OGMn: Exiger toutes les mesures de sécurité, de précaution et de protection qui s'imposent.

Publié le par sceptix

08-04-2008 - La discussion actuellement en cours à l’Assemblée nationale après son adoption modifiée par le Sénat soulève un débat passablement houleux et prolongé : le seul article 1 a demandé 25 heures de discussion avant d’être adopté.
Déjà la discussion au Sénat avait été mouvementée. Un sénateur UMP, Jean-François le Grand avait laissé entendre qu’une partie des sénateurs était soumise aux pressions d’un lobby animé par les producteurs d’OGM et les gros producteurs de céréales, si efficaces au sein des organismes nationaux du monde agricole, type FNSEA.
A l’Assemblée nationale, c’est un député UMP, François Grosdidier, qui a relayé ce bruissement accusateur des effets du « lobby vert » sur une partie des élus, à la grande indignation de ses chers collègues qui récusaient toute pression sur leurs votes. Ainsi se trouvait posée la vraie signification d’un tel débat malgré un certain niveau de confusion des autorités gouvernementales, empêtrées dans des contradictions difficiles à assumer. Un petit recul permettra d’y voir plus clair.
De quoi s’agit-il ? Un géant de la technologie agricole, Monsanto, mais d’autres avec lui, se sont mis en œuvre pour diffuser sur le marché international des semences génétiquement modifiées de diverses espèces, dont le fameux maïs transgénique Monsanto 810, capable, grâce à un gène bactérien greffé, de résister aux effets des pesticides et autres herbicides. Le calcul économique de ces marques de semences est clair. Ayant réussi à produire des semences modifiées qui ont en plus la “géniale” propriété d’être stériles, elles sont donc assurées d’une véritable rente de situation puisque les agriculteurs, au premier rang desquels trônent les grands exploitants agricoles, devront se réapprovisionner tous les ans auprès de ces fournisseurs solidement protégés par tous les brevets de la terre.
Les ambitions économiques et commerciales de ces marques, à caractère hégémonique, impliquent toutefois de surmonter à la fois les appréhensions bien justifiées du monde agricole contraint d’acheter des semences qu’il produisait lui-même autrefois, et celles des écologistes inquiets des effets délétères d’une atteinte à la biodiversité, de la diffusion pollinique non contrôlée des gènes modifiés et de la pollution des sols par la diffusion massive non maîtrisée des pesticides et herbicides, sans compter les méfaits d’une irrigation forcenée des plants de culture correspondants sur la composition des nappes phréatiques, de plus en plus polluées et au grand dam des citadins priés de payer de leurs poches sans le savoir ce déluge organisé.
Mais tout ceci n’est que peu de chose par rapport à la question lancinante : de quels effets biologiques pervers doit-on se prémunir contre ces produits modifiés introduits dans notre nourriture, au besoin par le relais d’une alimentation animale modifiée par les OGM ? Doit-on craindre, à court moyen ou à long terme, des effets nocifs sur notre santé et sur celle de notre descendance ? Ne mettons-nous pas en place un système incontrôlé de diffusion de germes dangereux résistants aux traitements ? Notre génome et celui de nos descendants ne risquent-ils pas d’être modifiés ? Sur ces points, le débat parlementaire fut exemplaire. En particulier, les interventions de Noël Mamère et d’Yves Cochet, élus des Verts, furent sans ambiguïté.
Autant de questions qu’il est urgent et normal de poser et auxquelles doivent répondre les promoteurs de ces produits. Or, curieusement, ces derniers s’efforcent d’introduire la fameuse inversion de la preuve : ce n’est pas à nous, disent-ils, de prouver l’innocuité de nos produits, mais à vous d’apporter la preuve de leur dangerosité. On croit rêver, revenus au temps de l’amiante et de toutes ses sales complicités qui sont restées hélas largement impunies. Finalement au bout des campagnes de presse et d’opinion largement organisées dans de nombreux pays et particulièrement aux USA, ces bonnes compagnies ont fini par tester sur l’animal les éventuels effets toxiques de leurs produits génétiquement modifiés. Savez-vous la durée de l’expérience : quelque trois ou quatre semaines alors qu’il eut été nécessaire de poursuivre l’expérience sur des mois et même des années pour suivre scientifiquement les éventuels effets délétères sur plusieurs générations d’animaux. Et, bien sûr, les sociétés correspondantes se sont félicitées des résultats obtenus qui apportaient, selon elles, la preuve définitive de l’innocuité de leurs produits… Elles se seraient même refusées à mettre en place d’autres protocoles d’étude, déclarant à nouveau que c’est aux utilisateurs d’apporter les preuves d’une éventuelle toxicité.
Reste, bien sûr, la puissance du lobbying commercial effectué parallèlement. Quand on connaît la force de ces groupes de pression sur les autorités européennes de Bruxelles, où elles ont officiellement pignon sur rue et qui n’ont pas hésité à compromettre de toutes les façons, les autorités influentes de la Commission européenne, on ne peut que s’inquiéter que des groupes aussi puissants et argentés se désintéressent de notre petit monde politique.
Quand on lit dans la presse les sommes considérables dépensées par l’UIMM (Union des industries métallurgiques et minières) pour « fluidifier » les relations sociales avant de découvrir les groupes politiques influents qui recevaient ses prébendes, on pense vraiment être pris pour des imbéciles quand nos élus des deux assemblées s’égosillent d’indignation à l’idée d’être soupçonnés de se faire graisser la patte par le fameux « lobby vert ».
Mais avant que recommence une horreur du genre de l’amiante ou plus discrètement du distilbène, stéroïde de synthèse dont les effets toxiques graves franchissent les générations, il est de notre devoir d’exiger des autorités, toutes les mesures de sécurité, de précaution et de protection qui s’imposent. Et tant pis pour nos baratineurs commerciaux de ces grandes boîtes. L’industrie pharmaceutique nous a appris à nous méfier de ces manipulateurs scientifiques aux grands airs de savants.
Billet express de Pierre CORNILLOT site  http://www.votresante.org/suite.php?dateedit=1207575191
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C
béh bonne nouvelle que t'aies un blog, charlotte et en plus tu as rejoint les femmes engagées !!!<br /> <br /> Alors la machine est en marche, les femmes sont dans la place ! Ca va gueuler !
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S
<br /> Oui, Cib, la machine est en marche, mais on ne fera, hélas pas, la révolution derrière nos écrans. Je crois que le changement arrivera par les femmes à condition qu'elles se lèvent le cul et<br /> qu'elles se rassemblent physiquement, il faudrait lancer un appel sur "femmes engagées" car je suis certaine que nous sommes nombreuses à bouillir chacune dans notre coin. Je te conseille d'aller<br /> faire un tour,si tu ne la connais pas déjà, sur le blog d'Eva ! Peut-être pourrions-nous demander à des sites comme agoravox, bakchich, alterinfo, enfin des sites très visités de passer un appel<br /> des femmes engagées, beaucoup de blogueuses dans notre genre étant sur d'autres blogs qu'over-blog ce qui permettrait de nous organiser car plus ya de folles plus on rigole ! J'ai répondu vite<br /> fait, depuis 6 h ce matin je surfe il faut quand même que j'assume le quotidien. Bises à toutes et à tous aussi pourquoi pas les mecs qui nous ressemblent peuvent nous rejoindre hein ?<br /> <br /> <br />