Israël utilise des armes interdites par la communauté internationale

Publié le par sceptix

Dimanche 04 janvier, je regardais, incrédule, sur les écrans de télévision ces sinistres gerbes lumineuses dans le ciel de Gaza et je me disais : « Non ! Ce n’est pas imaginable. Je fais de la déformation professionnelle. Ils n’ont quand même pas osé faire çà ». Mes doutes se sont mués en quasi certitudes lorsque les mêmes télévisions ont montré ces pauvres enfants sans vie avec de nombreuse taches ponctuelles de brûlures profondes sur le visage et sur les membres.

Je suis maintenant certain : Israël utilise contre la population civile de Gaza une arme chimique interdite. Une arme barbare qui date de la Première Guerre Mondiale : le phosphore blanc. Lundi 05 janvier, The Times de Londres, a confirmé, hélas ! mes sombres constatations : Sheera Frenkel, sa correspondante à Jérusalem et Michael Evans, son spécialiste des questions de défense, titrent leur article : « Israël noie Gaza sous une pluie de bombes au phosphore. »

UNE ARME DE TERREUR :

Du reste, quoi d’étonnant ici de la part de la soldatesque sioniste ? Israël n’a-t-il pas reconnu avoir utilisé cette arme barbare lors de l’agression du Liban en 2006 ?

En fait, ces gerbes lumineuses que montrent les télévisions, naissant d’une première boule blanchâtre qui se fragmente en tentacules de gouttelettes aveuglantes, ne peuvent être que du phosphore blanc. Une arme interdite par les Conventions internationales et dont l’utilisateur est susceptible d’être traduit devant le Tribunal Pénal International (TPI) de la Haye !

Le traité de Genève de 1980 interdit l’usage du phosphore blanc comme arme de guerre offensive dans les zones où se trouvent des civils. Ce qui est le cas de Gaza où l’on relève une densité démographique record. Le phosphore blanc est une arme de terreur. Il prend feu spontanément dans l’air humide de Gaza et éclate occasionnellement en une multitude de particules enflammées qui volent dans toutes les directions et se répandent partout. Les gouttes de phosphore brûlent au contact de la peau jusqu’à atteindre l’os. Les particules de phosphore semi-liquides, sous l’action de l’oxygène de l’air n’arrêtent de brûler au contact de la peau qu’à leur complète combustion. Elles provoquent ainsi d’horribles brûlures, du second et du troisième degré, souvent fatales. Il est impossible d’enlever ces particules de la peau même en les lavant à l’eau : elles se remettent à brûler dès qu’elles sont à nouveau au contact de l’air. Le phosphore blanc et ses fumées sont toxiques pour l’homme et la dose létale (qui tue) est faible : 50 à 100 milligrammes. Du reste, il est utilisé comme raticide pour éliminer rats et rongeurs. Tout comme Israël à Gaza, Américains et Britanniques l’ont utilisé en Irak en 2003 sous forme de bombes incendiaires, de traceurs de balles et pour faire des écrans de fumée dissimulant leurs troupes. Ces deux armées l’ont utilisé à Falluja en 2004 et une télévision américaine a alors osé parler de « poudre de la liberté » pour en justifier l’emploi. Les populations vietnamiennes en ont fortement souffert lors de la guerre menée par les Etats Unis contre leur pays car, outre les terribles brûlures chez l’homme exposé au produit et à ses fumées, le phosphore blanc provoque une irritation du système gastro-intestinal, des diarrhées sanglantes ainsi que des atteintes hépatiques, des éruptions cutanées, des convulsions, un collapsus circulatoire suivi du coma puis de la mort. De plus, les poumons ainsi que les yeux sont chimiquement détruits par l’acide phosphorique provenant du gaz (pentoxyde de phosphore) issu de la combustion du phosphore blanc. Comme de bien entendu, l’armée sioniste, « courageuse mais pas téméraire » a démenti l’utilisation du phosphore blanc à Gaza mais a refusé de donner des détails sur le type d’armes employées prétendant n’utiliser que « les armes autorisées par la loi internationale » Mais peut-on ajouter foi à ce que disent les officiels israéliens ? Le Premier Ministre sioniste Ehoud Olmert n’affirmait-il pas, pas plus tard qu’en octobre dernier (voir l’éditorial du Boston Globe du 13 octobre 2008) la nécessité pour Israël de parvenir à un accord de paix sur l’établissement de deux Etats et ne disait-il pas qu’il fallait prendre une décision inévitable « difficile et terrible » de partager Jérusalem, lui l’ancien maire d’El Qods aujourd’hui faucon et criminel de guerre tout comme ses comparses Ehoud Barak et l’ancienne espionne à l’ambassade d’Israël à Paris Tipzi Livni aujourd’hui chef de Kadima, digne leader du parti du sinistre Sharon ?

LE PHOSPHORE BLANC ECLABOUSSE LE PREMIER MINISTRE BRITANNIQUE :

En tout cas, les boucheries commises à Gaza et l’emploi du phosphore blanc ont poussé le député travailliste Richard Burden à envoyer une lettre à Gordon Brown – signée par une centaine de parlementaires- pour condamner les attaques sur ce territoire palestinien martyr (The Guardian du 07 janvier 2009). De son côté, Nick Glegg, député démocrate libéral à la Chambre des Communes a déclaré que le Premier Ministre anglais, face à la crise qui secoue Gaza, « est assis sur ses mains et parle comme un comptable » lui reprochant crûment ainsi sa mansuétude à l’endroit d’Israël. Il lui a demandé d’arrêter toute exportation d’armes vers Israël et de convaincre ses partenaires européens de faire de même. Les données publiées par le gouvernement britannique lui-même montrent qu’il vend de plus en plus d’armes à Israël : en 2007, ces exportations ont été de 6 millions de livres sterling et, en 2008, elles ont littéralement explosé puisque, pour le seul premier trimestre de 2008, elles ont atteint 20 millions de livres sterling. Nick Glegg ajoute qu’étant donné ce qui se passe à Gaza, toute exportation d’armes est contraire aux critères européens d’exportation en la matière et qu’ « en dépit des démentis quant à l’utilisation par Israël d’armes à sous-munitions et de phosphore blanc, nous devons relever notre niveau de vigilance. J’exige une suspension immédiate de toute exportation d’armes de la part de l’Union Européenne et si cela ne peut être fait, Brown doit agir unilatéralement. »

Ainsi, il est clair qu’outre l’Amérique de Bush, l’Union Européenne et la Grande Bretagne, gros pourvoyeurs d’armes à Israël sont complices des crimes contre l’humanité perpétrés à Gaza. Face au génocide qui se déroule à Gaza et qui cible en premier – comme par hasard – la jeune génération de Palestiniens (216 enfants tués jusqu’au 6 janvier) dans le silence assourdissant des grandes « consciences » internationales si promptes à se mobiliser pour le Darfour et la Géorgie, il se pourrait que le député Nick Clegg soit le seul Britannique (ou Européen) qui se souvienne que le 29 décembre 1940, l’Allemagne hitlérienne a commencé à jeter des bombes incendiaires – au phosphore bien évidemment – sur Londres.

Vous avez dit : NAZI ?


 Articles de Mohamed Larbi Bouguerra publiés par Mondialisation.ca
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=11757
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