Brèves réflexions après la libération d'Ingrid Bétancourt

Publié le par sceptix

Je vous propose ces articles sur lesquels je ne ferai aucun commentaire, je vous laisse juge !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Jean-Pierre Bensimon, Objectif-info, le 4 juillet 2008
Thème : Proche-Orient
Qui ne se réjouirait pas de la libération d'une femme captive de cruels guérilléros dans la jungle colombienne depuis plus de six ans, et de sa réunion avec des enfants au tempérament remarquable qui ont courageusement combattu pour leur mère, des années durant.

Cependant le battage médiatique que cette libération a provoqué en France est tout à fait démesuré. Il faut quand même rappeler qu'Ingrid Bétancourt, personnalité politique très peu connue à l'époque en Colombie, avait transgressé les instructions très pressantes et répétées du gouvernement et de l'armée de son pays en se rendant jusqu'à Paujil où les FARC l'ont capturée. Cette conduite aventureuse avait des motifs politiciens, soutenir un maire appartenant à son minuscule parti écologiste, et se placer dans la perspective de la future élection présidentielle. On ne peut pas dire qu'Ingrid Bétancourt soit le symbole d'une cause noble, mais celui d'une cause humanitaire. Par contre ses bourreaux sont une des incarnations du terrorisme contemporain, un mélange de communisme, d'antiaméricanisme et de mafia.

Ce que la presse a presque tu, c'est que la libération de la célèbre captive est le résultat de la victoire d'une stratégie gagnante, la stratégie américano-israélienne sur une stratégie visiblement perdante, celle de Sarkozy-Chavez. La stratégie de ces derniers consistait à faire peser toute la pression sur le président colombien Uribe, à le pousser à une négociation et à des concessions mortelles pour la Colombie au bénéfice de ses sauvages ennemis, accessoirement à l'accuser d'un échec éventuel ou de la mort de l'otage. La stratégie américano-israélienne a consisté à renforcer les capacités militaires de la Colombie, à la doter des moyens logistiques et de renseignement nécessaires à une guerre victorieuse de contre-guérilla et à la conduite d'opérations sophistiquées. Ce sont les coups portés aux FARC qui ont désorganisé ses structures et ouvert la voie à une remarquable opération d'intoxication et à une libération "à l'israélienne", à laquelle Américains et Israéliens ont activement collaboré.

La stratégie de Sarkozy était d'autant plus déficiente qu'elle s'appuyait largement sur Hugo Chavez, un des dirigeants les plus toxiques au pouvoir en Amérique Latine depuis l'effacement de Fidel Castro. Hugo Chavez a partie liée avec les FRAC, désireux comme tout dictateur de déstabiliser ses voisins indépendants. Chavez a aussi partie liée avec l'iranien Mahmoud Ahmadinejad dont il est le point d'ancrage en Amérique Latine. C'est dire s'il est pleinement engagé dans un combat anti occidental tous azimuts, accessoirement antisémite. Il vient de prendre la tête d'un mouvement de pays sud-américains contre la directive européenne adoptée par le Parlement de Strasbourg pour réguler l'immigration en Europe, menaçant cette dernière de déclencher un boycott pétrolier. Hugo Chavez se rêve en grand leader d'une croisade anti occidentale des damnés de la terre. La volonté de Nicolas Sarkozy d'évoquer le nom de Chavez dans son allocution signale une volonté de consensus qui confine à la faute politique et morale.

Nicolas Sarkozy a eu le mérite, mais pouvait-il faire moins, de mentionner la captivité de Guilad Shalit, le soldat israélien de nationalité française capturé par le Hamas sur le territoire israélien il y a deux ans. Dans l'enivrement médiatique interminable louant la libération de l'autre binationale Ingrid Bétancourt, la place consentie à Guilad Shalit s'est située entre épsilon et zéro. La faute en revient essentiellement aux préjugés anti-israéliens enracinés dans le personnel politique français, comme dans celui de l'intelligentzia et des média, par quatre décennies de militantisme antisioniste national de de Gaulle à Jacques Chirac. Elle revient aussi à l'attitude particulièrement effacée de ceux qui soutiennent en France le combat d'Israël pour survivre et le combat contre le terrorisme.

