Mélenchon et les sondages de la DCRI
Dans un billet de blog, un internaute prétend dévoiler les enquêtes d'opinion de la DCRI (ex RG), qui sont censés être plus fiables que celles émanant d'entreprises privées. Elles diffèrent légèrement des sondages officiels: Mélenchon, Hollande et Sarkozy seraient dans un mouchoir de poche (lire ici).
Les résultats précis sont:
- Hollande entre 23 et 29%
- Sarkozy entre 20 et 25%
- Mélenchon entre 19 et 24%
Cette note repose sur une enquête datant de début avril. Puisqu'il suppose que le PS et bien entendu l'UMP connaissent ces résultats, l'auteur pense que ces données connues des candidats expliquent les bifurcations curieuses dans les discours et surtout dans la gestion de leur campagne. Notamment les deux meeting en plein air réalisés en catastrophe, car les états majors auraient compris l'impact très fort des images qu'aurait eu celles du FDG sur l'opinon.
Il propose également comme interprétation une alliance Hollando/Sarkozo/médiatico/sondagière contre Mélenchon.(voir ici)
Si je juge cette hypothèse plausible, je la juge invérifiable et surtout insuffisante, mais je voudrais ici souligner quelques points troublants avant l'élection.
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1- Commençons par dire que Hollande soit tenté de récupérer des idées venant du Front de gauche dans cette campagne paraît logique, mais le tout est entaché d'une improvisation très curieuse à ce niveau politique, comme si c'était la panique (impôt, SMIC, institutions). En revanche le plus bizarre reste les deux meeting. Leur organisation à la dernière minute montre là encore une sorte de précipitation, mais qu'ils soient organisés le même jour, annoncés à la même date, avec exactement le même nombre de militants présents, tout cela incite à la méfiance. Mais le plus énigmatique reste l'utilisation qui en a été faite. Car disons les choses clairement le meeting de Sarkozy a été un fiasco complet (30 000 personnes environ), celui de Hollande un fiasco seulement (50 000 personnes au maximum), or aucun des candidats n'a attaqué l'autre sur son meeting, comme s'il y avait un accord tacite pour ne pas en révéler le ridicule vis-à-vis de ceux du FDG. C'est quand même curieux pour des candidats qui passent leur temps à s'insulter par meeting interposés.
Les appels à la méfiance envers les sondages de Hollande, alors qu'il les considérait fiables il y a plusieurs mois pour s'autoproclamer président et distribuer les postes, et la fuite massive des sarkozystes qui sentent le vent tourner alors que les sondages ne sont pas si défavorables que cela pour le premier tour, officiellement en tout cas, sont également des éléments à prendre en compte. Est-ce une attitude normale pour deux candidats "favoris" avec un Mélenchon relégué loin derrière?
La logique voudrait que Mélenchon s'inspire d'eux pour monter, or c'est tout le contraire qui s'est passé dans cette campagne. Ils agissent comme s'ils avaient peur de se voir dépasser l'un et l'autre.
2- La dynamique FDG est enclenchée, les meeting sont de plus en plus remplis, dans le militantisme l’enthousiasme est palpable et augmente de semaine en semaine. Cela n'empêche pas les instituts de sondages privés non seulement d'avoir laissé le FDG à 14% depuis quasiment un mois, mais carrément de le faire diminuer la dernière semaine, en prenant le soin de faire monter le FN qui n'a aucune dynamique de campagne. L'attitude de ces instituts est tellement ridicule qu'il n'est pas besoin d'en dire plus.
3- Les médias maintenant. J'ai toujours essayé de comprendre l'attitude des journalistes concernant le FDG et tenté de rejeter les analyses trop simplistes, mais cette campagne doit nous amener à ouvrir les yeux. En effet de mémoire de militants on a jamais vu un tel engouement militant et citoyen. Jamais. Même pas en 81, peut-être faut-il remonter à 1936 pour trouver quelque chose de similaire. Il est impossible que les journalistes n'aient pas saisi la portée de cet évènement qui dépasse les clivages partisans, le FDG est en train d'écrire une nouvelle page dans l'histoire politique de notre pays. Malheureusement les médias ont décidé dans leur immense majorité d'occulter cette réalité, il s'agirait simplement d'une bonne "dynamique". Euphémisme ridicule: "une dynamique? non sire une révolution citoyenne".
Ce matin France Inter a dépassé les bornes, dans le journal de 8h (le plus écouté), il est mentionné les meeting formidables de Hollande, Bayrou et Le Pen bien sûr, mais pas un mot de celui du FDG réunissant 60000 personnes à Paris et retransmis partout en France. A 48h du 1er tour, c'est plus que de l'omission, c'est quasiment de la censure.
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Finalement peu importe les sondages de la DCRI, tous ceux qui ont participé à la campagne se sont bien rendu-compte que quelque chose d'exceptionnel se passait, et que ce quelque chose était minimisé par la classe médiatique. Nous n'avons pas besoin de ces chiffres, qui ne viennent que confirmer ce que nous avions constaté de nos yeux : la jeunesse s'est levée, et elle a réveillé le peuple!
En fait cette gesticulation médiatique ridicule, et les circonvolutions des deux "principaux candidats" nous font comprendre une chose: personne ne sait qui sera au second tour de l'élection présidentielle, et aucun expert ne peut leur venir en aide. Il va falloir laisser faire les citoyens, mais ce n'est pas faute d'avoir essayé de modifier le cours de l'histoire.