L’évasion fiscale coûte plus de 50 milliards d’euros

Publié le par Charlotte sceptix

Par Agnès Rousseaux (26 janvier 2012)

Chaque année, l’État français perd entre 50 et 80 milliards d’euros de recettes à cause de la fraude fiscale. Le groupe communiste du Sénat a demandé le 17 janvier la création d’une commission d’enquête sur « l’évasion des capitaux et des actifs financiers hors de France et ses incidences fiscales ». Objectif : évaluer plus précisément l’ampleur de ces évasions, pour « casser l’idée qu’il n’y aurait plus d’argent dans notre pays », et montrer que pour sortir de la crise il est possible de trouver de l’argent « ailleurs que dans la poche des salariés ».

Selon le Syndicat unifié des impôts, les paradis fiscaux abriteraient aujourd’hui 8 % de la richesse financière mondiale. Et 50 % des transactions internationales transitent par eux, d’après les estimations du FMI. « Les moyens aujourd’hui mobilisés pour lutter contre la fraude et l’évasion fiscale ne sont pas à la hauteur », estime Éric Bocquet, sénateur (PC) du Nord. En France, la « cellule de régularisation » pour les évadés fiscaux mise en place en avril 2009 a permis de rapatrier 7,3 milliards d’euros d’actifs, soit 1,3 milliard de recettes fiscales pour l’État. Un chiffre assez dérisoire. « De nombreuses entreprises françaises possèdent des entités dans de nombreux paradis fiscaux », explique Éric Bocquet : la BNP avec « 189 entités », le Crédit agricole (115 entités), la Banque populaire (90), la Société générale (57) et la Banque postale (1). Selon la Banque de France, « les sommes totalisées par ces banques seraient de 532 milliards de dollars ». À ce niveau, les « fraudeurs du RSA » ne font décidément pas le poids.

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