Après la libération d'Ingrid Bétancourt, la franco-colombienne à qui l'on a consacré autant d'espace médiatique, de ressources financières et d'engagement politique des plus hautes autorités du pays, il est temps de penser à l'autre français entre les griffes des fanatiques les plus cruels de la planète, Guilad Shalit. Il est temps que l'État s'engage réellement, non pour le libérer, mais pour lui donner le soutien politique et idéologique ainsi que l'assise institutionnelle qu'il mérite face à ses féroces geôliers. Il est temps de donner à la cause de sa libération toute la place qui lui revient dans l'opinion, car nos médias, souvent financés sur fonds publics, ne doivent pas fonder leur devoir d'information sur des préjugés éculés. Il est temps de créer des comités locaux de soutien et de promouvoir une information sur ce jeune homme, sur sa famille héroïque, sur l'absurdité de sa détention par un groupe sans pitié dont les valeurs sont aux antipodes de ce qui fait la France.


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L'antisémitisme n'existe pas

par Jean-Pierre Bensimon après l'agression de Rudi Haddad, pour Haboné, le 28 juin 2008
Thème : Europe
Cette année le lynchage de Rudi Haddad a inauguré de façon assez tragique la fête de la musique à Paris. Rudi a échappé à la mort de justesse, grâce à une mamma noire qui a eu assez d'autorité pour éloigner une bande de lyncheurs déchainée, formée de jeunes africains et maghrébins.

La chronologie des évènements, telle qu'on peut la reconstituer à travers les informations de la presse, est particulièrement édifiante.

1) Dans un premier moment de cette journée tragique, un jeune juif, David, se fait frapper par des "gens de couleur" aux abords de la mairie du 19ème arrondissement. En s'enfuyant, il perd l'étoile de David qu'il portait autour du cou. C'est une première agression, la perte de l'étoile de David signant sans doute sa nature antisémite.

2) Quelques instants plus tard, le jeune David revient sur les lieux avec quatre amis pour tenter de retrouver son bijou. Ils sont donc cinq selon la version du Figaro. Le Monde donne un récit à sa sauce de l'évènement, en relatant les propos parfaitement invérifiables d'un quidam qui aurait été témoin de la scène. Le journaliste du "grand" quotidien rapporte que selon son témoin, les "juifs" seraient venus "à 30 ou 40 pour taper". Ils se seraient munis "de barres de fer et de couteaux". Le journaliste prend la précaution de mentionner que l'enquête n'a pas vérifié ce point, sans faire la même restriction pour les "30 ou 40". De nombreux récits visant à dédouaner les jeunes agresseurs sont ainsi monté à partir de témoignages, ci du commerçant, là du propriétaire d'un bar ou d'un consommateur, sans qu'il soit possible d'identifier les "témoins" ou de vérifier leurs allégations.

En tout cas une nouvelle agression intervient, gravissime cette fois. L'un des jeunes juifs, Kevin, est frappé dans le dos avec le plat de "quelque chose qui ressemble à une machette", et jeté à terre. Dans une rage folle, l'un des agresseurs tente de l'achever avec le tranchant du "quelque chose qui ressemble à une machette". En se protégeant avec son bras Kevin sera grièvement blessé et hospitalisé. Il y a donc cette fois tentative de meurtre, la caractérisation antisémite dépendant de celle de la première agression.

