Zone euro : la crise s'aggrave, Obama s'inquiète

À l'occasion d'une vidéoconférence mercredi, le président des États-Unis, Barack Obama, a tenu à inciter une fois de plus ses homologues allemand, français et italien à trouver des solutions. Crédits photo : Pete Souza/The White House.
Obama s'est entretenu avec Merkel, Hollande et Monti. Il a dépêché une émissaire du Trésor en Europe.

La solution à la crise de l'euro ne se trouve pas à Washington. Pour autant, à l'occasion d'une vidéoconférence mercredi, Barack Obama a tenu à inciter une fois de plus ses homologues allemand, français et italien à trouver des solutions. Le président des États-Unis venait de s'entretenir avec ces mêmes interlocuteurs dix jours plus tôt au G8. Mais l'aggravation de la situation en Espagne sème le trouble à Wall Street, menace indirectement l'économie américaine et sa réélection.
Washington a dépêché en Europe Lael Brainard, sous-secrétaire au Trésor, chargée des affaires internationales. Sa visite vise à «préparer le sommet du G20 au Mexique le mois prochain», mais aussi à examiner les plans de ses partenaires «pour aboutir à la stabilité économique et la croissance en Europe». À Paris, elle s'est entretenue avec le ministre de l'Économie, Pierre Moscovici, et le directeur général du Trésor, Ramon Fernandez. Elle s'est également rendue au siège de la BCE, à Francfort puis à Madrid. Elle sera ce vendredi à Berlin. Son passage à Madrid confirme que la question brûlante de l'Espagne alarme Washington. «Le problème réel et sérieux est que le système bancaire européen implose dans le contexte de l'incertitude grecque», explique Edwin Truman, un des prédécesseurs de Lael Brainard au Trésor, aujourd'hui employé par le Peterson Institute for International Economics. «On pourrait se trouver face à une panique bancaire qui frappe les institutions grecques, espagnoles, italiennes et portugaises», explique ce vétéran des questions internationales à la Réserve fédérale. Il suppose que Lael Brainard veut aussi savoir quels plans les Européens mettent en place dans l'hypothèse d'une sortie de la zone euro par la Grèce.
De son côté, Christine Lagarde, directrice du FMI, s'est entretenue jeudi à Washington avec le numéro deux du gouvernement espagnol. «L'Espagne n'a pas demandé de soutien financier au FMI et nous ne sommes pas en train de préparer un plan d'assistance financière à l'Espagne», a assuré un porte-parole du Fonds.
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