestataires à des terroristes. La Maison-Blanche s’appuya au Congrès sur la représentante Jane Harman (qui vient de racheter Newsweek) et sur le sénateur Joe Liberman (figure du mouvement sioniste). Face aux critiques, ce projet a été abandonné. Au demeurant, l’administration Obama a fait bien pire en ordonnant purement et simplement l’assassinat de citoyens états-uniens suspectés de liens avec « le » terrorisme,
Dans ce qui est interprété comme une atteinte surprenante aux libertés d’expression, d’association, et à la vie privée des citoyens états-uniens, la Chambre des représentants a voté, le 23 octobre 2007, la « Loi de prévention contre la radicalisation violente et le terrorisme national » [1], par 404 voix contre 6. Le Sénat examine entre-temps un projet de loi qui l’accompagne, le S.1959.
La Loi dite H.R. 1955 prévoit la création d’une Commission nationale et la mise en place d’un « Centre universitaire d’excellence », pour étudier et proposer un nouvel arsenal juridique de prévention et de gestion de la menace posée par la « radicalisation » des citoyens des Etats-Unis.
Jane Harman, représentante démocrate pour la Californie, qui a parrainé ce projet, a expliqué : « Nous étudions le phénomène des gens qui professent des croyances radicales et qui, à un moment donné, pourraient recourir à la violence ».
La loi précise que « bien que les États-Unis doivent poursuivre leurs efforts de vigilance pour combattre le terrorisme international, ils doivent aussi intensifier leurs efforts pour combattre la menace incarnée par les terroristes qui vivent et opèrent aux États-Unis. Comprendre les facteurs de motivation qui mènent à la radicalisation violente, au terrorisme intérieur, et à la violence fondée sur les idéologies, est une étape essentielle vers l’élimination de ce danger aux Etats-Unis ».
Cependant, le but de cette loi dépasse largement la portée d’une simple étude universitaire. Dans un communiqué de presse, Harman signalait : « La Commission nationale proposera au Congrès et au Secrétaire à la sécurité nationale Michael Chertoff plusieurs initiatives qui permettent d’intervenir avant que les individus radicalisés ne deviennent violents ». Selon les termes de la loi, « La prévention au niveau national de la montée en puissance des terroristes radicaux et sans affiliation ne peut pas être facilement évitée à travers le renseignement fédéral traditionnel ou les efforts d’application de la loi, mais elle peut être améliorée grâce à l’apport de solutions étatiques et locales ».
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