3) Le troisième épisode met dramatiquement en scène Rudi. Était-il seul ou pas, l'enquête ne l'a pas établi. Ce qui est sûr, c'est que Rudi, juif très observant, ne porte rien sur lui en ce jour de shabbat, ni portable, ni argent, ni papiers, mais une kippa très visible. Ce qui est sûr aussi, c'est qu'une bande d'une quinzaine de jeunes africains et maghrébins va faire subir à Rudi un lynchage en règle sur le trottoir, devant la porte du square Petit. Il sera frappé jusqu'à plus soif alors qu'il git au sol, inconscient. Un agresseur saute sur son corps à pieds joints tandis qu'un autre le frappe avec une béquille, occasionnant de multiples fractures à la tête. Il n'a rien sur lui, il porte une kippa, ses agresseurs ne peuvent ignorer qu'il est juif. On voit mal, en dehors de cette identité ethnoculturelle, ce qui peut expliquer la fureur meurtrière de ses lyncheurs.

En cet après-midi de fête de la musique, il y a donc eu deux tentatives de meurtre sur deux jeunes juifs à quelques heures d'intervalle. Ce sont des faits, et chacun sait que les faits sont têtus.

On peut contextualiser ces faits têtus. Depuis l'année 2000, les agressions antisémites se sont multipliées. Elles ont provoqué la migration des nombreuses familles des banlieues nord de Paris vers des quartiers comme le 19ème arrondissement où elles se sont regroupées. Les familles ont très souvent retiré leurs enfants des écoles publiques où ils sont quotidiennement harcelés, pour leur trouver un refuge dans des écoles religieuses. Les lieux communautaires et cultuels se sont soumis à des règles de sécurité très strictes, des synagogues s'entourant de murs élevés pour prévenir les attaques. C'est ainsi que le nombre d'agressions antisémites a pu baisser ces deux dernières années. Mais tous les ingrédients des attaques antisémites sont là, intacts. Et ils se sont parfois aggravés sous l'effet de l'importation du tsunami antisémite qui sévit dans les pays arabes, de l'importation du conflit israélo-palestinien, et du travail d'incitation à la haine antisémite permanent, poursuivi auprès des populations d'origine sub-saharienne par des gourous féroces comme Kémi Seba, avec une efficacité redoutable … C'est ce cocktail empoisonné qui a explosé ce 21 juin. Il donne aux Juifs de ces quartiers le sentiment tout à fait fondé d'être traqués.

La façon dont l'État et la "société civile" ont réagi à cet épisode est pleine d'enseignements. Les autorités ont exprimé leur "émotion" avec des formules convenues. Et puis, elles ont laissé filtrer des informations capitales : le jeune Rudi serait "connu des services de police". Pourquoi donc ? Est-il un passeur de drogue, a-t-il participé à un règlement de comptes? Pas du tout. Il a été impliqué dans des incidents qui auraient suivi une manifestation pour soutenir les soldats israéliens enlevés par le Hamas et le Hezbollah. Sans doute a-t-il commis le crime de participer au service de protection de cette manifestation, qui réclamait la libération du soldat Guilad Shalit, détenteur de la nationalité française comme Ingrid Betancourt. Ensuite, ces mêmes autorités ont évoqué la possibilité que Rudi n'ait pas été seul, pour asseoir la thèse d'une guerre de "bandes".

C'est ainsi que Rudi, la victime, est devenu suspect, qu'il a été ravalé au rang de ses lyncheurs. Rudi a été sali. Remarquable renversement qui a permis aux autorités publiques de répandre une version politiquement correcte du drame, reprise avec ferveur par la presse : l'affaire "Rudi", c'est une affaire de "tensions communautaires", entre "jeunes" communautarisés, entre bandes ethniques. On ne savait pas que les "bandes" de jeunes juifs mettaient le feu aux écoles, aux bibliothèques et aux gymnases. On ne savait pas qu'elles brûlaient rituellement des voitures. On ne savait pas qu'elles agressaient les pompiers, ni qu'elles tiraient à l'occasion sur la police. On ne savait pas qu'elles vivaient du trafic de drogue ou qu'elles constituaient 80% de la population carcérale. On croyait que les Juifs formaient une population assimilée par la République depuis au moins deux siècles, qu'ils lui avaient donné des écrivains, des philosophes, des médecins, des ingénieurs et des savants, qu'ils participaient de façon particulièrement éminente à la prospérité du pays, à son rayonnement scientifique et culturel.

