Menées par les assurances et les banques, les Bourses s'envolent

Publié le par sceptix

[ 11/03/09  ]

Les Bourses n'avaient pas inscrit une hausse aussi forte depuis plusieurs mois. Les bénéfices de Citigroup en début d'année ont suscité un élan d'enthousiasme et causé l'envol des valeurs bancaires.

Les places boursières, portées par les financières, se sont offert un vigoureux rebond hier. Les investisseurs ont été rassurés d'apprendre que Citigroup allait afficher, ce trimestre, ses meilleurs résultats depuis 2007. Une note interne de la banque américaine, qui a reçu à plusieurs reprises le soutien de l'Etat, a été rendue publique. Wall Street était à la fête. L'indice S&P 500 s'est adjugé 6,37 % en clôture, à 719,60 points, le Dow Jones 5,8 %, à 6.926,49 points, et le Nasdaq 7,07 %, à 1.358,286 points. Citi décollait de 37,14 %, à 1,44 dollar, après que son cours avait chuté sous 1 dollar, au rang de « penny stock » la semaine passée. Hier, dans son sillage, Bank of America grimpait de 27,73 %, JP Morgan de 26,46 %, Morgan Stanley de 20,3 % et Wells Fargo de 18,46 %.

Les indices européens ont suivi le mouvement, les valeurs bancaires menant là aussi la hausse. Le DJ Stoxx 600 a gagné 4,93 %, à 165,99 points, soit sa plus forte hausse depuis trois mois. Le compartiment bancaire européen s'est octroyé près de 12 %. Il avait reculé de 18 % la semaine passée, alors que l'indice paneuropéen s'est enfoncé à son plus bas niveau depuis la fin 1996.

Les marchés préoccupés

Hier, le soulagement était également lié à la spéculation concernant Barclays. La banque britannique disposerait d'un capital suffisant et n'aurait pas besoin de l'aide du gouvernement.

Jusqu'à présent, force est de constater que le marché n'a pas été rassuré par les mesures destinées à soutenir le secteur bancaire aux Etats-Unis et en Europe. Le plan annoncé par le secrétaire d'Etat américain, Timothy Geithner, concernant les actifs toxiques des établissements financiers doit encore être mis en oeuvre, ce qui pose un certain nombre de questions, en particulier sur les acteurs privés disposés à participer à l'opération. La nationalisation de la banque Lloyds et le dispositif de garantie des actifs bancaires jusqu'à 260 milliards de livres sterling annoncés le week-end dernier n'ont pas suscité d'élan d'optimisme à la Bourse de Londres, lundi.

Tension du Libor 3 mois

Au contraire, les indices de perception du risque liés à ce secteur se sont même tendus. Sur le marché du crédit, l'Itraxx « financier » (sur la dette subordonnée et la dette senior) a même atteint des sommets en début de semaine. L'abaissement de la perspective de la note d'HSBC de « stable » à « négative » par Moody's a contribué à alimenter les craintes. Les CDS (« credit default swaps »), qui reflètent le coût d'une garantie contre un risque de défaut, évoluaient aussi à des niveaux très élevés dans le secteur des assurances.

Autre signe peu encourageant : le taux interbancaire en dollars, le Libor à 3 mois, se tend chaque jour depuis le 24 février. De 1,24 % il est ainsi passé à 1,33 %, ce qui témoigne d'une remontée des incertitudes envers le système bancaire. Après la faillite de Lehman Brothers, le Libor et son homologue en euros, l'Euribor, avaient bondi, alors que les banques refusaient de se prêter des liquidités. Pour y remédier, les banquiers centraux ont dû injecter massivement des fonds et abaisser le loyer de l'argent. Le retour de la confiance dans le système bancaire demande visiblement plus. Il passe notamment par l'établissement de règles plus strictes, comme l'a souligné hier le président de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, qui est revenu sur les enjeux réglementaires.

ISABELLE COUET,Les Echos

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E
Comme ça la chute sera plus dure !
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S
<br /> Après un rebond, la chute est plus rapide,<br /> <br /> <br />