"On est dans des affrontements sur un territoire petit, entre bandes communautaires. On ne sait pas qui a commencé" dit le procureur Jean-Claude Marin. Voila de forte paroles de l'institution judiciaire, voila qui la rehausse. Mais, monsieur le procureur, souvenons-nous, les fait sont têtus. Il y a eu des tentatives de meurtre dans des conditions épouvantables et ce sont deux jeunes juifs qui en ont été victimes, et personne d'autre. Prenez garde de renvoyer dos à dos les lyncheurs et ceux qui ont échappé de justesse à la mort. Et n'inventez pas d'obscurs concepts comme celui "d'antisémitisme par incidence" qui ne signifie strictement rien : on pourrait croire que constater l'antisémitisme cru vous écorcherait les lèvres.

Les libelles du Monde "Fait divers Bandes communautaires", ou du Figaro "Règlement de comptes entre bandes du quartier" ont vraiment de quoi soulever le cœur, sans parler de véritables incitations à la haine antisémite véhiculées entre autres par Agora Vox via Yahoo (voir par exemple le papier particulièrement infect d'un certain Olivier Bonnet).

Les politiques ont bien sûr rivalisé pour mettre un signe égal entre victimes juives et assassins en puissance. Le maire d'arrondissement socialiste Roger Madec a osé dire "il y a une tension intercommunautaire très forte" quand ce sont les Juifs qui sont harcelés. L'élu UMP Jean-Jacques Giannesini n'a pas fait mieux : "le problème de fond est le trafic de drogue et les voyous". Le pompon revient à Jean-Christophe Cambadélis, appelant à "mettre fin au racisme antijuif, antibeur ou antinoir". Les réactions les plus authentiques ou les moins insincères ont été celles du CFCM qui a su trouver des paroles justes, et particulièrement celle de l'imam de Drancy, Hassan Chalghoumi, qui a très chaleureusement soutenu la famille de Rudi.

La nuit précédant les agressions antisémites, une bande de 300 "jeunes" attaquait sur le Champ de Mars les lycéens qui fêtaient la fin des épreuves du baccalauréat, frappant, dérobant les portables et les MP3, pillant des commerces. Selon le directeur de la police urbaine de proximité, les voyous provenaient pour la plupart des départements de la périphérie parisienne. "Ces jeunes avaient le visage dissimulé avec des foulards et des capuches". Des bandes, des Juifs ?

Nos politiques jouent la carte de l'apaisement avec une fraction raciste et vindicative, sans doute minoritaire, de l'immigration arabo-musulmane. Et ils le font aux dépens des Français juifs. Il faudrait qu'ils se souviennent que celui qui baisse la tête recevra l'injonction de l'incliner toujours plus bas. Il faudrait qu'ils se souviennent des paroles de Julien Freund, le très grand philosophe politique, qui disait : "Du moment que nous ne voulons pas d'ennemis, nous n'en n'auront pas, raisonnez-vous. Or c'est l'ennemi qui vous désigne. Et s'il veut que vous soyez son ennemi, vous pourrez lui faire les plus belles protestations d'amitié. Du moment qu'il veut que vous soyez l'ennemi vous l'êtes….[la paix] n'est pas n'importe quelle reconnaissance, mais la reconnaissance de l'ennemi". Il y a en France une petite minorité identifiée qui hait la République et qui rêve d'en découdre avec la nation et ses valeurs. On ne l'apaisera pas en lui sacrifiant les Français juifs.

J'ai surligné les passages sujets à caution,je voulais ajouter la chose suivante : lorsqu'un individu chrétien, musulman, bouddhiste, Hindoux, témoin de Jéhovah, athée etc se fait agresser, met-on  l'agression sur le compte de son appartenance à une religion spécifique ? Pourquoi, l'agression d'un individu de confession juive serait-elle uniquement dûe à sa religion ? Les sionistes ont trouvé là le bon filon pour justifier tous les débordements de la gouvernance d'Israël. Non, en ce qui me concerne je ne suis pas anti-sémite (les palestiniens sont aussi des "Sémites"). Alors ça suffit !  Il y a des voyous dans toutes les peuples, dans toutes les religions, juive incluse, il y a des juifs, des chrétiens, des musulmans, des sans-religion dans les prisons, le juif n'est pas plus que parfait, messieurs les sionistes ! A bon entendeur ! signé : Charlotte -Rachel LEVY, : du "panier de crabes".

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Après le voyage de Sarkozy en Israël : la force des mots détournés de leur sens

par Me B. Ramas-Muhlbach pour Israël-infos.net,
Dans son discours prononcé à la Knesset le 23 juin 2008, le Président français Nicolas SARKOZY a témoigné son admiration pour le peuple juif, loué son comportement dans les épreuves traversées au cours de l’histoire, rappelé les liens historiques très forts existants entre la France et l’État d’Israël, manifesté son soutien à Israël dans son combat contre le terrorisme et évoqué la nécessité de créer un État palestinien pour permettre aux deux peuples de vivre côte à côte dans la paix.

Néanmoins, pour ménager les ennemis d’Israël et éviter d’apparaître comme un soutien inconditionnel de l’État juif, le Président français a distillé dans son discours un certain nombre de messages laissant entendre que la terre d’Israël n’appartenait pas à son peuple et que l’État juif n’était pas tout à fait légitime. La méthode est simple : il suffit de détourner les mots et les notions de leur sens primitif.

Tout d’abord, Monsieur Sarkozy a contesté la propriété de la terre d’Israël à son peuple en avançant que l’État d’Israël n’appartenait pas seulement à ses citoyens mais également à «tous ceux qui dans le monde se reconnaissent comme les héritiers du judaïsme» (sic !). (En d’autres termes, la terre d’Israël serait la propriété collective des membres des trois religions monothéistes). En fait, et pour justifier son propos, le Président Français a précisé que l'État d'Israël appartenait «aussi à tous les hommes parce que les valeurs qui le fondent sont universelles. Ces valeurs sont des valeurs de justice et de droit». Ainsi, le fait pour un pays d’adopter des valeurs de « justice et de droit » serait de nature à en déposséder le peuple qui les a mises en place et à en entraîner sa dévolution à l’ensemble des nations (y compris aux peuples dont les valeurs sociales reposent sur la haine, le « non droit » et l’incitation au meurtre).

Cette position est pour le moins surprenante. D’une part, elle n’incite pas les peuples à adopter dans leurs systèmes institutionnels des valeurs «de droit et de justice» (dont le caractère est pourtant universel). Par ailleurs, la règle ne semble pas devoir être transposée à la France alors qu’elle fonctionne conformément à des principes de «droit et de justice» : l’État français n’a jamais eu pour vocation d’appartenir à l’ensemble des nations en dépit des valeurs adoptées dans son système politique.

Par ailleurs, le Président Français a souligné l’illégalité du fonctionnement israélien en recourant à des termes à connotations négatives ou dépréciatives comme l’appel à «l’arrêt immédiat et total de la décolonisation» au besoin par le «vote d’une loi qui inciterait au départ les colons de Cisjordanie, moyennant compensation et relogement en Israël» (sic!). Bien que cette suggestion soit véritablement constitutive d’une ingérence dans la politique intérieure israélienne, le Président Français a confirmé «qu’il ne saurait y avoir de paix en cas de poursuite de la colonisation».

Le mot « colonie » est en réalité ici détourné de son sens car si le mot hébreu « mochav » se traduit par « colonie », il ne s’agit pas de « colonie » au sens où on l’entend en Europe c’est à dire d’un territoire occupé et administré par une puissance étrangère qui vient déposséder un pays de sa richesse et y exploiter ses forces vives. En Europe, le terme de colonie se réfère à une occupation malveillante et suffisante, d’un État venu s’établir par la force sur le territoire d’un autre et qui se trouve de ce fait sans droit ni titre. Dans le cas des « mochav » israéliens, il s’agit simplement de personnes venues s’établir sur une terre désertique qu’elles ont irriguées pour y planter des arbres et des fleurs. Le mot «mochav» vient de la racine « iochev » qui signifie asseoir et qui est plus proche de la notion d’implantation.

En tout état de cause, Monsieur Sarkozy n’entend pas appliquer à la France ce qu’il suggère à Israël c'est-à-dire organiser la «décolonisation» de la Martinique, de la Guadeloupe, des autres départements et territoire d’outre mer voire de la « corse », du «pays Basque» ou encore de la Bretagne bien que pour bon nombre des ressortissants de ces régions, la présence française est vécue comme une «colonisation».

De même, dans son discours, le Président français a évoqué le problème des réfugiés en l’associant à la solution du conflit : «Il ne peut y avoir de paix sans que soit résolu le problème des réfugiés palestiniens dans le respect de l'identité d'Israël».

Théoriquement, les réfugiés sont des personnes qui se trouvent, en raison des risques que leur ferait courir le maintien dans leur pays d’origine, hors du pays dont elles ont la nationalité ou une résidence habituelle (Convention sur les Apatrides de 1951). Dans le cas des Palestiniens, la notion de réfugiés est tout à fait différente : la nationalité palestinienne a été reconnue dans les années 60 à des personnes sans que le concept soit rattaché à un territoire spécifique. De ce fait, les personnes qui se font appelées « réfugiés palestiniens » sont des personnes qui appartiennent à la grande Nation Arabe, qui sont nées en Jordanie, en Syrie, au Liban en en Irak voire dans les territoires palestiniens de Gaza ou de Cisjordanie, qui y vivent avec leurs parents et leurs enfants, qui perçoivent des sommes importantes en leur qualité de réfugié mais auxquels est refusé l’octroi de la nationalité de l’Etat de résidence bien qu’ils y naissent, vivent et meurent. Ainsi, le problème « dit » des réfugiés palestiniens ne tient en réalité qu’au manque d’hospitalité des pays d’accueil un peu comme si les personnes d’origine palestiniennes réfugiées en France n’avaient pas le droit de travailler en France, de prendre la nationalité française et étaient maintenues dans des « camps spéciaux» uniquement pour susciter l’émotion internationale...

Et c’est ainsi que Monsieur Sarkozy a suggéré que Jérusalem, capitale unifiée d’Israël (et désormais capitale du peuple juif), soit scindée pour devenir également la capitale de l’Etat palestinien (sic !). Une fois encore, il est curieux que le président français n’ait pas suggéré aux palestiniens de faire pour leur capitale ce qui se passe dans tous les pays du monde, c'est-à-dire de l’établir dans les villes où se trouvent les centres de décisions politiques et administratives à savoir Ramallah ou Gaza.

En fin de compte, le président français ne saurait faire supporter à Israël les conséquences des choix des pays arabes qui se sont toujours opposés à la création d’un Etat arabe aux côtés de l’Etat juif, lors du plan de partage voté le 29 novembre 1947, lors de l’engagement de la guerre contre Israël le 15 mai 1948, encore lors de la signature des accords d’armistice du 23 février 1949 et du 20 juillet 1949, conduisant à l’annexion de la Judée Samarie par le Roi Abdallah de Transjordanie le 24 avril 1950, à laquelle a finalement renoncé le petit fils Hussein roi de Jordanie le 31 juillet 1988...

De tout ceci, il résulte que la situation des palestiniens ne saurait trouver son explication ailleurs que dans le Coran : « L’homme n’aura que le fruit de ses efforts (Sourate 53, versets 39-40), «Tous les malheurs qui vous frappent sont imputables aux actes perpétrés par vos mains» (Sourate 42, verset 30), «Quiconque fait le bien le fait pour lui-même quiconque agit mal le fait contre lui-même» (Sourate 45, verset 15).


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Le discours dualiste de M. Sarkozy en Israël

par Michel Darmon Ingénieur général du Génie maritime et Guy Millière professeur des universités

Michel Darmon est Ingénieur général du Génie maritime (cr) et Président d’honneur de France-Israël / Alliance Général Kœnig

Guy Millière est Professeur des Universités et Président de l’Institut Turgot

Le Président de la République a prononcé le 23 juin devant la Knesset des paroles d’amitié pour Israël d’une chaleur, d’une noblesse et d’un courage qui font honneur à la France. Il a proclamé sa solidarité avec Israël, même face à l’Iran, pays envers lequel il a appelé à « une extrême fermeté ».

Il a affirmé que « la France ne transigera jamais avec la sécurité d’Israël ». Nul ne pourrait formuler de meilleures déclarations.

Mais, quand on connaît les capacités militaires de la France, on peut penser que sa solidarité ne pourra pas dépasser beaucoup le niveau verbal des déclarations d’amitié. Israël sait bien qu’il est le seul véritable gardien de sa sécurité et nul ne l’ignore.

Il reste que l’affirmation de cette amitié et de cette solidarité rompt enfin avec un passé où la France donnait sur la scène occidentale le ton de l’offensive contre Israël.

Mais elle ne rompt en rien, absolument en rien, avec la ligne diplomatique de cette offensive.

Que le gouvernement d’Israël, de guerre lasse, déclare accepter un État palestinien ne signifie pas que la création de celui-ci apportera la stabilité et la paix au Proche-Orient. Israël sait parfaitement que le risque est grand que le contraire soit vrai et agira en conséquence.

Mais, quand c’est le Président de la République française qui appelle à la création d’un État palestinien, il conforte puissamment les politiques arabes qui, avec la longue complicité de notre diplomatie, ont su fabriquer une mythologie palestinienne sans consistance historique, instrument cependant efficace de leur poussée antisioniste. Fût-ce au prix des souffrances de la population palestinienne.

Nul n’ignore que les conditions posées par M. Sarkozy « État indépendant, moderne, démocratique et viable » sont, au vu de la situation présente, irréalisables avant longtemps. Au contraire, beaucoup de conditions sont aujourd’hui réunies pour que cet État palestinien, s’il devait voir le jour, soit géré comme Gaza, lance tôt ou tard des roquettes sur Jérusalem et sur l’aéroport international Ben Gourion et pour qu’il serve de base d’agression à des forces arabes, au nord de Tel Aviv, à moins de 15 km de la mer.

« Les enfants de la Méditerranée doivent cesser de se haïr …. On ne doit pas apprendre cela à ses enfants », a dit notre Président, mettant ainsi sur le même plan Israël, qui aspire sans cesse à la paix, et ceux qui crient tous les jours à sa destruction.

Dire à la face de ses représentants que le peuple juif doit partager Jérusalem, sa capitale, relève d’une forme de hardiesse difficilement conciliable avec l’amitié proclamée, et constitue surtout, en fait, un geste envers les dirigeants du monde arabo-musulman. L’intérêt de la France ne justifiait pas qu’en plus, il soit décidé de faire fleurir par Madame le Ministre Alliot-Marie la tombe d’Arafat, l’un des plus sinistres personnages du Proche-Orient.

Les déclarations pro-palestiniennes, y compris à un degré moindre celles sur Jérusalem, ont recueilli des applaudissements, certes mitigés, de la Knesset. Ceux-ci montrent, avant tout, le désarroi et la confusion qui règnent dans une partie de la classe politique israélienne, de plus en plus déconnectée de la masse du peuple israélien. Admirablement, ce peuple résiste mieux que nombre de ses dirigeants à la contamination des esprits. Avec ses amis de France, il comprendra que, malgré le versant du discours dualiste de M. Sarkozy, incontestablement chargé d’amitié, de noblesse et de courage, l’autre versant, en opposition irréductible, ajoute aux dangers qui assaillent Israël.

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